MONTRÉAL - L’ambiance était lourde au Stade Saputo après la sixième défaite consécutive de l’Impact, considérant que l’équipe n’a pas démontré beaucoup de caractère trois jours après que Joey Saputo ait congédié Nick De Santis.

Le capitaine Patrice Bernier et l’entraîneur-chef Frank Klopas peinaient à expliquer le manque d’énergie de l’équipe alors qu’on aurait cru possible un réveil après un remaniement dans les bureaux de l’équipe.

Manque de conviction

Hassoun Camara savait qui blâmer après le revers de 2-0 face au Toronto FC : ses coéquipiers et lui-même.

« On doit absolument se remettre en question. Pas les employés, pas la direction, pas le président, mais les joueurs. Si on est là, c’est grâce à eux. Aujourd’hui, on n’assume pas du tout notre rôle. Il faut que nous, joueurs, on se regarde dans le miroir et qu’on assume le statut que nous avons aujourd’hui », a admis le défenseur français.

« Ça fait quatre ans que je suis ici et je sais tous les efforts qui sont mis dans le club. Ça me fait mal au cœur aujourd’hui d’être dans cette situation », a-t-il ajouté dans un véritable cri du cœur devant les journalistes.

« Dans le sport de haut niveau, on a tendance à facilement regarder les entraîneurs ou la direction. Il faut arrêter de se raconter des histoires. [...] Aujourd’hui, je m’adresse aux joueurs. Arrêtez de regarder à droite, à gauche, l’entraîneur, Nick De Santis, ceci cela », a complété celui qui sera suspendu pour le prochain match en MLS en raison d’une accumulation de cartons jaunes.

Camara a aussi fait allusion à tous les moyens mis en place par l'organisation pour avoir du succès.

« Nous avons tout pour réussir. Un gros projet, une envie et un président qui investit. Un staff qui nous aide tous les jours et qui travaille fort pour nous montrer la voie à suivre. On arrive avec cette attitude sur le terrain. Ce n’est pas possible. On a montré durant une belle période l’an dernier qu’on avait de la qualité et qu’on pouvait être une équipe dangereuse. C’est pratiquement la même équipe (cette saison) », a-t-il fait valoir.

Quelques minutes avant, Frank Klopas ne voulait pas jeter tout le blâme sur ses joueurs, bien qu’il était très déçu de la manière dont ils ont entamé cette partie.

« La réaction n’était pas bonne. C’est la première chose que j’ai dite dans le vestiaire (après la rencontre). À la fin de la journée, c’est moi l’entraîneur et je suis celui responsable », a-t-il insisté, lui qui était de retour derrière le banc après avoir purgé un match de suspension.

Les premiers pas de Jackson-Hamel

L’attaquant québécois Anthony Jackson-Hamel fut l’un des rares points positifs de cette défaite.

Le septième produit de l’Académie de l’Impact, qui a été mis sous contrat vendredi, a vécu son baptême dans la MLS lorsqu’il remplaça Jack McInerney à la 65e minute.

Impact 0 - Toronto FC 2

« Ça se passe vite. Je suis content de l’opportunité et je continue à travailler fort aux entraînements. Je vais être prêt pour les matchs si on a besoin de moi », a évoqué Jackson-Hamel qui a obtenu une chance de marquer.

« Le jeune Jackson-Hamel a très bien joué. Les jeunes auront des minutes d’ici à la fin de la saison », a commenté Klopas lorsque questionné sur la performance du jeune Québécois qui aura 21 ans dimanche.

« Le club a investi énormément dans l’Académie. Dans notre position, elle fait partie de la construction de cette équipe. L’Académie est une façon de bâtir pour le futur », a signalé Klopas qui est maintenant l’entraîneur-chef, le directeur technique et sportif de l’Impact depuis mercredi.

Ce sera donc sa tâche de redresser l’équipe et l’Impact aura la chance de sortir de la tempête, mardi, lorsqu’il commencera son parcours en Ligue des champions de la CONCACAF en recevant le C.D. FAS, une équipe du Salvador.