Quand vient le temps d’analyser les succès d’une formation de la Ligue nationale de hockey, le premier élément qui nous interpelle se situe dans la colonne des défaites en temps réglementaire et le deuxième est au niveau de sa capacité à remporter des parties sur les patinoires adverses.

Il s’agit d’un important défi que celui d’être une bonne équipe sur la route, alors qu’environ 30 % des équipes de la LNH affichent un rendement au-dessus de la barre des ,500 loin de la maison.

Critiqué et contesté par plusieurs observateurs au cours des dernières saisons, plus particulièrement lors de la dernière Coupe du monde, avec une sous-performance de la formation américaine, John Torterella, envers et contre tous, dirige actuellement de main de maître les Blue Jackets de Columbus. Il s’agit d’une formation à son image; imposante, robuste et servie par une éthique de travail programmée au quart de tour.

Tortorella est un homme de hockey demandant et rigoureux et il possède des méthodes de travail parfois difficiles à accepter pour les athlètes professionnels d’aujourd’hui, surtout lorsque ceux-ci sont pointés du doigt et critiqués sur la place publique.

L’entraîneur américain semble actuellement être un homme de hockey renouvelé, qui tire un malin plaisir à faire taire ses plus grands détracteurs par la tenue de sa formation, qui, au-delà des résultats, impressionne grandement par l’élément constance. Columbus domine régulièrement ses rivaux depuis le début de la saison régulière.

Des Blue Jackets revigorés, qui se comportent comme des premiers de classe et qui semblent démontrer qu’il est enfin venu le temps pour eux de sortir de l’ombre, après plusieurs déceptions au cours des dernières saisons.

Pour Jarmo Kekalainen, associé à la formation de l’Ohio à titre de directeur général depuis 2013, la présence de jours meilleurs semble enfin se pointer à l’horizon.

Ce n’est pas toujours facile pour Kekalainen et sa bande, alors qu’ils évoluent dans un marché où le hockey professionnel n’est pas nécessairement le sport qui retient le plus l’attention en raison de la présence des Buckeyes d’ Ohio State au football universitaire, eux qui ont remporté huit titres nationaux.

D’une part, il faut souligner le rendement plus qu’intéressant du vétéran gardien de but d’origine russe, Sergei Bobrovsky, et du rôle de premier plan qu’il exerce dans les succès de la formation.

D’autre part, la notion de profondeur et la répartition des forces tant en attaque qu’en défense semble actuellement représenter la force de frappe de cette formation qui lentement, mais sûrement pourrait devenir prétendante aux grands honneurs.

Sans prétendre que Torterella pourrait être sérieusement considéré pour le Jack Adams, ce qui est prématuré à ce jour, il mérite tout de même une certaine reconnaissance.

Il a accompli de très belles choses avec sa formation jusqu’ici dans ce premier tiers du calendrier régulier, et ce, même s’il ne laisse personne indifférent en raison de ses réactions sous les feux de la rampe.

Gerard Gallant, suite et fin!

À tort ou à raison, après un certain recul et après avoir pris le temps de se décoller le nez de l’arbre, ce qui semble faire l’unanimité dans la LNH c’est que Gerard Gallant ne méritait pas de se faire congédier après un début de saison brouillon de sa formation. Les déboires des Panthers peuvent s’expliquer par un bon nombre de facteurs, dont les blessures à des joueurs clés en offensive.

Il ne méritait pas ce sort, encore moins après une campagne de 103 points qui a permis à la Floride de s’emparer du 1er rang de la division Atlantique, et ce, malgré l’élimination des Panthers au premier tour face aux Islanders de New York.

Reconnu pour être un homme de hockey près de ses joueurs, favorisant le dialogue et la communication et non les statistiques avancées, Gallant aura tout simplement été victime d’un changement de culture organisationnelle et d’une nouvelle philosophie incompatible avec sa façon de voir les choses.

