EDMONTON – Dans cette période de Noël très particulière, le lancement du Championnat mondial junior viendra réconforter bien des partisans sportifs. Il ne fait aucun doute que la formation canadienne n’a pas l’intention de se montrer très généreuse envers son premier adversaire, la Tchéquie. 

L’entraîneur-chef Dave Cameron l’a fait comprendre à ses joueurs en y allant d’un retentissant « We’re going f...... north » lors de la dernière séance d’entraînement d’ÉCJ avant le début des hostilités. 

Fidèle à son identité, la troupe canadienne voudra déployer un style rapide en éliminant, autant que possible, le flottement latéral dans les actions. D’ailleurs, quelques joueurs de la Tchéquie sont venus observer la pratique canadienne pour avoir une meilleure idée du défi qui se dresse devant eux. Pour avoir assisté aux deux séances, le fossé entre les deux organisations s’avère très imposant. 

Même si la Tchéquie ne constitue pas l’adversaire le plus redoutable, le Canada devra également gérer des enjeux dont deux en particulier : trouver son rythme et sa chimie après un seul match préparatoire ainsi qu’atteindre son niveau optimal alors que les trois premières parties auront lieu contre des opposants moins menaçants (la Tchéquie, l’Autriche et l’Allemagne). 

« Les joueurs et les entraîneurs sont anxieux d’entamer le tournoi, on vient de traverser une longue période avec un seul match. Dans ces circonstances, on devra progresser en cours de route », a convenu Cameron. 

« On se prépare pour une grosse première partie, ils ont une dizaine de joueurs qui ont joué en Amérique du Nord et qui se débrouillent bien. Je ne suis pas inquiet qu’on affiche un surplus de confiance, le sujet a été abordé avec le groupe », a-t-il ajouté. 

Cole Perfetti, l’un des vétérans du club, a trouvé la meilleure réponse à ce sujet. 

« Il y a une grosse différence entre la confiance et l’arrogance, on doit trouver cette équilibre. La confiance est cruciale pour obtenir du succès, mais quand l’arrogance fait son apparition dans ton jeu, tu peux avoir des ennuis. On veut jouer comme la meilleure équipe au monde avec une certaine humilité. Je ne perçois pas vraiment d’arrogance dans notre club », a indiqué l’attaquant de l’organisation des Jets de Winnipeg. 

En raison de son bagage de l’an passé, Perfetti a été une ressource sollicitée – tout comme Kaiden Guhle – par les nouveaux. 

« Il y a quelques gars qui ont exprimé être un peu anxieux. Ils ont tous rêvé de ce scénario 1000 fois dans leur tête, ils veulent que tout soit parfait. Mais ça redevient un match de hockey après la première présence », a indiqué le sympathique gaucher. 

« Ce ne sera sûrement pas parfait dès le premier match. L’équipe qui s’améliore le plus durant la compétition finit souvent par remporter les grands honneurs », a noté, de son côté, le capitaine Guhle. 

Aux yeux de Guhle, les matchs de la ronde préliminaire doivent être abordés le plus sérieusement du monde car ils permettent de développer le caractère et les bonnes habitudes. 

Lorsque Cameron faisait référence aux joueurs tchèques qui évoluent sur le continent nord-américain, il y a notamment Jan Mysak, le capitaine de cette troupe européenne. Le choix de deuxième ronde du Canadien en 2020 a d’ailleurs été le cochambreur de Guhle lors de leur camp avec le club montréalais. 

« Je le connais plutôt bien. Ce sera plaisant de jouer contre lui, je l’ai croisé à l’aréna plus tôt dans la journée. C’est un véritable professionnel, il prend soin de lui et il faisait tout le temps des étirements. Il aura une longue carrière », a souligné Guhle sur ce joueur très talentueux, et parfois exubérant sur la glace, qui a amassé 17 buts et 14 aides (en 25 matchs) cette saison avec les Bulldogs de Hamilton dans la Ligue junior de l’Ontario.

Garand gagne la lutte devant le filet, des changements en défense 

Ce n’était plus un secret, mais cet entraînement a permis de confirmer que Dylan Garand a obtenu le poste de gardien partant. Son jeu dans les dernières sorties a été nettement plus convaincant que celui du grand Sebastian Cossa. 

« Il est vraiment bon et il semble avoir une confiance supplémentaire avec son nouveau contrat (avec les Rangers de New York). Il réagit très bien devant son filet, il est très intelligent et ça se voit. Il est compétitif, il demande des lancers supplémentaires durant les pratiques. Quand je compte, il se fâche et ça explique une grande partie de son succès », a décrit Perfetti.

Quand Cameron, il a assuré que lui et ses adjoints avaient vu tous les ingrédients nécessaires pour lui confier ce poste. Il a ajouté que les joueurs se font rarement clouer au banc quand ils accomplissent de bons jeux ce qui laisse croire qu’il pourrait conserver ce rôle.  

« Le camp (avec les Rangers) m’a aidé pour la vitesse, la puissance des lancers et la lecture du jeu. Je me sens bien meilleur cette année par rapport au tournoi précédent », a commenté Garand qui est demeuré en contact avec Devon Levi, le gardien partant l’an passé. 

En terminant, les entraîneurs ont jugé bon de modifier les duos en défense. Ainsi, la seule combinaison qui est demeurée intacte est celle entre Guhle et Lukas Cormier. Ronan Seeley s’est retrouvé avec Owen Power tandis que Donovan Sebrango était jumelé à Olen Zellweger. La dernière combinaison était celle de Ryan O’Rourke et Carson Lambos.