MONTRÉAL – Tandis que certaines équipes de la LNH n’ont que de petites ouvertures à combler, les Sénateurs d’Ottawa se retrouvent à l’autre extrémité du spectre. Ce casse-tête reposera entre les mains de l’entraîneur D.J. Smith, mais tout dépendra du rendement de joueurs tels Logan Brown, Colin White, Josh Norris, Alex Galchenyuk et, bien sûr, Tim Stützle.

Puisque la reconstruction se poursuit et que plusieurs points d’interrogation persistent, les Sénateurs ne représenteront pas une puissance du circuit Bettman en 2021 quoique le monde nous prouve que rien n’est impossible présentement. 

Brady Tkachuk et Thomas Chabot ont beau accomplir de petits miracles depuis leur arrivée dans la LNH, ils auront besoin d’aide pour que les Sens embêtent les clubs plus aguerris de la division canadienne. L'apport de Stützle serait plus que bienvenue, mais la patience demeure essentielle dans ce dossier. 

Réaliste, l’entraîneur-chef a donné un aperçu de ce qu’il souhaite constater cette saison pour conclure que sa troupe a franchi une étape supplémentaire. 

« Il faudra qu’on soit en mesure de tenir notre bout contre les meilleures équipes. Trop souvent, la saison dernière, on devrait contre-attaquer et on passait trop de temps dans notre zone. On devait s’accrocher. On veut dicter un peu plus le rythme et générer plus d’offensive. On doit mieux faire dans plusieurs aspects incluant le jeu de puissance. Ce n’est pas seulement à propos des victoires et des défaites. Pour gagner, on doit progresser dans toutes ces facettes », a relaté Smith qui a vu les siens terminer la dernière saison au dernier rang en avantage numérique. 

Heureusement pour lui, Smith a obtenu du renfort d’expérience. L’aventure des Sénateurs n’était pas la plus attrayante à court terme, mais ils ont attiré des éléments tels Derek Stepan, Austin Watson, Cédric Paquette, Erik Gudbranson, Braydon Coburn, Evgenii Dadonov et Galchenyuk. 

Stepan - qui n'a pas encore commencé son camp avec les Sens -, Watson et Gudbranson devraient assurément relayer le message de Smith de manière constructive. 

« Les équipes qui connaissent du succès ont une constance dans leur éthique de travail et elles sont soucieuses des détails. Je vais essayer de donner un bon exemple à mes coéquipiers en étant un bon professionnel », a noté Watson qui a connu Smith à son époque junior avec les Spitfires de Windsor. 

Dans le cas de Gudbranson, sa mission principale sera toutefois d’être un complément pour Chabot à condition qu’il puisse suivre la cadence d’un premier duo.  

« C’est un joueur plus âgé et qui évolue dans la LNH depuis quelques années. Il est très physique également et il parle beaucoup à Chabot. Il est alerte sur la patinoire pour lui donner du temps et de l’espace. Ils ont très bien joué ensemble jusqu’à présent. C’est une bonne combinaison », a assuré Smith qui a vanté Colin White, Artem Anisimov, Chabot et Logan Brown (sur les unités spéciales) pour leur prestation de la journée.  

Galchenyuk peut-il surprendre positivement ?   

Le style de Watson et Paquette détonne de celui de Galchenyuk, mais ils devront agir tel un métronome pour inciter à l’ancien du Canadien à se défoncer présence après présence. S’il parvient à s’intégrer dans la philosophie des Sénateurs, Galchenyuk pourrait satisfaire sa nouvelle – et déjà cinquième – organisation. 

« Il a compté dans les jours précédents et il faudra attendre que tous les joueurs soient présents pour déterminer où il se situera dans la formation. C’est différent de la plupart des années pour ça », a reconnu Smith sans trop s’emballer à son sujet pour le moment. 

L’optimisme prudent de Smith se comprend avec la tangente décevante empruntée par la carrière de Galchenyuk. D’ailleurs, l’attaquant de 26 ans n’a pas fini de se faire demander s’il est arrivé à la croisée des chemins. 

« C’est une grande opportunité pour moi, mais je n’irais pas jusqu’à ce point. Je me suis bien préparé et ce sera une année très importante pour moi. Je vais essayer de contribuer autant que je peux », a répondu Galchenyuk, mercredi, lors de la visioconférence des Sénateurs. 

On a pris le temps de le relancer à ce sujet. Avec les ouvertures à sa disposition, peut-il accaparer un grand rôle dans ce chandail ?  

« C’est pour ça que je me prépare. On peut parler longtemps de cette occasion, mais je dois avant tout m’assurer de travailler fort tous les jours », a-t-il ajouté.

Galchenyuk n’a jamais été friand de trop analyser les choses. Il reconnaît, cependant, que la saison 2021 sera différente et que ce sera essentiel de s’adapter en affrontant les mêmes adversaires.  

« Ça deviendra un peu comme de petites séries pour cette raison. Ça exigera plus d’ajustements que durant une saison régulière conventionnelle », a mentionné le gaucher. 

Sur une note différente, Galchenyuk a été questionné sur le triomphe de la victoire des États-Unis au Championnat mondial junior. 

« Quand la Russie a perdu, il y a quelques jours, quelques joueurs sont venus me taquiner. Je leur ai dit de ‘faire leurs recherches’ parce que j’ai joué pour la formation américaine », a confié Galchenyuk en utilisant l’expression à la mode.  

« Disons que les gars étaient plus tranquilles aujourd’hui et on a bien ri. Je suis content pour la formation américaine », a-t-il conclu.