En octobre dernier, j'ai eu la chance de participer à une émission de radio sur la Première Chaîne de Radio-Canada, Culture Physique, animée par Claude Quenneville et qui faisait un spécial sur Jacques Rougeau, qui venait d'annoncer sa tournée d'adieu. Suite à cette émission, je suis allé voir le premier spectacle de cette tournée à Verdun le 28 décembre. Il allait donc de soi que j'allais être présent au tout dernier match du lutteur le plus populaire au Québec depuis les années 90.

La retraite à 50 ans!
L'heure de la retraite a sonné pour Jacques Rougeau samedi soir. Après 34 ans de carrière active comme lutteur professionnel, Jacques, 50 ans, accrochait ses bottes de lutte alors qu'il terminait sa tournée d'adieu. En fait, il n'a pas accroché ses bottes, il les a littéralement lancé dans la foule tout en remerciant celle-ci après son combat. « C'est comme si je disais « J'veux pu les voir! », raconte Jacques. Le pire, c'est qu'elles me sont revenues à la fin, les fans me les ont rapportées! ».

Son dernier combat l'aura vu faire équipe une fois de plus avec son fils aîné Jean-Jacques face à son plus rival des dernières années Kurrgan et Frank the Machine. Après un marteau pilon sur Frank, JJ y est allé de son 450 pour terminer le match. « On avait discuté de la possibilité que mon père soit celui qui couvre Frank vu que c'était son dernier combat, mais finalement, on y est allé avec le finish qu'on fait habituellement. », de dire JJ. Ce qui est une bonne chose. Habituellement, un lutteur qui prend sa retraite va vouloir donner la victoire à son adversaire pour ainsi passer le flambeau, mais dans ce cas-ci, il était hors de question que les heels remportent le combat, alors que JJ soit celui qui ait le dernier mot est la façon à Jacques de passer le flambeau à ses enfants. « Je veux faire en sorte que mes enfants continuent encore pendant 20 ans, pour ainsi célébrer le centenaire de la famille Rougeau, explique Jacques. En 2034, on va célébrer cet anniversaire. » En effet. Eddy Auger était le frère d'Albina Rougeau, elle-même mère de Jean (Johnny) et Jacques Rougeau. Auger a commencé sa carrière en 1934. Il est celui qui a entraîné Johnny et par la suite Jacques.

L'historique de la famille
La carrière de la première génération de frères Rougeau est très connue. Johnny fut le dauphin d'Yvon Robert lorsqu'il commença dans les années 50. Après avoir arrêté de lutter pour s'occuper d'autres business comme son club, le Moccambo, Johnny revena à la lutte en 1965 alors qu'il prit possession du territoire laissé vacant par Eddie Quinn. Quinn avait perdu la télévision au début des années 60 et la lutte ne marchait plus autant dans les années qui ont suivi. Rougeau a donc acheté la promotion de Quinn qui décéda la même année. C'est alors qu'il réussi à convaincre son frère Jacques de revenir à la lutte, lui qui avait eu un début de carrière éphémère dans les années 50. L'entrée en scène de Johnny comme promoteur marqua les débuts d'une deuxième ère d'âge d'or pour la lutte québécoise. Si Johnny n'eut aucun fils, il considérait certes Raymond comme le sien. Raymond, fils de Jacques, commença en 1971 sa carrière. Puis en 1977, ce fut au tour de son frère Jacques Jr de commencer la sienne. Quelques années plus tard, c'est leur jeune frère Armand qui fit ses débuts. Par contre des problèmes au dos dès suites d'un accident lorsqu'il était plus jeune écourteront sa carrière. Qui plus est, leur sœur Joanne se lança dans la promotion d'événements et fut la responsable pour la WWF au Québec et dans quelques autres régions pendant plusieurs années. Mariée au culturiste et lutteur Denis Gauthier, ils eurent entre autres deux gars, Martin Gauthier, que l'on peut voir à RDS aux côtés de Jean-Paul Chartrand Sr lors des compétitions d'hommes forts ainsi que Denis Gauthier Jr, ancien joueur de hockey de la LNH et lui aussi à RDS présentement. Jean-Jacques a commencé à lutter assez jeune, alors que lui et Bad Dog luttait l'un contre l'autre alors qu'ils n'étaient âgés que de 10-11 ans. Cédric, 17 ans, a eu la piqûre plus tard après avoir fait quelques petits spots plus jeune. Il a fait son premier vrai combat en décembre dernier. Émile, le plus jeune des trois, n'a que 12 ans mais lutte depuis un an. Oui, c'est jeune 12 ans, mais en même temps il ne lutte que quelques fois par année, dans des combats préparés et pratiqués longtemps d'avance. Un Rey Misterio par exemple, comme plusieurs Luchadores, a commencé à lutter à 14 ans dans un horaire et un style de lutte bien différent de celui d'Émile.

