Neuf jours après le drame, le retour à la compétition : les descendeurs, encore sous le choc de la mort du skieur français David Poisson, vont prendre part mercredi au premier entraînement officiel à la descente de Coupe du monde de Lake Louise, programmée samedi.

C'est traditionnellement l'étape de tous les possibles, de tous les espoirs après des mois d'une longue préparation physique et des stages dans l'hémisphère Sud.

Mais le rendez-vous de Lake Louise qui ouvre la saison des épreuves de vitesse, sera marqué cette année par une absence, celle de David Poisson.

Le 13 novembre dernier, le skieur français a trouvé la mort à 35 ans lors d'un entraînement non loin de Lake Louise, à Nakiska, autre station des JO 1988 de Calgary.

À plus de 100 km/h, Poisson, 3e de la descente des Mondiaux 2013 de Schladming (Autriche), a perdu un ski dans une courbe, traversé un filet de sécurité et percuté un arbre.

Après le drame qui a emporté l'un des piliers de leur équipe, affectueusement surnommé « Kaillou » et respecté autant par sa grande expérience que par sa sagesse, l'équipe de France et leur encadrement ont dans un premier temps refusé de se projeter jusqu'à Lake Louise et de penser à la compétition.

Ils ont quitté Nakiska pour Banff pour changer d'air et pu évacuer leur chagrin et le traumatisme grâce à la cellule de suivi psychologique mise en place par la Fédération française de ski (FFS).

Parallèlement, l'ensemble du Cirque Blanc rendait hommage à l'un des descendeurs les plus expérimentés et les plus appréciés du circuit.

Trois entraînements

« Mon coeur est avec la famille, les amis et les coéquipiers de David Poisson. C'était un homme bon, une bête et un ami. Il me manquera. Il manquera au circuit de la Coupe du monde », écrivait ainsi l'Américain Steven Nyman, lui même gravement accidenté lors de la descente de Garmisch, en janvier dernier, tandis que les fédérations autrichienne ou canadienne exprimaient leur tristesse sur Twitter.

Alors qu'ils songeaient initialement à rentrer en France pour assister à l'enterrement de leur copain, les descendeurs français ont décidé de participer à la première épreuve de la saison, à moins de trois mois des JO 2018 de Pyeongchang (Corée du Sud).

« On a passé beaucoup de temps à se poser des questions, à discuter et à ressentir la position des athlètes, avait expliqué dimanche à l'AFP Fabien Saguez, responsable de l'équipe de France. Ils ont tous été très volontaires et très clairs sur la manière d'aborder le début de saison. Ils savent qu'à un moment ou un autre, il faudra retourner sur la piste de vitesse ».

À partir de mercredi, sur la piste olympique de Lake Louise, les descendeurs en deuil rechausseront leurs skis en pensant sans doute à Pyeongchang et à leur rêve olympique, mais surtout à David Poisson.