Suite à ma visite au Professional Wrestling Hall of Fame à Amsterdam, New York le 19 mai dernier, j'avais bien évidemment l'intention d'écrire une chronique sur ce sujet. J'ai alors écrit un brouillon de ce que je voulais partager avec les lecteurs lorsque j'ai lu ce que mon collègue Bertrand Hébert avait écrit dans sa propre chronique. C'est alors que je me suis dit « Voici ma première collaboration spéciale ! » Or, j'ai décidé de publier l'intégrale de cette chronique, car je n'aurais pu expliquer ce qu'est le Pro Wrestling Hall of Fame d'une meilleure façon.

En effet, depuis quelques temps, Bertrand écrit une chronique pour nos cousins français qui s'intitule « Derrière le Rideau », sur le site de Catch-Ultra au http://catch-ultra.forumactif.com. Ce qui est particulier et c'est peut-être dû au fait que nous avons fait ce voyage ensemble, l'essentiel de mes propos rejoignait exactement ce que Bertrand avait écrit dans sa chronique.

Cependant, à la toute fin de celle-ci, j'émettrai quand même certains commentaires personnels. Par soucis d'habitude de lecture, j'ai pris sur moi de changer le terme « catch » et ses dérivés par « lutte ». Je souhaite donc que vous appréciiez la chronique de mon premier collaborateur spécial, Bertrand Hébert.

Vous avez peut-être entendu parler du Temple de la Renommée du Baseball qui se situe dans le minuscule village d'à peine 2 000 âmes à Cooperstown dans l'état de New York ? Un endroit magnifique pour les amateurs de ce sport typiquement américain.

Par contre, située à seulement un peu plus d'une heure de route, se situe une ville de presque 20 000 habitants appelée Amsterdam, tout comme celle des Pays-Bas. Cette magnifique ville typiquement américaine avec ces balcons arborant mats et drapeaux aux 50 étoiles comme au cinéma, a adopté une autre forme de divertissement sportif, la lutte professionnelle.

Avant de déménager à Amsterdam, le Temple de la Renommée de la Lutte Professionnelle était situé dans la ville de Schenectady à environ 25 minutes de là, au 123 rue Broadway, comme si l'édifice avait été fait pour recevoir les légendes de la lutte. En effet, en plus de l'évident 1-2-3 de l'adresse, broadway, signifie en langage secret de la lutte faire un combat où l'on va atteindre le temps limite et où les deux adversaires doivent bien paraître. Après la première année en 2002, Tony Vellano, le fondateur et l'homme qui a mis son argent et ses énergies derrière le projet, se voit offrir un énorme cadeau du ciel par la ville d'Amsterdam. On lui offre un édifice gratuitement afin qu'il puisse vraiment construire un musée avec comme objectif de relancer cette partie de la ville.

On peut voir la différence tout de suite avec l'édifice moderne de Cooperstown pour le baseball quand on y met les pieds. En effet, les deux endroits ne fonctionnent pas avec le même budget. Mais l'édifice du 30 rue Main East, qui abrite maintenant le Professsional Wrestling Hall of Fame semble lui aussi fait pour la lutte rappelant un peu les édifices et les vestiaires qui permettent aujourd'hui de présenter les fédérations de lutte indépendante un peu partout en Amérique. On se sent chez nous dans cet endroit de rêve consacré à notre passion sur non pas un mais deux étages! Nos sens sont rapidement submergés par la quantité d'informations, d'objets et autres souvenirs mythiques qui ornent les lieux. Ce lieu, situé à un peu plus de 4h de Montréal, est facile d'accès et j'en suis déjà à ma 3e visite et je n'ai pas encore pu m'imprégner totalement de tout ce que cet endroit recèle. J'ai encore plus hâte d'y retourner pour visiter la nouvelle aile qui n'était pas encore ouverte au public lors de la fin de semaine d'intronisation en mai dernier. Le musée est ouvert le samedi et le dimanche seulement, mais c'est totalement gratuit, sauf que tous les dons, petits ou grands, sont fortement appréciés. Il y a aussi des souvenirs pour encourager l'entreprise comme des chandails, des crayons, des photos signées par des lutteurs célèbres ayant visités le musée et bien plus encore.

En 2010, à ma première visite, j'ai été simplement conquis, mon ami François Poirier (Frank Blues) et moi avions prévu y passer une heure ou deux, finalement nous étions sur place à midi pile pour l'ouverture et nous avons quitté les lieux uniquement vers 16h pour la fermeture! Nous étions sous le charme et faisions des plans pour assister à la fin de semaine d'intronisation de 2011.