Émile, Cédric et JJ deviennent donc la 4e génération de Rougeau à œuvrer dans le monde de la lutte professionnelle. Les Rougeau font partie d'un club élite de familles de lutte qui ont performé sur 4 générations. Les deux autres familles dans ce club sont les McMahon et les Anoa'i (si on prend pour acquis que la famille considère High Chief Peter Maivia comme un grand onlce, mais dans les faits, il n'a aucun lien de parenté avec eux.)

Après avoir commencé le 26 juillet 1977 contre Michel Gagnon, Jacques s'est exilé à Calgary, afin d'apprendre son métier. La lutte au Québec étant dans un creux de vague, il lutta également dans certains territoires américains comme le Tennessee et Atlanta, en plus de lutter au Mexique, avant de revenir au Québec au début des années 80. Il formera avec son frère Raymond l'équipe la plus populaire de cette époque et feront partie du cartel des lutteurs les plus adulés au Québec avec Rick Martel et Dino Bravo. En décembre 1985, quelques mois après la rivalité des années 80 au Québec, celle entre les Rougeau et les Garvin, ils se font approcher par la WWF. En février 1986, ils font donc leurs débuts avec celle-ci. Ils ont été babyfaces à leurs débuts, remportant le titre par équipe de la WWF face à la Hart Foundation le 10 août 1987 à Montréal. Malgré le fait que les gens les ont vu quitté avec les ceintures, il ne s'agissait que d'un Dusty Finish - les Rougeau avaient utilisé le mégaphone de Jimmy Hart pour remporter le combat - et les ceintures seront redonnés à Bret Hart et Jim Neidhart. Après être passé du côté des heels, ce qui laissa en héritage la chanson « All American Boys » et suite à la retraite de Raymond en 1989, Jacques prend quelques mois de repos et revient sous une nouvelle gimmick, celle d'un officier de la GRC, The Mountie, toujours géré par Jimmy Hart qui avait aussi fait le même boulot avec la version heel des Rougeau.

The Mountie connaîtra beaucoup de succès alors que le personnage fonctionne relativement bien. Trop bien même, alors que la GRC n'apprécie guère être personnifié de la sorte et le personnage de The Mountie sera banni au Canada, Jacques luttant alors sous son vrai nom. Ce personnage marquera aussi l'unique conquête d'un titre en simple pour Jacques à la WWF. Le 17 janvier 1992, il défait Bret Hart pour remporter le titre Intercontinental, le 2e en importance à cette époque. Deux jours plus tard, il perdra le titre lors du PPV face à Rowdy Roddy Piper. L'histoire derrière était que Vince craignait que Bret, qui venait de terminer son contrat, signe avec la WCW et amène la ceinture avec lui. Eh oui, en 1997, la même histoire se répétera! Le personnage devenant plus une épine dans le pied que d'autres choses, Jacques quitta la WWF et alla entre autres lutter à Porto Rico où il fit la rencontre d'un autre lutteur québécois, Carl Ouellet. Luttant sous le nom de Karl Wallace, Ouellet luttait un peu partout dans le monde avec son coéquipier Brick Crawford (Nelson Veilleux), mais ce dernier avant des problèmes de santé et était revenu à Montréal. Rougeau aime de la façon que Ouellet se comporte dans un ring et s'arrange pour en faire son nouveau partenaire lors de son retour avec la fédération de Stamford. Sous le sobriquet des Quebecers, ils remporteront les titres par équipe de la WWF à trois reprises. Puis en 1994, Jacques en a assez et décide de prendre ce qui sera sa première retraite. Ce match, qui l'opposait à Ouellet est jusqu'à ce jour la 3e plus grosse foule au Québec pour un match n'impliquant que des Québécois, n'étant devancé que par un combat entre les Vachon et les Leduc au Colisée de Québec et un match au Forum impliquant Raymond, Pat Patterson et Pierre Lefebvre. 16 843 personnes franchiront les tourniquets du Forum.

