Le dossier de la blessure à Andrei Markov a été drôlement géré par le Canadien, au point de susciter des frustrations. On n'a pas besoin de vanter le Canadien pour dire que c'est une grande organisation, c'est la raison pour laquelle j'aurais aimé qu'on donne l'heure juste immédiatement dans ce dossier, ce qui aurait évité de donner lieu aux nombreuses spéculations.

J'aurais aimé que le Canadien dise que Markov ne pouvait pas jouer et qu'il serait opéré. Comme média, nous sommes le lien entre l'équipe et les amateurs. Les gens ont le droit de connaître l'état de Markov et la durée de son absence. Le silence du Canadien a permis aux gens de spéculer et laisser de fausses histoires circuler. Certaines personnes ont même été méchantes envers Markov. Les choses auraient pu être si simples pour le Tricolore. Je n'aime pas voir le Canadien cacher des choses aux gens. Je ne crois pas que l'équipe se doit de tout révéler au sujet des blessures, mais dans ce cas, les gens ont le droit de savoir. Les détenteurs d'abonnement de saison ont acheté leurs billets en se faisant dire que Markov serait absent un mois, mais on est maintenant rendu à trois mois. Est-ce que ça va continuer? Les partisans ont le droit à une explication simple et logique.

Lors des négociations de contrat avec le clan Markov l'été dernier, j'imagine que le Canadien a eu l'heure juste au sujet de la blessure du défenseur. C'est peut-être Markov qui s'est surentraîné, ce qui a nui à sa remise en forme. L'équipe ne pouvait pas prévoir ce qui s'est passé, mais je me demande si le Canadien prendrait la même décision s'il avait su ce qu'il sait aujourd'hui. Je n'en sais rien.

Dans tout ça, je ne crois pas que le Canadien perd la face d'avoir accordé un contrat de trois ans à gros prix. Markov va surement revenir complètement rétabli, sauf que ça prend plus de temps que prévu. Ce sont l'équipe et les partisans qui sont pénalisés là-dedans. On n'est pas des médecins, mais on aurait compris si le club avait dit que les médecins avaient trouvé de l'eau dans le genou. À la place, tout le monde s'est mis à spéculer et à lancer en l'air toutes sortes de choses. Une simple déclaration aurait suffi.

Pierre Gauthier, comme bien d'autres, devait penser que Markov serait de retour rapidement. Si le patron sait que son arrière peut aller sur la glace sans aucune inquiétude dans trois semaines, il va attendre avant de bouger, car on n'est pas à trois semaines près, mais on sait maintenant que ce sera plus long. Ce qui m'inquiète toutefois pour l'équipe est le fait que l'équipe n'a pas encore le pied dans les séries. Si le Canadien était parmi les huit premières formations dans l'Est au moment du retour de Markov, je pense qu'il serait assuré de participer aux séries, mais au moment où on se parle ce n'est pas le cas. Qu'on cesse de me dire que le club est à deux points de la huitième place parce que de nos jours, ça ne veut rien dire. Il y a tellement de parité dans la LNH qu'un seul point à rattraper est une énormité. Pour que Markov soit plus utile au Canadien, il faut que l'équipe ait un pied dans les séries quand il reprendra sa place à la ligne bleue.

Le défenseur Chris Campoli est de retour à l'entraînement, mais il ne remplacera pas Markov. Il est rapide, mais il n'a pas marqué 20 buts en une saison. Peut-il mériter une place parmi les quatre premiers défenseurs? Il faudra lui laisser le temps de se rétablir à lui aussi. Il ne faut pas non plus compter sur lui pour faire fonctionner l'avantage numérique. Il faudra faire preuve de patience parce que la solution a pour nom Andrei Markov.

Un voyage de .500

Si le Canadien avait joué contre les Ducks de la façon qu'il a fait contre les Sharks, il aurait un ou deux points de plus au classement. Quand tu joues pour ,500 sur la route, c'est convenable, mais compte tenu des points à reprendre au classement, le Canadien aurait dû obtenir plus que trois points. L'équipe de Jacques Martin doit rapidement engranger des points pour combler ceux perdus en début de campagne.

Le Tricolore a bien joué à San Jose où il n'a pas été déclassé malgré le revers en tirs de barrage. Carey Price s'en voulait un peu, mais il n'est pas à blâmer. Contre les Kings de Los Angeles, le Canadien a bien joué, mais c'est la défaite devant les Ducks qui fait mal et c'est la déception du voyage à mes yeux, car cette partie était à la portée du club.

Le Canadien a du mal à garder ses avances, mais sa brigade défensive est encore jeune. Il est important de préciser toutefois que l'attaque n'a pas démontré l'instinct du tueur. Le Canadien n'est pas capable d'assommer ses adversaires. On dirait que les gars doutent qu'ils soient capables de la faire. Avant la suspension à Max Pacioretty, il formait un trio très productif avec Erik Cole et David Desharnais. Il faut trouver six ou sept attaques qui produisent.

Jordin Tootoo : la LNH doit être sévère.

L'attaquant des Predators de Nashville Jordin Tootoo s'est couvert de ridicule samedi dernier en allant frapper le gardien des Sabres de Buffalo Ryan Miller, qui revenait d'une commotion cérébrale. C'est une charge qui n'avait pas lieu d'être. Tootoo est reconnu pour être un joueur intense, mais en agissant de la sorte, il devient un joueur imbécile.

Il s'agit d'un geste gratuit et la LNH devra trouver un moyen de protéger les gardiens du circuit. Tootoo n'a rien fait pour éviter le contact et je m'attends à une lourde suspension pour passer le message que l'on protège les gardiens. Si Tootoo n'écope pas de dix matchs de suspension, la LNH va perdre la face.

Je suis bien curieux de voir, car Milan Lucic des Bruins de Boston n'avait pas été suspendu pour avoir frappé Miller une première fois. Le préfet de discipline Brandan Shanahan avait ouvert une porte en n'imposant pas de suspension. Il doit maintenant refermer cette porte.

Il faut protéger les gardiens et la LNH doit envoyer un message sans équivoque aux joueurs.

*propos recueillis par Robert Latendresse