Un but dans le temps additionnel de Roberto Firmino a permis à Liverpool de battre le Paris SG du champion du monde Kylian Mbappé et de Neymar (3-2), après un match fou de la première journée de Ligue des champions, mardi, à Anfield.

Le PSG n'a perdu que dans les derniers instants, et a quand même remonté deux buts; mais la différence de qualité entre le finaliste de la dernière Ligue des champions et l'équipe qui tient la C1 comme son objectif suprême a été criante.

Firmino fait la différence dans les arrêts de jeu

Quand Mbappé a égalisé sur la première vraie (très) bonne action de Neymar, à la 83e minute, le PSG a pu croire avoir réalisé une superbe opération.

Mené au pointage depuis la 30e minute et le but de Daniel Sturridge, vite aggravé par l'impitoyable James Milner sur penalty (36e, s.p.), il a malgré la réduction du score de Thomas Meunier (40e) souffert le martyr sur la pelouse d'une équipe de Liverpool qui a disputé le match à son rythme habituel : étourdissant.

Firmino, incertain pour le match après sa blessure à l'oeil contre Tottenham samedi et entré en jeu seulement à la 72e minute, a cependant douché le PSG et ses chauds partisans après deux minutes (sur 3) de temps additionnel. De quoi faire de Liverpool le premier meneur de ce groupe C, puisque Naples a fait match nul sur le terrain de l'Étoile rouge de Belgrade (0-0).

En attendant la manche retour entre les deux favoris du groupe, le 28 novembre au Parc des Princes, Liverpool devra défier les Italiens; tandis que Paris aura a priori la partie plus facile le 3 octobre à domicile, contre les Serbes de Belgrade. 

Mercato parisien à l'économie

Liverpool, en tête de la Premier League après cinq victoires en cinq matchs, a montré que le niveau sa saison 2017-2018 avait vocation à durer. Précis techniquement, mais surtout extrêmement présents physiquement et dans l'intensité, les Reds, qui n'ont plus perdu sauf un match amical depuis la finale de l'an dernier contre le Real Madrid, carburent à plein régime, à l'image d'un Sadio Mané intenable.

Les carences de l'effectif parisien et du dernier mercato ont en revanche été dévoilées: Marquinhos, titularisé par défaut dans l'entrejeu, a souffert face aux puissants James Milner, Georginio Wijnaldum et Jordan Henderson. Défenseur central de formation, le Brésilien devait dépanner à ce poste en l'absence de Marco Verratti, suspendu, et surtout parce que le PSG a échoué à recruter un milieu défensif de métier cet été.

Scruté par le fair-play financier de l'UEFA depuis leur mercato de l'été 2017, le PSG, qui comme les autres clubs engagés en Europe ne peut dépenser plus qu'il ne gagne par ses propres moyens, n'a par ailleurs pu recruter que Juan Bernat au poste de latéral gauche, et c'est celui-ci qui a provoqué le penalty des Reds en point d'orgue d'un match raté.

Quant à Neymar et Mbappé, ils ont inscrit le but de l'égalisation à deux mais ont sinon été plutôt transparents, bien loin du niveau attendu pour les deux joueurs les plus chers de l'histoire, respectivement 222 et 180 millions d'euros.

Ce n'est bien sûr qu'un premier match de poules, face au finaliste de la précédente édition, le puissant Liverpool aux 5 Ligues des champions (1977, 1978, 1981, 1984, 2005), au trio de feu Sadio Mané - Mohamed Salah - Roberto Firmino et au collectif parfaitement huilé par le tacticien Jürgen Klopp.

Mais ce premier résultat est bien négatif pour le PSG de Thomas Tuchel. Lundi, l'entraîneur allemand avait prudemment affirmé que le PSG était « un challenger en Champions League, pas encore un favori », et après des années à avoir clamé que l'objectif du PSG était de gagner la coupe aux grandes oreilles, son président Nasser Al-Khelaifi est désormais plus mesuré : il est question d'« aller le plus loin où l'on peut », comme il l'a dit à L'Équipe. À l'heure qu'il est, Liverpool semble en effet un peu mieux armé.

Naples muet à Belgrade

Naples, entreprenant mais manquant de réalisme, a lui été tenu en échec 0 à 0 à Belgrade par l'Étoile Rouge.

C'est étonnant pour une équipe connue pour son jeu offensif et qui alignait trois attaquants d'entrée, mais Naples est resté muet dans l'enfer du « Marakana » : Carlo Ancelotti aura encore à ajuster le jeu du club italien, qui a souffert d'inefficacité dans la capitale serbe.

Naples ne s'est pas montré impressionné par l'atmosphère bouillante crée par les 50 000 spectateurs présents au stade Rajko Mitic, où les Serbes fêtaient bruyamment leur retour dans l'élite européenne après 26 ans d'attente.

Au contraire, les joueurs d'Ancelotti ont été entreprenants en première demie, mais sans parvenir à trouver la faille, l'Étoile Rouge ayant resserré les rangs devant son but: le tir d'Insigne (17e) a ainsi trouvé la barre transversale et celui de Milik, resté seul devant le gardien, ne fut pas plus menaçant (28e).

Zielinski (59e) puis Mertens (64e) et Callejon (67e) n'ont pas été plus adroits (20 frappes dont 8 cadrées au total).

Le club serbe, lui, n'a pas réellement inquiété David Ospina, l'ancien Niçois prêté par Arsenal. Mais cela n'a pas gâché la fête des Rouge et Blanc. Pour l'occasion, des joueurs de la génération 1991, vainqueur de la C1 face à Marseille, sont descendus sur la pelouse du stade saluer les amateurs et encourager les joueurs actuels.

Le public a ainsi ovationné Dejan Savicevic, Ilija Najdovski mais aussi les entraineur et directeur technique à l'époque Ljupko Petrovic ainsi que la légende du club Dragan Dzajic.

En seconde période, le club italien s'est rué vers le but des Serbes sans succès et l'entrée en jeu de Mertens (60e) ne s'est pas traduite par plus de réussite.

Lorsqu'ils parvenaient à tromper la défense de l'Etoile Rouge, les Napolitains tombaient en effet systématiquement sur Milan Borjan en grand forme.

L'Étoile Rouge aurait même pu faire basculer le match par Boakye (79e), resté seul à la limite de la surface de réparation.