La deuxième moitié des années 90 ne furent pas les meilleures de Jacques, alors qu'il produit des spectacles de lutte en province qui ne décolleront jamais vraiment, il luttera en équipe avec Ouellet à la WCW et il fera un bref retour à la WWF. Cependant, deux événements marqueront Jacques et le futur de la lutte au Québec.

Premièrement, le 11 avril 1997, Jacques affrontera Hulk Hogan dans le dernier combat d'importance présenté par une promotion locale. « C'est le match le plus important de ma carrière. », affirmera Rougeau à plusieurs reprises. Puis, en février 1999, il présenta le premier spectacle de Lutte Internationale 2000, l'ancêtre des Spectacles Familiaux Jacques Rougeau. Pendant la décennie 2000, les fans auront la chance, plus souvent qu'autrement ce sera la dernière chance qu'ils auront, de voir en action certaines vedettes du passé comme les Garvin, les Road Warriors et Michel « Justice » Dubois pour n'en nommer que quelques uns. Ce sera aussi le retour des frères Rougeau et le retour des Quebecers. Mais plus important encore, Jacques via son école de lutte permettra à plusieurs jeunes de faire leur entrée en scène dans le domaine de la lutte professionnelle. Les Tank, Beef Wellington, Kid Kamikaze, Stan Francisco, Max Boyer, Handsome JF et le plus connu de ses élèves, Kevin Steen, ont tous commencé là.

Alors que les promotions de lutte depuis l'ère indy ont de la difficulté à attirer 500 personnes, Jacques sera le dernier promoteur local à présenter un spectacle au Centre Bell (Molson) alors qu'il attira 12 000 personnes le 30 décembre 2001.

Des absents de taille
Pour son dernier match, on pouvait remarquer l'absence de deux lutteurs sur la carte. Premièrement, Cédric, qui devait personnifier « Le Prédateur », avait été remplacé par Sylver. « Cédric n'était pas sur le show pour des raisons disciplinaires. », de dire le promoteur mais aussi le père de Cédric. L'autre absent de marque était Éric Mastrocola, le plus vieil élève à Jacques. « Il n'est plus dans la compagnie, explique Jacques. Il a eu des problèmes dont je ne connais pas la nature. » De ce que j'ai su, Mastrocola aurait quitté suite au show de décembre, souffrant de ce qu'on pourrait appeler une écoeurantïte aigue. Mastrocola était le bras droit de Jacques depuis des années. Il s'occupait de l'école de lutte et la journée d'un spectacle, il agissait comme directeur technique. Contrairement à tous ceux qui ont décidé de lutter ailleurs, Mastrocola, même s'il a eu toutes les chances de quitter Jacques, lui était toujours resté fidèle. En 2004, en équipe avec Handsome JF, il avait obtenu un match à Sunday Night Heat face à Hurricane et Rosey, dans un match qui n'a permis à aucun des deux Québécois de se tailler une place dans l'alignement de la WWE. Suite au gala de décembre, il aurait tout simplement décidé de ne plus parler à Jacques, évitant ainsi une confrontation ou la possibilité de se faire convaincre de rester. « Il m'a envoyé un courriel il y a deux semaines, précise Jacques. Je dois avouer que je suis déçu. C'était mon match d'adieu et j'aurais aimé qu'il soit là. »

Avec les yeux d'un enfant…
Suite à ma dernière présence à un spectacle de Jacques, celui-ci m'avait fait savoir s'il espérait que les gens critiquent son show avec les yeux d'un enfant, car ses spectacles s'adressent principalement à eux. C'est un exercice que je n'ai jamais fait et que je trouvais intéressant. Voyons voir comment un enfant (entre 5 et 13 ans j'imagine) a apprécié le spectacle en question.