Ce fut toute une fin de semaine en mai 2011 car les Road Warriors avec Paul Ellering étaient les principaux intronisés et, c'est sans l'ombre d'un doute mon équipe favorite de tous les temps! Le vendredi soir, en conjonction avec la fin de semaine, le Temple proposait un gala de lutte avec la TNA même s'il est totalement indépendant et n'a aucune affiliation avec les organisations de lutte. Ce fut un très bon spectacle et j'aimerais tellement que la TNA ou Impact présente ce même type de spectacle énergique dans son émission de télévision qu'elle présente lors de ces événements sans les caméras. Il y avait une énorme table avec toutes sortes de produits et des spéciaux hors du commun, j'ai pu acheter des figurines exclusives pour mes garçons de AJ Styles qui me donnait, en plus, le droit de le rencontrer derrière le rideau pour les faire autographier ! Avant le début plusieurs lutteurs étaient disponibles pour des signatures ainsi qu'à la pause, incluant Rob Van Dam qui faisait une de ses rares apparitions pour la TNA sans que la caméra tourne. Après le gala, Van Dam et Mick Foley, juste avant que ce dernier quitte la TNA, posaient dans l'arène pour immortaliser cette soirée du tonnerre.

Le samedi nous allions en avoir plus encore avec la convention, la séance d'autographes, le banquet lui-même et, en plus, une séance de questions avec les légendes sur place. Quoi que petite, la convention m'a quand même permis de trouver plusieurs livres et autres objets sur la lutte. J'y pense justement, cela pourrait faire un sujet intéressant pour une prochaine chronique de vous parler des pièces les plus intéressantes de ma collection consacrée à la lutte ? Ce fut une belle journée où nous pouvions côtoyer plusieurs légendes de la lutte entre autres Nick Bockwinkel, Animal, Paul Ellering, Ivan Koloff, Mae Young, le Destroyer et, mon coup de cœur de la fin de semaine, Monsieur Danny Hodge. Il fut durant 10 ans, 8 fois le champion poids lourd junior de la NWA dans les années 1960. Le seul autre lutteur avec Hulk Hogan à avoir fait la page couverture du prestigieux Sports Illustrated. Un Monsieur fort sympathique et gentil de 80 ans qui a toujours sa poigne de fer légendaire lui permettant de broyer une pomme avec une seule main !
Le banquet fut lui aussi une expérience assez spéciale nous permettant de rendre hommage à ces personnages légendaires qui nous ont fait vibrer avec leur art. L'après banquet étant tout simplement sensationnel, permettant d'approcher ces lutteurs et d'immortaliser avec eux ce moment de leur carrière.

Le lendemain, nous avons profité du dimanche pour échanger encore une fois avec notre compatriote Paul « Butcher » Vachon avec qui nous avions terminé la soirée du samedi et faire un dernier tour au musée. En passant, il y a une section internationale qui présente des objets et photos du Mexique, du Japon, du Québec, de la France et de la Grande-Bretagne. C'est vraiment un endroit parfait pour garder vivante la mémoire de la lutte et on y accueille chaque année avec grand plaisir plusieurs collections personnelles que les gens leurs laisse le soin de préserver pour la postérité.

Cette année nous avons décidé de faire un aller-retour uniquement pour la convention et le banquet du samedi. Nous avions avec nous deux autres compatriotes, soit mon frère François qui venait assister à l'intronisation de son idole, Jimmy Snuka, et mon co-auteur pour le livre sur l'histoire de la lutte au Québec, Patric Laprade.

Nous avons vécu une journée remarquable alors que j'ai vu renaître la passion de la lutte chez mon frère, ému aux larmes, de revoir son idole et son inspiration dans la lutte le Superfly Snuka. Moi-même, j'ai eu une surprise trouvant des petits trésors lors de la convention à des prix plus que compétitifs. De plus, mon frère m'a offert pour ma fête un écusson de l'AWA (American Wrestling Association) « vintage » véritable des années 1980.

Ensuite, comme son meilleur ami Dominic Denucci était intronisé cette année la légende vivante Bruno Sammartino a décidé d'assister aux activités et de visiter le musée pour la première fois lui qui avait pourtant été élu en 2002. C'est certainement le seul temple de la renommée de la lutte que Bruno acceptera qu'on y associe son nom et j'étais présent dans ce qui doit être, en plus, sa dernière sortie publique hors de la région immédiate de Pittsburgh. Un moment spécial pour un grand ambassadeur et bâtisseur pour la lutte. Comme si cela n'était pas suffisant, Mick Foley, l'élève de Denucci, est arrivé juste à temps pour surprendre son professeur et les amateurs présents en cette grande soirée. Fait à noter, comme la municipalité d'Amsterdam à adopter le musée et la lutte, la fin de semaine sert aussi à créer un esprit de festival dans les rues avec des vendeurs de toutes sortes et plusieurs mets à essayer. C'était la seconde année du festival et on peut maintenant dire que ça ajoute beaucoup à l'atmosphère de fête qui règne pour les amateurs de lutte mais aussi pour les autres visiteurs que l'événement semble maintenant attirer. Cela nous change agréablement du dédain de la majorité des « monsieurs et des madames tout le monde », qui traitent ainsi la lutte sous prétexte que ce n'est pas un sport pur ou qu'on les a bernés durant des années. Pourtant illusionniste et hommes de théâtre n'ont pas à vivre avec ces préjugés face à leur art.

