Taty, quatre fois! Grâce à un quadruplé invraisemblable de Taty Castellanos, le promu Gérone a terrassé le Real Madrid 4-2 à domicile mardi pour la 31e journée de Liga, empêchant ainsi le Real de croire en ses dernières chances de disputer le titre au FC Barcelone.

L'avant-centre argentin de 24 ans Valentin « Taty » Castellanos, prêté par New York City au club catalan cette saison, a transpercé à quatre occasions la muraille de la « Maison blanche » : à la 12e minute, de la tête. À la 24e, en profitant d'une erreur de jugement d'Eder Militao pour filer en contre. À la 46e, quelques secondes après le retour des vestiaires, en reprenant du droit un ballon centré par Yan Couto et laissé filé par Ivan Martin. Et à la 62e, de la tête, encore, après une combinaison sur corner.

Le but de Vinicius, à la demi-heure de jeu (34e), de la tête à la réception d'un centre de Marco Asensio au second poteau, et sa passe décisive pour Lucas Vazquez, à la 85e, n'ont pas suffi pour maintenir à flot le Real, qui a essuyé là sa sixième défaite de la saison en Liga. 

« C'est une soirée de rêve. On joue contre une des meilleures équipes du monde, et je n'aurais pu imaginer cela. Marquer contre le Real Madrid, c'était déjà un rêve, alors marquer quatre buts, je vous laisse imaginer... », a soufflé l'Argentin au coup de sifflet final.

Quadruplé historique

Avec ce quadruplé, Castellanos devient le sixième joueur de l'histoire du championnat espagnol à marquer quatre buts face au Real Madrid, et le premier depuis le 21 décembre 1947 (Esteban Echevarría avec Oviedo, selon le statisticien espagnol MisterChip). Il dépasse même d'illustres joueurs comme Lionel Messi ou Luis Suarez, qui n'ont eux marqué « qu'un » coup du chapeau contre la « Maison blanche ».

En avril 2013, Robert Lewandowski, désormais au Barça, avait claqué quatre buts en demi-finale aller de Ligue des Champions avec le Borussia Dortmund contre les Madrilènes.

Avec ces quatre buts, Castellanos gonfle donc son total à onze buts marqués cette saison en championnat.

Séduisante depuis le début de la saison, Gérone, dirigée par Michel, avait déjà accroché un nul 1-1 au Bernabéu le 30 octobre à l'aller. Et le promu continue sa belle saison en Liga, actuellement à la 9e place (41 points), à six points des places qualificatives pour les compétitions européennes.

Pour le Real, en revanche, cette défaite est un gros coup dur avant le sprint final de la saison.

Militao et Lunin, soirée de cauchemar

Carlo Ancelotti, privé de certains cadres dont le capitaine Karim Benzema (victime d'un coup) et le gardien Thibaut Courtois (gastro-entérite), avait décidé de donner du temps de jeu à des seconds couteaux... mais le Real, quoique parfois supérieur dans le jeu, a sombré en défense.

Le défenseur central brésilien Eder Militao, brillant toute la saison, a notamment flanché mardi soir en Catalogne, enchaînant erreur sur erreur. Et la doublure de Courtois, Andriy Lunin, n'a pas apporté les garanties nécessaires.

« L'équipe n'a pas joué. Le niveau individuel a été en-dessous de la normale, pour tout le monde. On était nerveux, dès l'entame, on a perdu un peu le contrôle, et quand on a eu l'impression que la pause pouvait nous faire du bien, on a encaissé le troisième but. L'équipe n'était pas connectée, et on l'a payé », a regretté Ancelotti en conférence de presse d'après-match.

« Sur les sept derniers matches, on avait gardé notre cage inviolée six fois, et ce soir on encaisse quatre buts... parce qu'il n'y avait pas d'engagement. Les joueurs l'ont compris, et s'il le faut, je le répéterai tous les jours », a-t-il tonné.

Seul Vinicius, côté merengue, a tiré son épingle du jeu: chahuté par Arnau Martinez, le Brésilien s'est ressaisi pour exprimer son talent sur le terrain, et a offert un match plein.

Avec ce revers, le Real Madrid cale à la deuxième place du classement, et offre au FC Barcelone l'occasion de prendre quatorze points d'avance en tête à huit journées de la fin : les Catalans se déplacent mercredi sur la pelouse du Rayo Vallecano pour faire un immense pas de plus vers le sacre.