Tout d'abord, le spectacle commence à 19h30 comme il était supposé, donc pas d'impatience à ce niveau là. Mario Lirette et son garçon Philippe-Olivier sont les annonceurs de la soirée et font un bon travail pour mettre les gens dedans. Ils expliquent à la foule que les méchants sortent en premier et que les bons sortent en deuxième et font un test pour savoir comment la foule va réagir. Évidemment, tout le monde y participe et les enfants s'époumonent à simuler des huées et des cries de joie. Si un adulte peut trouver que ça fait très « animateur de foule dans un événement télévisé », l'enfant lui voit une occasion de bouger et de réagir et ça marche.

Après avoir vu le premier « méchant » de la soirée, c'est sur la toune de Taio Cruz, « Dynamite » qu'Émile Rougeau fait son entrée. Tout un accueil pour le plus jeune des Rougeau. Durant son match, il interagit constamment avec la foule et celle-ci lui répond bien. (pour les adultes qui vont voir des galas de lutte régulièrement, Émile travaillait sa foule beaucoup plus que 80% des lutteurs au Québec!) Les enfants sont derrière Émile et contre Golden Price et puisque le combat est gardé court, ça fonctionne à la perfection. Alors qu'Émile s'apprête à faire son saut chassé du 2e, il s'y prend mal, retombe les deux pieds dans le ring, pousse son adversaire au lieu de gelé comme plusieurs, remonte sur le 2e et lui applique sa prise pour le tombé. Contrairement à un adulte qui s'est aperçu qu'Émile s'est repris, pour un enfant, ça s'est passé trop rapidement pour qu'il puisse penser quoique ce soit, la toune de Taio Cruz repartait et ils étaient ravis. Pour sa part, Émile ne semblait pas content de lui-même. « Les jeunes étaient nerveux au début, Émile entre autres… », dira Jacques après le show.

Le deuxième combat opposait Taloche le Clown à Sylver. Pour un enfant, un clown c'est soit drôle, soit épeurant. Je pense bien que la plupart des enfants présents avaient l'air de trouver ça drôle et amusant. Accompagné de Dink (Tiger Jackson), Taloche est vraiment un personnage conçu pour eux. Par contre, si je suis un enfant, surtout ceux assis dans les premières rangées du parterre, j'aurais aimé que Dink interagisse mieux avec moi. Il restait aux abords du ring, mais allait rarement vers la foule. Pour le reste, un match sans histoire, peut-être un peu long pour un enfant, principalement parce qu'ils n'ont pas eu l'air de s'amuser tant que ça durant le combat. La fin du combat a vu Taloche appliqué un solide Samoan Drop qui a fait réagir tout le monde dans la foule, petits et grands. Malheureusement, il a suivi ça avec un snap power slam, qui n'a pas eu du tout la même réaction et le même impact. Il aurait eu avantage à faire le tombé après le Samoan Drop. Et même si un enfant ne l'aurait pas verbalisé ainsi, le fait qu'ils aient crié plus sur le premier move que le deuxième en dit long. Après le match, c'était le fameux entartage, qui a fait rire les enfants.

Sans passer en détails la bataille royale, elle servait encore une fois à mettre en valeur le Géant Martin. Lorsqu'il est arrivé, les enfants le regardaient les yeux grands ouverts et c'est l'idée derrière d'ailleurs. Quand j'étais petit, le Géant Ferré ne m'impressionnait pas pour ses qualités de lutte, mais bien pour sa grandeur et sa grosseur. Rien de très excitant, mais rien de mauvais non plus. Les enfants ont trouvé bien amusant qu'un lutteur asiatique (pour les plus vieux, il ressemble à Piston Honda dans Punch Out) s'auto-élimine lorsqu'il est tombé face à face avec le Géant!

