COLOGNE (Allemagne) (AFP) - "Oui, j'ai pris de la cocaïne. Occasionnellement, dans un cadre privé. C'était une erreur inexcusable": devant une nuée de caméras, l'ex-futur sélectionneur national allemand Christoph Daum est passé aux aveux médiatiques vendredi, mettant un terme à l'un des épisodes les moins glorieux du soccer allemand.

Désigné l'été dernier successeur au 1er juin 2001 de l'intérimaire Rudi Voeller à la tête de la "Mannschaft", Daum avait été licencié le 21 octobre par son club, le Bayer Leverkusen, après qu'une analyse de cheveux eut révélé la consommation de cocaïne.

Il avait toujours, depuis, réfuté les résultats de cette analyse, allant jusqu'à en conduire une nouvelle aux Etats-Unis, où il s'était en quelque sorte réfugié. Elle s'était révélé négative, mais les scientifiques allemands l'avaient mise en doute.

Au lendemain de son retour-surprise en Allemagne après environ trois mois de séjour en Floride, Daum a donc tenter d'expier sa faute. "J'ai menti et tôt ou tard, cela m'aurait rattrapé", a-t-il expliqué dans les salons d'un grand hôtel de Cologne où la presse avait été convoquée.

Souriant avant l'épreuve médiatique, plus tendu pendant, il a assuré ne plus prendre de drogue "depuis quelque temps déjà". "Il ne saurait être question d'une dépendance ou d'une maladie", a-t-il martelé.

Son rêve, a-t-il répété "était de devenir sélectionneur national". C'est pourquoi "j'ai tout risqué", notamment le fait de se soumettre - aveuglément, selon la presse - à un test capillaire.

"Soulagé"

Mais à 47 ans, l'ancien coach de Leverkusen, Besiktas Istanbul, Stuttgart et Cologne veut croire "au pardon de la majorité des gens". Et souhaite reprendre du service "en Allemagne ou ailleurs" la saison prochaine. Sans exclure "un jour, de devenir sélectionneur national".

L'humoriste national Stefan Raab, dont Daum alimente les prestations télévisuelles, lui demanda même s'il était prêt à entraîner l'équipe d'Allemagne... des médias. L'assistance ne parvint pas à rire, et Daum répondit "non".

Déclarant être "un homme soulagé", Daum a aussi longuement présenté ses excuses à Gerhard Mayer-Vorfelder, président désigné de la Fédération allemande de football (DFB), qui l'a "toujours soutenu" mais à qui Daum avoue avoir "causé du tort par (son) attitude". L'intéressé s'est immédiatement "réjoui" de ce pardon.

Il s'est aussi excusé auprès d'Uli Hoeness, le manager général du Bayern Munich, qui avait affirmé que le poste de sélectionneur ne pouvait être occupé par un homme sur lequel pesait des soupçons de consommation de drogue, et qui avait été vivement critiqué par une partie du public et des médias pour ces propos tenus avant les résultats de l'analyse capillaire.

"J'accepte bien sûr ses excuses", a fait savoir le responsable bavarois, dans un concert de réactions favorables à l'entraîneur déchu.

Mais celui-ci n'est pas encore dédouané judiciairement. Deux enquêtes des parquets de Cologne et Coblence sont en cours, portant sur un groupe de trafiquants de drogue. A priori simple consommateur, et non trafiquant, Daum pourrait cependant, selon la presse allemande, se tirer d'affaire par le paiement d'une amende.