Maintenant que la fin de semaine du match des étoiles, et ce qui l’entoure, est chose du passé, place aux éléments plus sérieux et des plus corsés. Plusieurs franchises de la LNH devront maintenant se positionner de façon concrète sur la suite des choses au cours des prochaines semaines.

Une fin de saison qui se définit en deux temps nous attend. D’une part, l’avant 1er mars 2017, et d’autre part, l’après 1er mars. Bref, des moments intéressants se pointent à l’horizon et dicteront davantage les réelles intentions de l’ensemble des formations de la Ligue nationale de hockey sur les objectifs à court, moyen et long termes.

La majorité des hautes instances des différentes franchises ont su maximiser les dernières semaines afin de définir la direction qu’elles prendront et les orientations futures. Tout ça, question de respecter les différentes étapes du processus. Certaines formations décident même d’assurer une présence accrue de leurs recruteurs dans les différents amphithéâtres de la LNH depuis le dernier mois dernier.

Ce fut notamment le cas de Larry Carrière et de Rick Dudley, principaux lieutenants de Marc Bergevin chez les Canadiens de Montréal, alors que les deux hommes étaient présents au Centre Canadian Tire lors du match entre les Flames de Calgary et les Sénateurs d’Ottawa la semaine dernière.

Or, Carrière et Dudley n’avaient d’yeux que pour la formation de l’Alberta, en raison de l’attrait que pourraient représenter entre autres les défenseurs d’expérience Dennis Wideman et Deryk Engelland, en raison de leur statut. Ces derniers profiteront de l’autonomie complète à la fin de la présente saison.

Il s’agit donc de gymnastique qui ne sera pas nécessairement de tout repos pour les différents DG du circuit Bettman. Tant ceux à la quête de renfort, que ceux qui seront dans l’esprit de liquider certains actifs se retrouveront aux prises avec d’importants maux de tête. En plus, rajoutons à tout cela un élément de taille alors qu’on assistera à un repêchage d’expansion avec l’entrée de Las Vegas lors de la saison 2017-2018.

C’est une réalité qui pourrait faire augmenter de façon considérable la valeur des joueurs de type « location » sur le parquet. Voilà qui pose un contraste important par rapport aux saisons précédentes et qui pourrait aussi favoriser davantage l’acquisition de choix au repêchage, au lieu de jeunes espoirs.

On se retrouve dans un contexte où plusieurs expressions seront utilisées pour tenter d’expliquer ou de justifier la position prise par chacun de ces clubs : « acheteurs, acheteurs modérés, vendeurs ».

Chez les formations les mieux nanties et aspirantes aux grands honneurs, l’objectif visé sera fort possiblement de se donner cette notion de profondeur dans le but de veiller tard au printemps prochain. Ces formations baseront probablement leur approche sur un élément non négligeable en séries, le facteur « blessure », en raison du long parcours menant à la conquête du trophée tant désiré.

Ces équipes pourraient être beaucoup plus à la recherche de joueurs de type « location », sans nécessairement céder d’actifs qui pourraient être utiles à court terme. Seuls des choix ou des jeunes espoirs à moyen ou long termes pourraient éventuellement servir de monnaie d’échange.

Même s’il reste beaucoup de parties à disputer d’ici le 1er mars prochain (date limite des transactions) pour les formations qui s’accrochent désespérément à la possibilité de participer aux présentes séries éliminatoires, plusieurs d’entre elles risquent de se retrouver dans une potentielle surenchère et une surévaluation vis à vis l’offre et la demande.

Pour les autres formations occupant les bas-fonds du classement, nul doute que celles-ci devraient se retrouver dans une position attrayante malgré le fait qu’elles ne participeront pas aux présentes séries. Elles voudront optimiser la valeur réelle des joueurs mis à la disposition des autres formations du circuit, soit par l’acquisition de choix au repêchage ou de jeunes espoirs étiquetés LNH. Elles tenteront surtout de rester loin des joueurs cadrant dans la catégorie des suspects pour les années futures.

Il pourrait également s’agir de formations qui comptent sur des dirigeants plus lucides et réalistes. C’est-à-dire que peu importe le type d’échange qu’ils pourraient effectuer, ça ne changerait rien vis à vis la possibilité de compétitionner pour les grands honneurs. Pourquoi? En raison de la forte présence de leadership et du concept d’équipe à l’intérieur des quatre murs du vestiaire, là où le danger de fragiliser une bonne chimie déjà existante est grand.

Les prochaines semaines, comme chaque saison, s’annoncent intéressantes en raison des différentes possibilités existantes. Cela laissera place à plusieurs spéculations et rumeurs, fondées ou non fondées, d’ici la date limite des transactions.

Disons que les fameuses expressions « selon mes informateurs » et « en exclusivité » risquent plus souvent qu’autrement d’être utilisées en avant-plan dans la couverture médiatique d’ici le 1er mars prochain.

Canadiens et Sénateurs en meilleure posture!

Même si on est encore loin de la coupe aux lèvres, pas de doute que le Canadien de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa, contrairement à la saison précédente, disposent d’un portrait beaucoup plus rose.

Les deux équipes sont aux prises avec des styles de gestion complètement différents, et ce, surtout en raison du contexte économique des Sénateurs qui représentent une équipe à budget restreint.

Pendant ce temps, la formation de Michel Therrien représente une des meilleures formations depuis le début du calendrier, et ce, en raison d’un ensemble de facteurs. On parle notamment d’un leadership renouvelé, du retour en santé de Carey Price et des différents changements apportés durant la saison morte par le directeur général Marc Bergevin.

Tout cela fait en sorte que la Sainte-Flanelle est cette année une formation des plus compétitives. Ça nous porte à croire qu’elle pourrait devenir une de ces formations aspirantes aux grands honneurs dès cette saison.

Or, de penser un seul instant que les hauts dirigeants du Canadien pourraient pousser la machine à fond et jouer le tout pour le tout serait de mal connaître le style de gestion préconisé par Bergevin et sa garde rapprochée. Le DG du CH prône un style de gestion responsable et il a appris à se libérer du regard des autres dans les moments de forte chaleur.

Bergevin est soucieux des enjeux à court terme, mais surtout à moyen terme de la franchise, il ne faudrait donc pas être surpris d’apprendre que son objectif premier pour la formation montréalaise est davantage orienté sur une perspective de 2-3 ans.

Entretemps, chez les Sénateurs d’Ottawa, contrairement à la saison précédente, l’objectif de participer aux séries éliminatoires semble être un élément non négociable dans les opérations quotidiennes et dans les réelles intentions de l’organisation.

Exclus des séries la saison dernière et confrontés à une forte baisse d’achalandage (moyenne en baisse de 2500 à 3000), les Sens possèdent une confiance des plus fragiles au sein du petit marché que peut représenter la capitale nationale.

Réticent au cours des dernières années à rajouter quelques dollars supplémentaires dans la petite caisse, j’ai le pressentiment que le propriétaire Eugene Melnyk pourrait sortir de ce modèle d’affaires à court terme. Tout cela, question de susciter un plus grand intérêt des amateurs dans le dernier tiers de la saison régulière et par le fait même de donner un peu plus de marge de manœuvre et d’oxygène au directeur général Pierre Dorion. Dorion est accompagné de Guy Boucher qui depuis le début de la saison a fait un excellent travail pour ramener cette formation sur les rails.

À suivre!