Le match avant l'intermission mettait aux prises Bazooka Joe (un mélange entre l'arme et un GI Joe, non pas le personnage de bande dessiné de la gomme), Johnny Boy, Prince Ahmed et le champion de l'école de lutte, Bad Dog. Ce dernier entre par la foule et sous « Who let the dogs out » qui fait réagir les petits. Par contre et ça peut paraître surprenant, mais Bad Dog n'arrête pas de japper, un peu comme Rick Steiner à l'époque. Avant son combat, pendant son combat et après aussi. Si à la base on pourrait croire que ça va bien fonctionner, surtout avec les enfants, ce n'en est pas une certitude. Ce qui est surprenant d'ailleurs, c'est que plusieurs enfants autour de moi passaient des commentaires à l'effet qu'ils étaient tanné de l'entendre japper. Je crois qu'il aurait avantage à garder ça comme un « high spot ». Au début du match, quand il fait son comeback et après le match. Mais pas pendant 10 minutes presque sans arrêt, c'est dérangeant, même pour les enfants. Johnny Boy a offert une solide performance, belle amélioration depuis décembre et il a remporté le combat, au grand plaisir de la foule et des enfants, car son personnage de « chilleux » est quand même une réalité à laquelle les enfants peuvent se reconnaître. Puisque Bad Dog semblait leur tomber sur les nerfs avec tous les aboiements, Johnny Boy devenait donc automatiquement leur favori. C'est d'ailleurs lui qui est rendu l'entraîneur de l'école de lutte selon ce que j'ai su.

Après une courte intermission qui a permis à tous les enfants de se délier les jambes, on offrait seulement deux combats après la pause, ce qui est juste parfait pour une foule d'enfants. Le Prédateur, joué par Sylver, affronte Spiderman, qui cette fois-ci est joué par Nico, le jeune qui accompagnait Taloche le Clown il y a quelques années. Évidemment, les jeunes ont embarqué avec le personnage de Spiderman qui au fil des années a toujours eu la cote avec ceux-ci. L'important pour celui qui le personnifie, c'est d'être spectaculaire. Historiquement, Jeremy Prophet, le Cowboy ou JJ étaient tous des lutteurs agiles qui pouvaient faire de belles manœuvres dans ce personnage masqué. Ce fut le cas avec Nico qui a bien joué son rôle. À la fin du combat, il y est allé d'une combinaison springboard moonsault suivi d'un shooter star press, les deux comme s'ils les faisaient depuis 10 ans. Vraiment bien exécuté et évidemment, ça a impressionné les plus petits. Quand j'avais leur âge, je n'étais pas capable de dire que Savage et Steamboat avait un bon work rate ou qu'ils étaient des high flyers, mais le match m'avait accroché parce qu'il était spectaculaire. Alors à ce niveau là, le match fut réussi, surtout la fin.

La finale a vu un Frank the Machine tellement heel que c'était beau à voir. Il avait oublié ses habits de lutte, il a donc lutté en jeans et avait emprunté la veste de cuir à Kurrgan, ce qui lui donnait un look de « bad ass » très prononcé et ça a fonctionné avec les enfants à 100 milles à l'heure. Kurrgan est toujours aussi impressionnant pour eux. Puis Jacques et JJ étaient bien entendu les préférés de tous, jeunes et moins jeunes. Encore une fois, un comeback spectaculaire pour un enfant avec des « flying elbows », une double « clothesline », un marteau pilon de Jacques et un 450 de JJ. Fin du gala : 21h35. Deux heures et 5 minutes incluant une intermission, impressionnant et juste assez pour des enfants.

Après le show, tous les lutteurs deviennent disponibles pour photos et autographes et ça dure environ une heure. Alors encore là, les enfants ont l'occasion de rencontrer leurs préférés et de ramener des souvenirs à la maison. Ça parait d'ailleurs que les gars sont habitués, la plupart ont leur propre crayon à autographe et ont beaucoup d'entregent avec la foule. Bref, si je suis un enfant, je ne vois pas le temps passé, je trouve le spectacle le fun et j'ai la chance de voir mes vedettes après le show. Je reviens à la maison, je suis exténué et je fais de maudits beaux rêves! Si j'ai un enfant, que j'arrive à 19h15, que je vois deux heures de spectacles, puis 20 minutes à courir un peu partout dans l'aréna pour que mon fils ou ma fille prenne le temps de prendre ses photos et autographes, qu'à 22h15 je suis à la maison et que 15 minutes plus tard, mon enfant dort après avoir passé une belle soirée, je suis un parent comblé.

