MONTRÉAL – Il apparaît tout à fait normal qu’Amadou Dia se sente déjà chez lui à Montréal. Pour le nouveau défenseur de l’Impact, la métropole québécoise n’est que le plus récent arrêt sur la longue liste des destinations qui ont tracé le parcours de vie d'un jeune nomade.

Dia est né à Nantes, dans l’ouest de la France, et a suivi sa famille à Paris quelques mois après sa naissance. Lorsqu’il était âgé de 7 ans, ses parents se sont séparés et il a accompagné son père dans un voyage transatlantique qui les a menés à San Francisco.

« À cet âge-là, ce n’était pas vraiment mon choix de suivre mon père, mais je suis content de l’avoir fait! », racontait le jeune Franco-Américain dans un français à peine rouillé après son premier entraînement avec sa nouvelle équipe, vendredi.

« Je ne savais pas parler l’anglais. Tout ce que je connaissais, c’était le foot en fait et la plupart du temps, c’est ce que je faisais avec mes frères. C’est comme ça qu’on a appris, qu’on s’est fait des copains. »

Après trois années passées en Californie, Dia a de nouveau déménagé, cette fois à Denver, au Colorado. Il y est resté jusqu’à ce qu’il poursuive la traversée à contre-courant de son pays d’adoption pour s’enrôler à l’Université de Clemson, en Caroline du Sud.

Quatre ans plus tard, Dia a été repêché en première ronde du repêchage de la MLS par le Sporting Kansas City. Il y a connu un début de carrière fulgurant avant d’être échangé à l’Impact, cette semaine, en retour de Cameron Porter.

Ça fait beaucoup de kilométrage pour un jeune homme de 23 ans, qui renoue aujourd’hui avec sa langue natale et retrouve un environnement dans lequel il se sentira désiré. À Kansas City, Dia avait débuté les neuf premiers matchs de la saison 2016 avant de perdre sa place de titulaire et d’éventuellement être rétrogradé au sein de la deuxième équipe en USL.

« Il paraît que c’était pour mon mieux, pour que je m’améliore avec mes effets techniques, a-t-il tenté d’expliquer. Mais bon, je préférais jouer avec la première équipe. Je suis bien content d’être ici. [...] Dans ce groupe, je vais jouer et les gars sont bons. Je suis ici depuis quelques heures seulement et je les aime bien déjà! »

L’entraîneur Mauro Biello croit que la grande expérience de Dia, qui a débuté 22 matchs après un an et demi chez les professionnels, fait de lui une meilleure option pour la ligne arrière que Maxim Tissot, que l’Impact avait libéré à la fin juin.

« Il a joué pour une équipe bien dirigée par Peter Vermes, qui doit être très disciplinée dans le travail. Tous ces facteurs nous ont aidés à prendre cette décision. Vous allez voir, c’est un super athlète. »

Biello souligne que Dia, qui se spécialise à la position de latéral gauche mais qui a de l’expérience sur le flanc droit et à la position de milieu de terrain, propose un profil similaire à celui de son nouveau coéquipier Ambroise Oyongo.

« Il a cette capacité de fermer le ballon et de monter comme on demande à nos latéraux », apprécie Biello.

En USL, Dia a été dirigé par Marc Dos Santos, qui a été l’entraîneur de l’Impact de 2009 à 2011. Biello a spécifié que les règles de la MLS ne permettaient pas aux membres du personnel montréalais de sonder leur ancien collègue sur les forces et les faiblesses du joueur qui était dans leur mire, mais assure que ceux-ci ont néanmoins fait leurs devoirs avec diligence.

« J’ai parlé à son entraîneur à Clemson il y a environ dix jours et il m’a dit que c’est un gars super, un jeune qui écoute, qui veut apprendre et qui veut grandir. On a vu ses matchs avec les Swope Park Rangers et aussi à Kansas City. C’est un profil qu’on aime », a assuré Biello.

Dia, qui portera le numéro 3, a déjà un allié chez l’Impact. Kyle Fisher et lui ont fait les cent coups pendant trois ans ensemble à Clemson.

« C’est un petit frère pour moi. C’est un gros joueur et en dehors du terrain, c’est un bon gamin aussi, un très bon gamin. J’ai des histoires si vous voulez en entendre! », a rigolé la nouvelle présence francophone du Bleu-blanc-noir qui, comme au tout début de son épopée nord-américaine, entend utiliser son talent pour élargir rapidement son cercle d’amis.

Mancosu est prêt à contribuer

Dia n’est pas le seul petit nouveau qui cherche présentement ses repères à Montréal. L’attaquant Matteo Mancosu, récemment arrivé sous forme de prêt du club italien de Bologne, a finalement posé ses valises dans sa nouvelle ville après avoir rejoint l’Impact dans l’Ouest américain la semaine dernière.

Mancosu tenait à faire le voyage à Salt Lake City et Portland avec ses nouveaux coéquipiers pour prendre le pouls de l’équipe, développer des premiers réflexes à l’entraînement et observer de visu le genre de défi que représenterait pour lui l’adaptation aux particularités de la MLS. Ce qu’il a vu l’a convaincu qu’il pouvait connaître du succès dans le circuit nord-américain.

« C’est différent à ce que je suis habitué parce qu’en Italie, c’est un jeu beaucoup plus tactique, surtout du côté défensif. Ici, je vois un peu plus d’espace, ce qui est très bien puisque je suis un gars qui recherche beaucoup les espaces libres », a conclu par le biais d’un traducteur l’athlète de 31 ans, qui a marqué deux buts en 21 matchs de Série A la saison dernière.

« Il amène de l’expérience en attaque, a ajouté Biello. C’est un gars très confortable devant le but avec une bonne vitesse pour aller chercher de la profondeur. »

« C’est un garçon très respectueux, très simple, très humble aussi. Il s’est fondu directement dans le groupe, raconte Hassoun Camara, qui s’est fait un devoir de jouer le rôle de mentor auprès du nouvel arrivant. J’ai eu la chance d’être assis à ses côtés dans l’avion et on a pu discuter pendant une bonne heure et demie. Je lui ai parlé un peu des atouts de la ville, du club et de ce qu’il pouvait apporter à sa position. Je pense qu’il est content d’être ici. »

Convaincu de faire ses boîtes par Marco Di Vaio et Daniele Paponi et rassuré à son arrivée par la présence apaisante de Marco Donadel, le nouveau numéro 21 de l’Impact n’attend que le signal de Biello pour disputer ses premières minutes à Montréal.

« C’est sûr que je n’ai pas 90 minutes dans les jambes, mais je suis prêt à aider l’équipe. Je sais que certains gars ont des petites blessures et aussitôt que l’entraîneur me fait signe, je suis disponible pour entrer sur le terrain. »