On jase : Malgré un début de saison surprenant, j’aurais pensé retrouver un gars abattu au bout du fil quand j’ai rejoint Guy Boucher.

Il aurait  toutes les raisons d’être en maudit. Son patron ne lui a pas donné de vote de confiance. Au contraire, Pierre Dorion a mis en doute les capacités et qualités d’entraîneur de Boucher sur la place publique. Son boss a même liquidé le meilleur joueur de son équipe en Erik Karlsson. Sans oublié Mike Hoffman qui a été expédié à l’extérieur de la capitale nationale gracieuseté de la conjointe de ce dernier.

Au contraire Boucher semble avoir un enthousiasme contagieux. Il est en paix avec tout ce qu’il a vécu. « Les histoires du passé ou celle du futur ne sont bonnes que pour les fans ou les journalistes qui veulent écrire des bonnes histoires. » Bien sûr il devait faire allusion à son été mouvementé, mais également à toutes les rumeurs de congédiement qui pourrait planer autour de sa tête en raison de l’attitude de Dorion cet été.

« Les histoires c’est le " soap opera " du hockey, ce qui fait que c’est le fun à suivre. Je suis fan de football et je suis tout ça. Mais quand tu joues ou que tu " coach " tu es loin de tout ça. » Boucher n’a pas le temps de se plaindre de son sort, car le travail de coach dans la LNH se passe dans le présent.

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Boucher n’a pas l’intention de se plaindre : «  Les moments difficiles ont formé l’homme que je suis. Quand j’ai des moments difficiles, je vois une opportunité.  Je me lève le matin, ma famille est en santé. Il y a tellement de gens qui n’ont pas la même chance, je suis privilégié. Penser autrement serait un manque de respect pour les autres. »

Brady Tkachuk

Boucher a beau parler de vivre dans le présent, il avoue avoir sacré. «...Mais le lendemain, il y d’autres lignes sur le " board " et on trouve des solutions. »

L’entraîneur des Sénateurs est très élogieux envers sa nouvelle recrue. Il est devenu rapidement un joueur important pour l’équipe de Boucher. Il amène beaucoup de qualité de joueur de hockey, mais il amène beaucoup d’éléments qu'on ne peut quantifier aussi.

« C’est une personne exceptionnelle, en terme de politesse et de détails professionnels. Il a du charisme et il attire beaucoup les vétérans autour de lui. »

« C’est plate de perdre un bon joueur, mais il sera de retour bientôt. Un mois ça semble long, mais c’est un clin d’œil dans la vie d’un joueur de hockey. »

Est-ce que le discours aurait été le même si Boucher avait le mandat de gagner? Le fait d’avoir annoncé que l’équipe est en reconstruction permet certainement à Boucher de tempérer sa déception à la suite de la perte de sa recrue.

Vieux truc de coach

Comme un vieux renard, Guy Boucher n’a pu s’empêcher de vanter le Canadien. Le bon vieux truc de dire que l’adversaire est une excellente  équipe à la veille d’un match.

« Le Canadien est un exemple parfait, il y en a qui pensait qu’il n’allait pas être bon! Je m’excuse je regarde leur formation et ils ont quatre lignes de joueurs de hockey. Il n'y a aucune raison qu’il ne soit pas bon. Une équipe avec beaucoup de vitesse à l’attaque et un gardien de premier plan. Va falloir être prêt pour ce défi-là. »

Je vous invite à écouter l’entrevue pour découvrir un Guy Boucher qui n’est pas du tout démoralisé. Il est heureux de développer les jeunes Sénateurs. Et rien ne peut ralentir sa passion du « coaching », sauf lui quand il le décidera que c’est assez.