Le premier quart de la saison des Sénateurs d’Ottawa peut s’expliquer en utilisant les mots « incompréhension », « négligence » et « brouillon ». Lorsqu’on tente de décortiquer dans le micro-détail des ennuis de la formation ottavienne, surtout au niveau de l’implication dans le jeu défensif, ces mots sont à propos.

Guy Boucher a ainsi décidé que c’en était assez. Il a donc tenté de reproduire la bonne vieille recette de sa première saison à la barre de la formation de la capitale nationale, se concentrant sur l’aspect défensif, sans pour autant négliger l’aspect offensif du jeu. Cela semble rapporter de plus en plus les dividendes escomptés.

Il ne faut toutefois pas se méprendre. Outre les trois victoires consécutives des derniers jours, c’est davantage la manière d’avoir obtenu de tels résultats qui impressionne. Avec une moyenne de 4,3 buts marqués par partie et de seulement 1,6 but alloué, les Sénateurs se sont donné une chance de réussir.

À titre comparatif, l’équipe compte une moyenne de buts marqués de 4,3 par match cette année, mais de 4,3 buts alloués également (au cours des 24 premières parties du calendrier régulier). Bref, ces statistiques tendent à expliquer ce virage à 180 degrés.

Des chiffres et des statistiques qui ne mentent pas sur l’attitude, sur le grand désir de changement et d’engagement des hommes de Guy Boucher. Ils ont démontré une forte volonté de vouloir rectifier le tir et transformer cette grande faiblesse aux yeux de plusieurs en une force, en y accordant une attention particulière.

Le retour du « Kanata Wall » y est pour quelque chose. Le redéploiement de la structure 1-3-1 en territoire centrale à certaines occasions a donné droit à une meilleure protection de l’enclave devant Craig Anderson, alors que les Sénateurs travaillaient plus souvent qu’autrement en surnombre défensif, tout en démontrant de plus grands signes de discipline et de patience.  

En portant un regard plus critique de l’intérieur dans cette phase de remise en question de la dernière semaine, en se responsabilisant, et en renonçant à certains acquis, tout en accordant une plus grande importance aux détails, les Sénateurs se sont sorti quelque peu la tête de l’eau.

Avec l’insertion de plusieurs jeunes joueurs talentueux dans l’organisation, même s’ils sont toujours en quête de leur propre « identité » au cœur de cette phase de reconstruction, les Sénateurs se rapprochent de plus en plus près de l’objectif visé en lever de rideau.

Sans rien tenir pour acquis dans ce long marathon de 82 parties, un fait demeure, le sentiment de fierté et l’effet rassembleur semblent prendre de plus en plus de place dans l’environnement quotidien des Sénateurs d’Ottawa.

Brady Tkachuk : synonyme de caractère et de type papier sablé !

Lors du dernier repêchage de la LNH, les Sénateurs, un peu à l’instar du Canadien de Montréal, ont vu plusieurs partisans remettre en doute leur choix de premier tour.

Défiant certaines logiques du passé en repêchant davantage en fonction de besoins criants au lieu du meilleur joueur disponible comme le veut la coutume, les deux organisations semblent récolter de plus en plus les fruits de leur sélection de premier tour.

Si pour le Canadien la présence du jeune finlandais Jesperi Kotkaniemi (3e au total) dans la ligne de centre vient combler une lacune des plus marquées lors des dernières années, il en est tout autant pour la présence du jeune joueur de caractère, Brady Tkachuk (4e au total), au sein de l’organisation des Sénateurs.

À l’ère d’une ligue qui n‘a jamais été aussi rapide et bien servie par un haut niveau d’habilités avec la rondelle, tant Kotkaniemi que Tkachuk ont leur place.

Chez les Sénateurs, tout en ayant gardé une certaine réserve dans l’évaluation du principal concerné en début de saison, en respectant la logique du fait qu’un match ne fait pas nécessairement une saison et une saison ne fait pas une carrière, il faut dire que Tkachuk impressionne.