Pour les gens impliqués de près dans les activités des Panthers, la nouvelle n’a pas nécessairement représenté l’effet d’une bombe. Plusieurs l’appréhendaient en raison de tous les changements apportés dans l’organigramme de cette franchise durant l’entre-saison.

Une ligne bleue remodelée d’A à Z, la signature de grosses pointures pour plusieurs saisons, ce qui a laissé place à moins de flexibilité à court et moyen terme dans la gestion opérationnelle de la formation, ne sont que quelques exemples de la situation.

Aussi, le remerciement de plusieurs recruteurs ayant permis la reconstruction de cette franchise, mais surtout la décision de donner à Dale Tallon la chaise de président, lui qui a toujours été reconnu comme un homme de hockey de terrain et qui a été à l’origine de l’embauche de Gallant.

En coulisses, l’omniprésence du propriétaire Vincent Viola a fort possiblement été l’élément déclencheur qui aura fait de Tom Rowe une courroie de transmission et un simple messager dans le congédiement de Gallant, et ce, malgré certains différends entre les deux hommes.

Pour Viola, ce n’est pas une première, mais en contrepartie, il est celui qui en fin de compte prend les risques à titre de propriétaire. Des risques financiers dans un marché qui en fait toujours titiller plusieurs en raison de sa rentabilité potentielle.

Responsable des engagements financiers et du défi que représente le marché floridien, Viola a tous les droits.

Ce dernier a pris un risque avec une décision de la sorte. Une décision qui pourrait certainement faire reculer cette franchise de quelques pas, alors qu’on vient de défier la règle d’or du milieu en refusant d’encourager la « stabilité » à un poste aussi critique que celui d’entraîneur-chef. À suivre!

Un gros défi pour les Sénateurs d’Ottawa!

En pleine séquence de quatre parties consécutives sur les patinoires adverses, et pas nécessairement contre des pieds de céleri (Pittsburgh, San Jose, Los Angeles et Anaheim), les Sénateurs subiront de gros tests.

Il pourrait s’agir d’un exercice très révélateur, alors que les Sens ont profité d’un calendrier favorable en début de saison avec 15 parties à domicile contre seulement 9 sur la route, malgré la parité qu’il y a au sein de la ligue.

La fiche à l’extérieur du Centre Canadian Tire depuis le début de saison est un signe encourageant dans le contexte actuel. Considérant que les Sens sont actuellement aux prises avec certaines blessures à des joueurs clés, la présence de résultats positifs lors de ce périple de quatre parties pourrait représenter l’élément déclencheur vers de jours meilleurs.

Une franchise qui en a grandement besoin, en raison des faibles assistances dans son propre amphithéâtre depuis le début du calendrier régulier. Encore samedi dernier, les Sens ont eu de la difficulté à attirer 15 000 spectateurs.

La présence des partisans se fait toujours attendre et inévitablement, ce facteur se fera de plus en plus sentir dans les opérations quotidiennes. Malgré des efforts louables, les difficultés rencontrées aux guichets pourraient, par la bande, affecter la marge de manœuvre du directeur général Pierre Dorion. Ce dernier pourrait avoir de la difficulté dans sa tentative de greffer à la formation certains actifs pour assurer la continuité dans le rendement positif de l’édition actuelle.

Les Sens manquent de profondeur et cette problématique se doit d’être adressée le plus rapidement possible, question de pallier les blessures potentielles et à la baisse de régime que certains pourraient connaître en cours de route dans ce long marathon de 82 parties.

Voilà une situation qui inquiète. Une perte non négligeable de revenus, considérant la taille du marché et l’approche du propriétaire Eugene Melnyk pour qui chaque dollar dépensé et investi demande une sérieuse réflexion. Les Sénateurs se situent actuellement au 27e rang de la Ligue nationale au niveau de la masse salariale et ils auront à renégocier le contrat du défenseur étoile, Érik Karlsson, d’ici la fin de la saison 2018-2019.