HAFJELL (AFP, PC et Sportcom) - L'Autrichienne Michaela Dorfmeister a confirmé vendredi son rang de reine des disciplines de vitesse, après ses deux titres olympiques, en remportant le super-G d'Hafjell, synonyme de victoire finale au classement général de la Coupe du monde de la spécialité.

Même l'expérimentée "Michi" Dorfmeister, 32 ans, n'aurait pu prévoir un tel scénario: la Viennoise, championne olympique de descente et de super-G le mois dernier en Italie, a pour la première fois de sa longue et impressionnante carrière dû partager la victoire avec deux autres skieuses.

Mais loin de s'offusquer de "l'outrecuidance" de l'Américaine Lindsey C. Kildow et de la Suissesse Nadia Styger, qui ont respectivement signé leur 4e et 3e succès en Coupe du monde, "Dorf" était tout à sa joie: "Je suis aujourd'hui parmi les plus heureuses et les plus chanceuses au monde".

La Canadienne Kelly Vanderbeek a pris la quatrième place, elle qui avait également terminé à cette position aux Jeux olympiques de Turin.

« Kelly est contente, mais en même temps, elle trouve incroyable ce qui lui arrive », a confié à Sportcom Geneviève Simard, cooccupante de la skieuse ontarienne. « Je lui ai dit qu'un jour, ça allait lui revenir, la chance allait tourner, qu'elle devait avoir confiance. »

C'est un peu étrange que Simard parle de confiance puisqu'elle reconnaît en manquer au départ des épreuves de super-G. « J'ai de la misère ces temps-ci à trouver ma confiance en super-G, même si je suis une bonne skieuse. On dirait que ce n'est pas assez. J'ai besoin d'avoir de bons résultats. Pourtant, le fait d'être une bonne skieuse, ça devrait être assez, alors je travaille là-dessus. À l'entraînement, ça va bien, mais en course il m'en manque toujours un petit peu pour vraiment me laisser aller », a indiqué l'athlète de Val-Morin qui travaille en étroite collaboration avec le psychologue de l'équipe.

Quant à sa course, Simard a été ennuyée par la luminosité sur le parcours Kringelasen. « J'ai skié de façon hésitante dans le bas de la piste. La luminosité n'était pas super bonne et comme tout être humain normal, j'ai hésité, alors que je devrais plutôt attaquer dans ces situations-là. Je n'étais pas à l'aise et j'ai seulement skié, sans attaquer pour produire de la vitesse et, ce n'est pas assez. » Samedi, Simard prendra le départ du super-G de l'épreuve du super combiné, sans faire la partie technique. « Le meilleur entraînement, c'est la course ! »

Simard a pris le 25e rang et Brigitte Acton la 28e place. Emily Brydon a réalisé le 21e temps.

Partie avec le dossard 30, Dorfmeister qui rangera définitivement ses skis en fin de saison, égalait le chrono établie plus tôt par Styger, puis par Kildow (1 min 18 sec 65/100) pour écrire une nouvelle page de sa brillante carrière avec son 25e succès en Coupe du monde et de l'histoire du ski alpin tout court.

Une seule fois en effet dans l'histoire de la Coupe du monde féminine, la victoire avait été partagée entre trois skieuses, lors d'un slalom géant en 2002 à Sölden (Autriche) avec la Slovène Tina Maze, l'Autrichienne Nicole Hosp et la Norvégienne Andrine Flemmen.

Le super-G qui s'est disputé vendredi matin sur la piste des épreuves de ski alpin des JO de Lillehammer en 1994, fut aussi l'un des plus disputés avec huit skieuse dans un mouchoir de poche de 12/100.


Petit globe de cristal

"Je ne peux en demander plus", souriait Dorfmeister qui, après le petit globe de cristal du classement général de la descente, a soulevé celui du classement du super-G.

L'Autrichienne qui avait remporté le classement général de la Coupe du monde en 2001, peut même rêver au précieux globe de cristal qui récompense la lauréate du classement général toutes spécialités.

Dorfmeister a chassé pour un petit point (1162 contre 1161) de la deuxième place la Suédoise Anja Pärson, 6e à Hafjell, tandis que la Croate Janica Kostelic reste solidemment installée à la première place avec 1400 pts.


Car si elle a souri à Dorfmeister, impressionnante de régularité cette hiver avec 11 podiums en 14 descentes et super-G, la reprise norvégienne a été mal digérée par Pärson, voire très mal par Kostelic (14e) et Alexandra Meissnitzer qui, avec une médiocre 22e place, a offert le globe du super-G à Dorfmeister qu'elle était la seule à pouvoir à accrocher.

Du coup, Dorfmeister, survoltée comme une junior, est prête à se battre jusqu'au bout: la double championne du monde (descente en 2001, super-G en 2003), devrait même participer samedi au super-combiné.