Andreas Christensen suscite bien des espoirs chez les partisans de Chelsea : cette saison, le défenseur de 22 ans est devenu le premier joueur du centre de formation des Blues à être titulaire trois matchs de suite depuis John Terry en 2000.

Il faut en prendre et en laisser avec cette statistique. Est-ce qu’elle suggère que Christensen est un talent brut qui pourrait laisser sa marque dans l’histoire des Blues? Absolument. Est-ce qu’elle suggère également qu’il y a un problème dans la manière qu’ont les Blues d’intégrer les joueurs issus de leur académie dans l’équipe première? Probablement.

Néanmoins, l’émergence de Christensen a été l’un des seuls points positifs dans une saison décevante où, malgré une victoire en FA Cup, les champions en titre ont raté la qualification pour la prochaine Ligue des champions.

La saison de Christensen s’est moins bien terminée, ce qui pourrait être un souci autant pour son club que pour son équipe nationale.

Le Danois a été titulaire lors de 23 des 27 rencontres qu’il a disputées. Antonio Conte a employé un système à trois défenseurs tout au long de la saison, avec Christensen au centre, voire parfois un cran plus haut comme milieu défensif. À la fin de l’année 2017, Christensen avait déjà supplanté David Luiz dans la hiérarchie, forçant le Brésilien à se contenter d’un maigre total de 10 matchs de championnat.

Doté d’un bon sens tactique, Christensen a affiché une moyenne de 1,4 interception et 1 tacle par match. Offensivement, il est loin d’être impressionnant mais sa relance est sûre, comme l’indiquent sa moyenne de 50 passes par match et son ratio de 93,4% de passes réussies.

Le sélectionneur danois Age Hareide préfère un système plus traditionnel de 4-4-2, ce qui signifie que Christensen pourrait être aligné en défense centrale aux côtés du défenseur du FC Séville Simon Kjaer, mais Hareide jongle avec l’idée de le faire évoluer en tant que milieu défensif.

Dans le groupe C avec la France, le Pérou et l’Australie, les Danois, menés par le maestro de Tottenham Christian Ericksen, ont de bonnes chances de passer la phase de groupe pour la première fois depuis 2002.

Les interrogations subsistent toutefois sur son niveau de confiance à l’approche de la Coupe du monde. Une mauvaise performance contre Barcelone en huitième de finale retour de la Ligue des champions a semblé entraîner le jeune Danois dans une spirale négative. La semaine suivante, le sélectionneur Hareide l’a renvoyé chez lui pour récupérer de ce qu’il a appelé « une fatigue généralisée ».

Un constat partagé par Conte qui ne l’a plus aligné pendant près de trois semaines, lui préférant l’international allemand Antonio Rüdiger.

« Il est question d’un jeune joueur, » a tempéré Conte, « il s’agit de sa première saison à ce niveau. Cela demande beaucoup d’énergie mentale, et c’est peut-être sur cet aspect qu’il est fatigué. »

Alors qu’il était prêt à revenir au jeu, une blessure au dos l’a tenu à l’écart de la finale de la FA Cup, remportée 1 à 0 contre Manchester United.

Il sera particulièrement intéressant de voir comment Christensen va gérer la pression d’une Coupe du monde, alors qu’il sort de sa meilleure, mais aussi de sa plus épuisante saison en carrière.