BERLIN, Allemagne - L'Allemagne a peut-être assisté samedi à la naissance d'un nouveau « Klassiker »: Munich, bousculé, est allé s'imposer 5-4 à Leipzig en marquant deux fois dans le temps additionnel, pour la 33e et avant-dernière journée de Bundesliga.

« Certes nous n'avons pas marqué de points aujourd'hui, mais nous avons gagné les coeurs et la sympathie », s'est consolé l'entraîneur de Leipzig Ralph Hasenhüttl: « Nous avons fait figure de vainqueurs pendant très longtemps contre la meilleure équipe d'Allemagne ».

Le match entre l'ogre aux 27 titres de champions et le nouveau venu aux dents très longues, était certes sans enjeu sportif. Le Bayern était déjà assuré du titre et Leipzig qualifié pour la Ligue des champions.

Mais jamais la partie n'a ressemblé à un amical. Les deux rivaux y ont mis une énorme intensité et le spectacle a été à la hauteur d'une confrontation entre deux équipes qui ont dominé le championnat cette saison.

« C'était un match fou », a commenté Carlo Ancelotti, le coach du Bayern, « nous avons mal démarré, mais à la fin ça a suffi pour ce résultat complètement fou. Les deux équipes ont joué un grand football, mais elles auraient pu être meilleures en défense ».

Leipzig menait déjà 1-0 après 65 secondes de jeu. Le Bayern a ensuite couru après le score durant toute la partie, sans jamais reprendre l'avantage jusqu'à 90e+5 minute.

Timo Werner, le néo-international de Leipzig, a marqué deux fois, tout comme Robert Lewandowski pour le Bayern. Sabitzer, Poulsen ont marqué les autres buts du RB, Thiago, Alaba et Robben ceux du Bayern.

Lewandowski en a profité pour reprendre la tête du classement des buteurs, avec 30 buts, devant Aubameyang (Dortmund, 29 buts).

Munich n'avait plus encaissé quatre buts depuis janvier 2015 (1-4 à Wolfsburg).

Un peu démobilisé, le nouveau champion d'Allemagne a été pris à la gorge d'entrée de jeu, et bousculé pendant plus d'une heure, pour être mené 4-2 à la 65e minute. On pensait alors assister à un passage de témoin entre le vieux roi et son prétendant le plus ambitieux, dont l'objectif clairement affiché est de disputer la suprématie nationale au Bayern dans un avenir proche.

« Nous sommes les no 1 »

« Nous voulons régler le compte du match aller », avait d'ailleurs prévenu l'entraîneur de Leipzig Ralph Hasenhüttl, qui n'avait pas oublié le 3-0 encaissé à Munich, assorti de l'expulsion de son meneur de jeu Emil Forsberg.

Tout aussi virilement, Thomas Müller lui avait répondu: « Nous voulons encore montrer que nous sommes les numéros un ».

Avec deux buts d'avance à 25 minutes de la fin, Leipzig pensait avoir pris le pouvoir. Mais Munich a marqué trois fois, dont deux fois dans le temps additionnel. Alaba a d'abord égalisé d'un superbe coup-franc direct (4-4, 90+1) avant qu'Arjen Robben, le vieux guerrier de 34 ans, ne fasse un numéro en passant toute la défense en revue pour aller battre de près Peter Gulacsi (5-4, 90+5).

Dans les autres matches, le suspens pour la troisième place et la qualification directe en Ligue des champions a été relancé par le match nul de Dortmund 1-1 en déplacement à Augsbourg, et la spectaculaire victoire d'Hoffenheim à Brême 5-3.

Dortmund et Hoffenheim sont désormais à égalité avec 66 points chacun, mais le Borussia a une meilleure différence de buts (4 de plus qu'Hoffenheim). Pour la dernière journée samedi prochain, Dortmund recevra Brême et Hoffenheim accueillera Augsbourg.

Le quatrième du classement sera qualifié pour un tour de barrage qui peut donner accès à la phase de poules.

Par ailleurs, Ingolstadt, tenu en échec à Fribourg (1-1) est désormais condamné à la relégation, et rejoindra Darmstadt en deuxième division la saison prochaine. La place de barragiste pour affronter le 3e de D2 se jouera lors de la dernière journée entre Hambourg et Wolfsburg.

En D2, un match décisif oppose dimanche Hanovre (3e, 63 pts) au leader Stuttgart (66 pts). En cas de victoire, Stuttgart, place forte historique du football allemand, sera assuré de retrouver sa place parmi l'élite.