Au-delà de la fiche personnelle de neuf buts, sept passes pour un total de 16 points en seulement 16 parties depuis le début du calendrier régulier – tout en ayant passé la majorité de son temps tout près de la peinture bleue du gardien adverse – sur le court terme, Tkachuk répond aux attentes.                            

L’expression « prendre son rêve au sérieux » colle bien à la peau de celui qui, de par la fibre familiale, a été élevé dans l’environnement et dans les coulisses du hockey professionnel.

Il a le hockey dans le sang. Il a la passion, voire l’obsession de jouer au hockey quotidiennement. Une passion qui peut même paraître démesurée aux yeux de certains, mais le plaisir qu’il a à s’entraîner et à jouer semble contagieux. Cela demeure un facteur non négligeable dans l’approche de celui-ci.

Le jeune de 19 ans peut être qualifié de joueur de type « papier sablé », alors qu’il démontre beaucoup d’assurance et d’autorité dans son jeu. Il ne craint pas de se salir le nez pour obtenir ce qu’il veut. Tkachuk est le genre de joueur qui représente une rareté pour toute organisation à la recherche d’identité et de culture organisationnelle.

Mark Stone est un véritable mentor pour Tkachuk. Le duo a d’ailleurs été surnommé les « Colocs » par mon confrère de travail Nicolas St-Pierre à la description des parties des Sénateurs), puisque la recrue demeure chez Stone.

Oui, tout cela reste du court terme, mais la situation laisse aussi présager de plus en plus qu’il représentera une valeur sûre pour plusieurs saisons au sein de cette organisation qui avait grandement besoin de ce type de joueur.

Oilers d’Edmonton : Structure et rigueur ont rendez-vous!

À tort ou à raison, plusieurs ont critiqué ouvertement le retour du vétéran entraîneur Ken Hitchcock dans la LNH, derrière le banc des Oilers d’Edmonton.

Certains diront : « coach un jour, coach toujours. » Un fait demeure, cette adrénaline qui coule dans les veines de ceux qui ont l’opportunité de diriger dans LNH se dissipe rarement.

Oui, Hitchcock fait partie du réseau des petits amis de Hockey Canada, comme l’avancent plusieurs et oui il est de retour dans son alma mater, mais personne ne peut contredire le fait que les Oilers avaient grandement besoin de structure, de rigueur, et surtout d’un cadre de performance sportive.

Sans partir en peur, Hitchcock représente le court terme pour une franchise qui fait tout simplement du surplace depuis plusieurs années, surtout avec une répartition de la charte de profondeur (équilibre entre l’attaque et la défensive) qui laisse grandement à désirer.

Une franchise qui doit composer avec le spectre d’un monstre à deux têtes dans la gestion du plafond salarial avec les contrats de Connor McDavid (12,5 millions par année), et de Leon Draisatl (8,5 millions par année).

Il y a aussi le contrat dit «toxique» du vétéran Milan Lucic. Une erreur que tente par tous les moyens de réparer le directeur général actuel Peter Chiarelli, en essayant de trouver preneur pour ses services.

Sans pour autant penser que Ken Hitchcock représente la réponse à tous les problèmes actuels à Edmonton, la fiche de la formation de l’Alberta depuis l’arrivée du vétéran entraîneur est plus qu’intéressante.

En date du 2 décembre, les Oilers ont une fiche de 4-1-1 et ont alloué seulement 13 buts en six matchs, dont quatre matchs de deux buts et moins dans un contexte où les gardiens de but sont continuellement pointés du doigt par plusieurs pour les insuccès de cette formation.

Ayant la réputation d’aller là où les autres ne vont pas nécessairement, en raison de la gestion des égos de certains des athlètes d’aujourd’hui, Hitchcock pourrait peut-être redresser la barque du moins temporairement. Il n’a pas peur de confronter ses joueurs, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose.

Oui, cela aussi représente du court terme, mais les Oilers avaient besoin d’une solution.