Pour un enfant, et par le fait même pour un parent, malgré quelques spots manqués ici et là, malgré des annonceurs qui n'étaient pas toujours bien renseignés sur ce qui allait se passer, malgré un manque de psychologie de la part de certains, le spectacle est presque sans faille. La formule fonctionne. Pour les lutteurs, ils ont l'occasion de lutter devant des grosses foules. Il y avait environ 2750 personnes samedi au Centre Marcel-Dionne de Drummondville. « J'ai choisi Drummondville parce que bien des gens de Québec, de Trois-Rivières, d'ailleurs aussi m'avaient fait part de leur intérêt d'être présents pour mon dernier match. Drummondville a l'avantage d'être au milieu de toutes ces villes, même en incluant Montréal et Sherbrooke. », explique Jacques, car sinon, Verdun aurait été la place logique, étant donné la tradition de ses spectacles là-bas et le fait qu'il ait commencé dans cette ville.

De plus, les lutteurs se sentent vraiment comme des vedettes. Beaucoup plus que pour un gala régulier de n'importe quelle promotion au Québec (à part ToW et son fanfest). Qui au Québec peut se vanter de signer des autographes et de prendre des photos pendant une heure après chaque spectacle? Jacques ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté de lutte au Québec. Mais force est d'admettre que sa formule fonctionne.

La prochaine saison
Si aucun spectacle n'est planifié pour la balance de l'année, 5 villes sont déjà confirmées pour l'an prochain : Trois-Rivières, Sherbrooke (où Jacques a déjà annulé certains shows), L'Assomption, St-Hyacinthe et Gatineau. Verdun est présentement en pourparlers alors qu'il n'est pas encore sûr qu'il y ait un spectacle du temps des fêtes, une tradition pour lui. De plus, 2012 verra l'arrivée d'un nouveau commanditaire majeur, la compagnie de pièces d'autos Transbec, qui va permettre à Jacques de souffler un peu. « Ce commanditaire assure ma tournée de 2012 et m'enlève beaucoup de pression et de travail. », de dire le principal intéressé. Que fera Jacques lors de ces spectacles? « Je vais probablement annoncé. Je crois que les gens veulent encore me voir actif à quelque part dans le spectacle. » Bien d'accord avec lui, car il est et sera toujours le visage de la compagnie.

C'est finiiii…
« Je veux populariser la lutte au Québec maintenant », disait Jacques quelques jours après ce dernier match. Et il est l'un des rares, sinon le seul à pouvoir vraiment y réussir. Par contre, je ne crois pas qu'il pourra y arriver seul ou avec les lutteurs qu'il a sous la main, qui sont pour la plupart trop jeunes et inexpérimentés. Par contre, il a définitivement les contacts nécessaires pour le faire. Quel lutteur ou promoteur au Québec est capable de se faire inviter à des émissions comme Pénélope McQuade? Poser la question c'est y répondre.

« J'ai eu une carrière qui fut au-delà de mes attentes. Je pensais que la WWF m'utiliserait comme milieu de carte, mais je n'aurais jamais pensé être champion un jour. J'ai été champion par équipe, champion Intercontinental, j'ai lutté contre Randy Savage, Roddy Piper dans un PPV, Hulk Hogan, wow!, explique le nouveau retraité. J'ai eu de très bons commentaires sur mon match, je suis très satisfait. J'avais une pneumonie en plus, alors je n'aurais pas pu faire mieux. Je n'aurais pas pu terminer ma carrière d'une plus belle façon. », conclut Jacques.

Une époque est maintenant révolue. Jacques représentait le dernier élément « vivant » du dernier âge d'or de la lutte au Québec, les années 80 et Lutte Internationale. Reste maintenant à voir s'il sera celui qui pourra faire revivre à nouveau la lutte au Québec et ainsi redonner ses lettres de noblesse à un territoire qui fut si marquant dans l'histoire.

Voilà, c'est déjà tout pour cette semaine. J'espère que vous avez apprécié. Je vous reviendrai donc la semaine prochaine pour un autre Pat Laprade Live et d'ici là, n'oubliez pas que Pierre qui tombe n'amasse pas de victoires!

Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com