MONTRÉAL – Le visage de l’Impact est resté sensiblement le même entre l’élimination du club en demi-finale de l’Est et le début de la nouvelle saison qui a pris son envol dimanche dernier à Vancouver. Dans les faits, seule l’arrivée des milieux de terrain Lucas Ontivero et Harry Shipp est venue modifier un noyau autrement gardé intact.

Dans une perspective élargie, toutefois, la récente montée en grade d’Eric Alexander pourrait être considérée comme une acquisition camouflée qui ajoute un atout considérable à l’effectif de Mauro Biello.

Obtenu des Red Bulls de New York dans la transaction qui a envoyé Felipe dans la Grosse Pomme tout juste avant le début de la saison 2015, Alexander n’a jamais été capable de faire sa place à sa première année à Montréal. Inadmissible en Ligue des champions de la CONCACAF, il a été titularisé dans trois des quatre premiers matchs du calendrier MLS avant d’être relégué à un rôle de réserviste. Il a ensuite obtenu trois autres départs en juin et deux en août. Son statut n’a pas changé quand Biello a pris la barre de l’équipe en remplacement de Frank Klopas alors qu’il n’a amorcé que deux des onze derniers matchs de la saison régulière.

Pourtant, avant que le club ne se secoue les puces dans le dernier segment du calendrier, l’Impact ne jouait pas comme une équipe qui pouvait se permettre le luxe de se passer d’un joueur du profil d’Alexander. Vétéran de cinq saisons, l’Américain de 26 ans venait de connaître deux campagnes fort occupées chez les Red Bulls. S’il était assez bon pour jouer au-dessus de 2500 minutes pour la meilleure formation de la MLS en saison régulière, comment ne pouvait-il pas servir davantage la cause d’un club de dernière place?

« Il a trouvé un groupe qui était déjà formé et il lui fallait prendre sa place, tente d’expliquer Ambroise Oyongo, qui est passé à Montréal dans la même transaction que le barbu du Michigan. Il a eu de bons moments et des mauvais aussi, c’est ça le football. Il a eu une période morte où on l’a encouragé, parce qu’on sait de quoi il est capable. C’est un joueur qui est bon techniquement, qui a un bon cardio. S’il n’a pas pu jouer en fin de saison, cette année il a sa chance et il fait bien. »

« Pour lui, c’était une question de retrouver sa confiance, affirme Biello. Il était concentré pendant le calendrier préparatoire, il est arrivé avec comme mission de regagner sa place et il a mérité ce poste. »

Contre les Whitecaps, Biello a inséré Alexander devant la défense aux côtés de Marco Donadel dans un schéma 4-2-3-1. Dans l’ombre des vedettes offensives de la rencontre, il a rempli son rôle à merveille, alimentant les fabricants de jeu devant lui avec un taux de précision de 93 % dans ses relais. C’est d’ailleurs parce qu’il a complété 64 des 69 passes qu’il a tentées que le site spécialisé Goal.com lui a fait une place sur son XI étoile de la semaine.

« Il a été excellent, il a fait tout un match, a confirmé sans hésiter Biello, qui n’est pas du genre à dispenser les éloges gratuitement. Il n’a pas perdu beaucoup de ballon. Il a été très bien en possession, mais aussi très bien défensivement. Il a fait exactement ce que je voulais au niveau de mes deux "6" avec Donadel. Il était toujours en couverture des latéraux quand ils montaient et on a freiné la contre-attaque de Vancouver à plusieurs occasions à cause du travail qu’ils ont fait. »

« Pour moi, c’est un joueur magnifique, a vanté Oyongo. Quand il est bien, quand il est en forme, il est capable de garder la balle et de distribuer un peu comme Piatti. La décision sur sa présence dans le match ne me revient pas, mais je sais qu’il est important qu’il soit toujours en forme pour qu’il nous procure des matchs comme il a fait. Avec lui et les autres milieux de terrain, je crois qu’on pourra gagner des matchs grâce à eux. »