MONTRÉAL –  L’avenir immédiat d’Éric Faille se résume à une certitude et à un souhait.

La certitude, c’est qu’il sera bientôt papa. Si les pronostics s’avèrent exacts, sa femme, qui suit sa carrière à distance, donnera naissance à leur premier enfant pendant la finale de la ligue élite slovaque, à laquelle il espère mener le Banska Bystrica Hockey Club pour une deuxième année consécutive.

Le souhait, c’est qu’un deuxième parcours parfait en séries éliminatoires lui procurera la chance de se faire voir par les bonnes personnes et d’obtenir une chance dans un championnat plus relevé.

« La Slovaquie, c’est rendu une bonne ligue de base pour atteindre celles qui sont plus relevées, expliquait le Québécois de 29 ans dans un récent entretien avec RDS. Je voulais faire mes preuves ici. L’année passée, ça a quand même bien été. Cette année, ça a été encore mieux. Je pense que le baby step a été fait. »

Ancien as marqueur du Titan d’Acadie-Bathurst et des Aigles Bleus de l’Université de Moncton, Faille a quitté pour l’Europe il y a deux ans après avoir tenté sans succès de gravir les échelons en Amérique du Nord. Dominant pendant trois saisons dans la ECHL, mais incapable de coller dans la Ligue américaine, il s’est un jour laissé intriguer par l’insistance du directeur général d’un club slovaque qui l’a contacté directement sur Facebook.

Arrivé au bout de son contrat d’un an avec les Marlies de Toronto, Faille a demandé conseil à Kyle Dubas, alors directeur général du club-école des Maple Leafs. « L’une des meilleures personnes que j’ai connues dans le monde du hockey », précise-t-il. Les conseils du jeune dirigeant l’ont aidé à faire la coupure et à donner une nouvelle direction à sa carrière.

« Le premier qui a signé [à Banska Bystrica], c’était [l’ancien défenseur des Foreurs de Val-d’Or] Guillaume Gélinas. Je discutais avec le DG, j’ai vu que son nom était là et je me suis dit : ‘Tiens, un autre Québécois! Ça pourrait être le fun...’ »

Faille s’est donc lancé dans l’inconnu et a éventuellement été imité par Olivier Malka, Steven Delisle et Guillaume Asselin. Ce dernier allait devenir son plus grand allié.

« Ça m’a pris un peu de temps à m’habituer au hockey européen, mais à peu près au trois quart de l’année, ça a décollé et la chimie avec Asselin a embarqué. »

Après avoir récolté 45 points en 55 points de saison régulière, Faille a explosé en séries éliminatoires avec une production de 19 points en 16 matchs. Sa première saison outre-mer s’est conclue par la conquête du championnat de l’Extraliga, la première coupe qu’il soulevait depuis le niveau Midget Espoir.

Jusqu’ici, sa deuxième campagne en Slovaquie prend des allures encore plus spectaculaires. Faille a conclu le calendrier régulier au premier rang des marqueurs de la ligue avec 72 points en 52 matchs. Asselin, un ancien des Saguenéens de Chicoutimi et des Patriotes de l'UQTR, a suivi non loin derrière avec 54 points, dont 30 buts, en 55 parties.

« Asselin est plus un buteur naturel, louange Faille pour expliquer la chimie qui s’est créée entre son compatriote et lui. Il trouve les espaces libres et j’essaie de lui mettre sur la palette! »

Meilleure équipe au classement général de la saison régulière, Banska Bystrica profitait d’un laissez-passer pour les quarts de finale du tournoi éliminatoire quand Faille a donné de ses nouvelles à RDS. À compter de samedi, les Béliers partiront à la défense de leur titre contre le club de Detva, la pire des équipes en lice.  

« Ce n’est que mon opinion, mais on devrait répéter, avance Faille avec confiance. Il y a des bonnes équipes dans la Ligue. Kosice, à l’est du pays, est menée par Ladislav Nagy. Ils remplissent un aréna de 8000 places à chaque match et ont un gros budget.  Zvolen, à quinze minutes d’ici, compte sur pas mal de joueurs étrangers et c’est une assez grosse rivalité. On pourrait aussi inclure Nitra. C’est un bon trio, mais de là à m’inquiéter, pas vraiment. »

On peut pardonner à Faille de tomber dans l’optimisme excessif. En attendant de savoir si la Suisse ou la Suède lui ouvrira ses portes l’an prochain, il y a un accouchement auquel le productif attaquant doit absolument assister.

« Si on gagne en 4, je devrais être correct. C’est mon plan! »