MONTRÉAL - Maxence Parrot l'admet : mentalement, la maladie a eu le dessus. Mais il a presque vaincu le lymphome de Hodgkin qui l'afflige.

Le planchiste, médaillé d'argent en descente acrobatique (slopestyle) aux derniers Jeux olympiques, a rencontré les médias pour faire le bilan après avoir subi 9 des 12 traitements de chimiothérapie auxquels il doit se soumettre.

Un test d'imagerie subi au cours des dernières semaines a révélé que la maladie avait presque disparu de son corps, une nouvelle que Parrot a accueillie avec beaucoup de soulagement.

« Ça fait un bien énorme de savoir que le traitement fonctionne, a-t-il déclaré dans un hôtel du Vieux-Montréal. Mentalement, ça ne change pas vraiment par contre. Ça demeure très difficile de passer au travers ça. Mais il ne reste que trois traitements : il faut donner un petit coup. Savoir que le traitement fonctionne et que le cancer est pratiquement disparu, c'est tout un soulagement. »

« Le cancer est pratiquement disparu »

L'athlète âgé de 24 ans estime que sa condition physique et ses aptitudes mentales l'aident à passer au travers de cette épreuve. Il réussit à aller au gym régulièrement, même s'il admet que l'heure qu'il y passe ne représente pour lui que ce qu'il fait habituellement à l'échauffement. Il a perdu beaucoup en masse musculaire. Ses capacités cardiovasculaires s'en ressentent aussi, comme il a pu le constater au cours des quelques sorties effectuées à Whistler.

« J'ai fait le plus de planche que je pouvais, même des petits sauts, mais rien de gros, a expliqué Parrot. Je voyais après quelques descentes seulement que mes jambes étaient déjà mortes. J'en ai perdu beaucoup, même si je suis souvent allé au gym cet hiver. C'est certain que j'en aurai beaucoup à rattraper cet été. »

Ses trois traitements restants devraient être complétés en juin. Après cela, il désire reprendre immédiatement l'entraînement afin de prendre part aux X Games, présentés en Norvège, à la fin d'août. Un objectif de taille, mais nécessaire à sa santé mentale.

« Depuis que je sais qu'ils auront lieu à la fin août, c'est devenu mon objectif. Je ne vois même pas la possibilité de ne pas y aller dans ma tête. Et mon but n'est pas d'y participer, mais de gagner. Je sais que je m'en mets beaucoup sur les épaules, mais ne pas y aller n'est pas une option. (...) Mon oncologue ne le sait pas encore. Elle va l'apprendre en lisant cela! »

C'est d'ailleurs sa santé mentale qui a été la plus affectée par sa convalescence. Il estime même que ses peurs ont pris le dessus.

« Ce n'est pas facile à admettre. C'est le plus gros défi que j'aurai surmonté dans ma vie, a-t-il avoué. Normalement, j'ai le contrôle sur mes peurs, sur mon stress, sur ce qui se passe dans ma tête. Présentement, ce n'est pas moi qui ai choisi d'associer le mot "hôpital" ou des odeurs à mes nausées. C'est vraiment mon subconscient qui me contrôle. Je ne croyais pas cela possible.

« J'avais par contre un très grand bagage (physique et mental) pour faire face à cela. Ce doit être difficile pour ceux qui ne l'ont pas. Physiquement, d'aller au gym pendant les traitements, ça m'a beaucoup aidé. »

Le planchiste a également annoncé jeudi s'être associé à la Société de leucémie et de lymphome du Canada afin d'aider à la collecte de fonds pour continuer la recherche sur les cancers du sang. Parrot a souligné qu'un cancer comme le sien donnait une espérance de survie de 10 pour cent à ceux qui en étaient atteints en 1960. Aujourd'hui, le pronostic est de 85 pour cent de survie, tout cela grâce à la recherche.

« Je me compte très chanceux », a-t-il souligné.

Parrot a révélé en janvier dernier être atteint du lymphome de Hodgkin. Le quintuple champion des X Games en descente acrobatique et en grand saut a immédiatement mis fin à sa saison afin d'entreprendre sa chimiothérapie.

C'est une bosse au cou, découverte en novembre dernier, qui a mis la puce à l'oreille de Parrot. Après avoir subi une biopsie, Parrot a connu le verdict le 21 décembre dernier : lymphome de Hodgkin classique de stade IIA, ou stade précoce.

Il souhaitait d'abord participer aux X Games en janvier avant d'entreprendre ses traitements, mais ses médecins lui ont alors expliqué qu'un cancer qu'on ne soigne pas est un cancer qui nous tue. Parrot a immédiatement changé ses plans.

« C'est un soulagement »