L'an prochain Patric Laprade et moi seront sur place avec notre livre et j'ai bien hâte d'assister aux autres activités et festivités du 17 et 18 mai 2013, de ce qui sera la 12e intronisation.

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Un rendez-vous manqué…

En 2010, le 5 juin pour être plus précis, le PWHF voulait honorer Édouard Carpentier. Ils avaient communiqué avec moi afin que je convainque M. Carpentier d'y aller et par le fait même de l'accompagner. J'avais alors discuté avec Édouard et il était partant pour y aller, cependant, il lui fallait un nouveau passeport, le sien étant expiré. J'avais alors imprimé toute la documentation, mais finalement, M. Carpentier changea d'idée. Le PWHF m'avait demandé d'aller recevoir la plaque en son honneur, mais entre-temps, je m'étais déjà investi avec l'équipe de Femmes Fatales pour y faire les entrevues en arrière-scène et je ne voulais pas revenir sur ma décision. Si M. Carpentier avait accepté d'aller de l'avant avec la demande de passeport et de se présenter lui-même, je l'aurais bien évidemment accompagné avec plaisir.

J'étais donc vraiment content d'y aller cette année, deux ans après ce rendez-vous manqué.

Le musée comme tel est vraiment très intéressant à visiter. On peut argumenter longtemps sur la validité de tous les temples de la renommée qui existent, mais reste que celui-ci donne aux fans quelque chose que les autres n'ont pas, un endroit rempli d'artéfacts nous rappelant la glorieuse histoire de la lutte professionnelle ainsi que son présent. Plusieurs lutteurs tels que Mick Foley ont laissé au musée des items leur appartenant. Bertrand avait amené l'an dernier une série de photos des années 70. L'an prochain, je compte bien leur amener quelques souvenirs du territoire de Montréal également.

Outre ce que Bertrand vient de décrire, j'ai adoré discuté pendant une heure avec Frenchy Martin et son garçon. C'est toujours intéressant d'écouter parler Frenchy avec ses histoires abracadabrantes ! Il est tout un personnage et l'entendre parler de ses expériences, qu'elles soient drôles ou plus sérieuses (ces dernières sont plus rares cependant !) est toujours plaisant.

Discuter avec des légendes telles que Dominic Denucci, Mae Young, qui pour son âge est tout simplement incroyable, c'est à se demander si elle est humaine, Jimmy Snuka, Paul Vachon (que je ne vois pas assez souvent), JJ Dillon, même Tony Atlas avec son rire assez particulier disons, sont des expériences inoubliables. Sans compter mes amis et connaissances du côté des médias et des historiens tels que Greg Oliver, Steven Johnson, Tom Burke et Arda Ocal.

J'ai déjà hâte d'y retourner l'an prochain, surtout, comme Bertrand le mentionnait, nous y vendrons notre livre.

Pour tous les amateurs de lutte de la belle province, Amsterdam, New York n'est qu'à 4 heures de Montréal et est vraiment un « must-see » si vous vous considérez comme un vrai fan de lutte.

J'ai visité le HOF du hockey à Toronto, celui du baseball à Cooperstown, celui du Football à Canton et celui du Basketball à Springfield et même si ces HOF sont plus vivants principalement au niveau des activités que l'on peut y faire et de l'interaction avec les fans, au niveau de ce qu'on y retrouve, des items de collection qu'on peut y voir, il est plus que comparable avec le meilleur d'entre eux.

J'ai eu la chance cette année d'aller à WrestleReunion, d'assister au Cauliflower Alley Club, en 2008 j'étais même allé au St-Louis Wrestling Hall of Fame (qui était malheureusement en plein déménagement) et de tous, pour ce qui est de l'aspect musée de la chose, Amsterdam a vraiment un cachet plus que particulier.

Vous pouvez visiter le site Web du PWHF au http://www.pwhf.org/

Vous pouvez suivre et poser des questions à Bertrand Hébert sur Twitter à @HebertBertwre

Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au www.facebook.com/patlaprade et www.twitter.com/patlaprade, ainsi que sur mon site Web au www.lutte.com

Le livre sur l'histoire de la lutte professionnelle au Québec, intitulé « Mad Dogs, Midgets and Screw Jobs : The Untold Story of How Montreal Shaped the World of Wrestling » et écrit par Pat Laprade et Bertrand Hébert, sera disponible à compter de février 2013. Il est présentement disponible en pré commande sur au www.amazon.ca