À l’aube d’un mois d’activités très demandant et exigeant du calendrier régulier, avec 15 parties à disputer, la troupe de Guy Boucher, sans tambour ni trompette, démontre une fiche des plus respectables jusqu’ici avec un dossier de 7-4-0 pour un total de 14 points, ce qui est de bon augure pour la suite des choses.

Considérant le défi présent et l’adversité rencontrée depuis le début de la présente saison, les nouveaux hommes de hockey de cette franchise tentent tout simplement de ramener un niveau de respectabilité chez la formation ottavienne; un respect qui a disparu depuis quelques saisons.

Les améliorations les plus significatives au niveau des statistiques d’équipe, après 11 parties, se retrouvent inévitablement dans l’implication de tous et chacun dans le jeu défensif.

Tout le monde semble prendre ses responsabilités jusqu’ici. Par exemple, le rôle du troisième attaquant en support à ses propres défenseurs, le resserrement de l’espace en zone centrale, l’amélioration significative dans la colonne des buts contre, la surprotection de la zone payante, la réduction de 10 tirs au but alloués de moins en moyenne par match par rapport à la saison précédente, et une discipline de plus en plus présente, tant dans la façon de jouer qu’au niveau des pénalités, représentent les aspects les plus notables en ce jeune début de saison.

La saison 2015-2016 a été remplie de difficultés, alors que les Sénateurs ont occupé le dernier tiers de la Ligue nationale de hockey dans la colonne des buts alloués (241), soit une moyenne de 2,94 par partie. Aussi, l’équipe a été une des moins performantes du circuit au niveau des tirs alloués à l’adversaire par partie et s’est retrouvée au 29e rang en infériorité numérique.

Or, les résultats obtenus depuis octobre dernier démontrent assez clairement que le respect du processus est bien enclenché entre l’acceptable et le non-acceptable de la part des hauts dirigeants de la formation et on remarque également que la rigueur est quelque chose de non négociable dans l’approche de la « game » chez Guy Boucher.

En contrepartie, dans la colonne des moins, comme il est difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre, de tels sacrifices vers la pensée défensive font en sorte qu’offensivement l’équipe se cherche un peu, même si Boucher tend à dire le contraire.

Certains joueurs de premier niveau encaissent présentement de plus en plus de critiques en provenance de l’extérieur, tout ça en raison de cette non-productivité qui laisse très peu de marge de manœuvre chez les gardiens de la formation et leur met beaucoup de pression sur les épaules.

Il est évident que les Sens traversent encore une période d’adaptation à leur nouveau système de jeu et les paramètres qui s’y rattachent, ce qui laisse peu de place à la liberté de certaines actions individuelles.

Il s’agit toutefois d’un passage obligatoire pour cette formation qui tente désespérément de retrouver un lien de confiance avec ses propres partisans; une confiance très fragile et qui tarde à se pointer le bout du nez au Centre Canadian Tire, et ce, malgré les récents succès de la formation.

Un ménage à trois?

Pendant que l’attaque se cherche et que l’avantage numérique tarde à produire de façon constante, une compétition à l’interne se pointe de plus en plus à l’horizon devant le filet.

Malgré l’épreuve sur le plan personnel que traversent actuellement le vétéran Craig Anderson et sa conjointe, le vétéran de plusieurs saisons démontre des statistiques très intéressantes avec ses six victoires, sa moyenne de 2,21, son taux d’efficacité de ,930 et ses deux coups de pinceau. L’Américain est en train de démontrer une grande force de caractère et un niveau de compétitivité très élevé.

Confronté à l’incertitude entourant Anderson et Hammond (blessure à l’aine), l’action posée par le directeur général Pierre Dorion la semaine dernière avec l’acquisition du gardien de but Mike Condon des Penguins de Pittsburgh en retour d’un choix de 5e ronde mérite une attention particulière.

Il s’agit d’un échange fortement apprécié dans l’environnement immédiat des Sénateurs. Au lieu de laisser le temps influencer le cours des choses, la haute direction a préféré agir rapidement, ce qui a été interprété comme un support immédiat par les joueurs et entraîneurs, qui ont grandement apprécié le coup de pouce.

Une transaction banale pour certains, mais ô combien réfléchie pour d’autres. La venue de Condon, qui a été brillant à son premier départ, pourrait éventuellement relancer le débat entourant le statut d’Andrew Hammond chez les Sénateurs d’Ottawa, lui qui s’approche de plus en plus d’un retour.

C’est une situation qui pourrait forcer éventuellement le directeur général des Sénateurs d’user de stratégie en soumettant Hammond au ballottage. Avec son contrat de deux saisons évalué à 1 350 000 $ par année, il risque de ne pas trouver preneur, ce qui pourrait alors ouvrir la porte à un renvoi dans les mineures. De son côté, Mike Condon possède un contrat d’une valeur de 575 000 $ qui vient à terme à la fin de la présente saison et il risquerait donc de trouver preneur s’il était soumis au ballottage.

Ce débat sera en bout de ligne directement relié à la situation d’Anderson et son absence possible.

Ailleurs dans la Ligue nationale de hockey

Malgré toutes les critiques encaissées lors de la leçon de hockey 101 que son équipe a subie face aux Blue Jackets de Columbus vendredi soir dernier, l’entraîneur-chef du Canadien, Michel Therrien, a su faire preuve de grande sagesse en limitant ses commentaires entourant cette déconfiture sur la place publique.

Il est connu de tous qu’actuellement le Canadian est brouillon et que la qualité de sa performance sportive laisse à désirer depuis une dizaine de jours. La formation est fort possiblement habitée par des souvenirs de la descente aux enfers de la saison précédente et la situation actuelle semble inquiéter certains amateurs et médias, à tort ou à raison.

En contrepartie, cela représente un excellent défi pour le leadership renouvelé de cette équipe, qui n’a pas besoin de se faire rappeler les mésaventures de la saison dernière et qui devra rapidement dissiper les doutes chez ses propres partisans.

Évitant de rajouter de l’huile sur le feu par des propos potentiellement incendiaires, en parlant du manque de compétitivité et de combativité de sa troupe lors de cette humiliante défaite, Therrien a compris que rien ne méritait d’être rajouté et que l’image elle-même valait mile mots.

Malgré le fait que le vétéran Al Montoya ait représenté l’agneau sacrifié lors de cette sévère correction, la décision de garder au banc de la formation Carey Price questionnable, lui qui bénéficiait d’une soirée de congé bien méritée et qui de toute façon n’aurait pas pu changer la donne devant une contre-performance généralisée de ses propres coéquipiers.

Placé sur un potentiel siège éjectable en début de saison selon plusieurs observateurs, que dire d’Alain Vigneault et du rendement de ses Rangers de New York? Forts d’une fiche de 10-3-0 pour un total de 20 points et d’une séquence actuelle de cinq victoires consécutives, la formation new-yorkaise ne cesse d’impressionner par sa production offensive, bien répartie. Les Rangers sont également très dominants à la maison, avec une fiche de huit victoires et une seule défaite à domicile depuis le début de la campagne.

Les Rangers seront engagés dans une lutte sans fin avec les Penguins de Pittsburgh et les Capitals de Washington dans la division Métropolitaine. Même s’il est encore très tôt dans la saison, tout en reconnaissant que la majorité de leurs matchs jusqu’ici ont été disputés au Madison Square Garden de New York, le tout mérite tout de même d’être souligné pour une formation qui a procédé à des changements significatifs dans l’entre-saison, question de préparer le moyen et le long terme de cette franchise.