MONTRÉAL – Si le Parc olympique de Montréal se cherche un porte-parole pour faire la promotion de ses installations, inutile de tendre une perche vers Bojan Krkic.

 

Le milieu de terrain de l’Impact a disputé ses premiers matchs sur la surface artificielle du Stade olympique au cours de la dernière semaine. Titularisé autant en Ligue des champions que pour l’ouverture de la saison de la MLS, il a joué 78 minutes le mercredi et 77 minutes trois jours plus tard.

 

Le sourire en coin qu’il a esquissé lorsqu’on lui a mentionné le mot « douleur » après l’entraînement de lundi laisse croire qu’il en est ressorti avec quelques courbatures. Les termes qu’il a utilisés pour ensuite préciser sa pensée ne laissent aucune place à l’interprétation.

 

« Ce n’est pas un terrain de football, » a tranché l’Espagnol, qui a trouvé comme seul comparatif les terrains qu’il fréquentait à la petite école pour préciser son impression.

 

« Le mouvement du ballon est difficile à juger. Quand on est en possession du ballon, on dirait parfois qu’il n’avance pas, qu’il arrête de rouler. Il faut faire avec parce qu’on joue des matchs importants ici. On sait qu’il faut s’adapter, on ne doit pas l’utiliser comme excuse. Mais la vérité, comme je l’ai dit, c’est que ce n’est pas un terrain de football. C’est difficile de jouer du beau football ici. »

 

Bojan n’a effectivement pas affiché la forme qu’il semblait avoir trouvé à la fin de sa pige initiatique en MLS depuis la reprise des activités de l’Impact. S’il est vrai que la physionomie du match retour contre Deportivo Saprissa était peu propice aux démonstrations de créativité, celui de samedi contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre a offert plus d’occasions au milieu de 29 ans de faire parler son grand talent.

 

Il a toutefois peiné à s’exprimer proprement. Selon le site spécialisé WhoScored, il n’a complété que 74% de ses passes. Les adversaires qui étaient assignés à son marquage n’ont pas hésité à utiliser la force, dans les limites de la légalité, pour l’éloigner de son profit et sont arrivés à leurs fins dans la grande majorité des cas.

 

Bojan a dit ne pas trouver que les équipes de MLS se démarquaient de celles des autres championnats dans lesquels il a joués dans la manière dont elles s’y prennent pour tenter de le contrer. « Mais je travaille aussi sur ma forme physique afin de me protéger », a ajouté en riant celui qui est répertorié à 5 pieds 7 pouces et 150 livres sur le site de l’Impact.

 

Maciel au boulot

 

Emanuel Maciel, le joueur que l’Impact a obtenu du club de San Lorenzo dans le troc qui a renvoyé Ignacio Piatti en Argentine, s’est entraîné pour la première fois dans ses nouvelles couleurs lundi.

 

Maciel, un milieu de terrain défensif de 22 ans, a disputé un seul match en carrière avec l’équipe première de San Lorenzo. L’entraîneur Thierry Henry est resté vague quant à l’utilisation qu’il compte faire du nouveau venu dans un futur proche.

 

« Aujourd’hui, ce qu’on a fait, c’est un travail où il était plutôt en joker, à 5-contre-4. On sait comment il évolue, on sait comment il a une bonne patte gauche. Il fait partie de l’effectif. Il n’y a pas un plan précis pour lui, il y a un plan pour l’équipe. Mais on ne voulait pas trop le brûler aujourd’hui parce qu’il a voyagé; changement de temps, changement de tout, de temps en temps, on oublie le côté psychologique d’un départ. Souvent, on parle de la qualité du joueur, mais l’adaptation du joueur est aussi super importante. Alors aujourd’hui, c’était un truc pour le remettre en jambes. »

 

Henry anticipe le pot

 

Henry a de nouveau été questionné lundi sur sa décision de commencer la saison dans un système qui utilise cinq défenseurs après avoir travaillé sur un 4-3-3 pendant la majorité du camp d’entraînement.

 

L’ajustement a clairement été payant. Quand l’Impact a eu besoin d’ériger une barricade devant son filet pour empêcher Saprissa de s’inscrire au score en Ligue des champions, son dernier rempart défensif s’est avéré infranchissable. Quand il a décidé de passer à l’attaque, avec sensiblement les mêmes hommes, contre le Revolution, la contribution de ses latéraux s’est avérée un élément clé dans les succès de l’opération.

 

Mais l’entraîneur a reçu les fleurs avec beaucoup de prudence.

 

« J’ai bien aimé ce que [l’entraîneur de Manchester City] Pep Guardiola a dit. Les gens l’ont encensé pour sa tactique contre Madrid, mais il a dit que s’il y avait but juste avant et que ça passait à 2-0, tout le monde aurait dit qu’il a fait n’importe quoi. Là, il gagne 2-1, Ô Genius! Alors peut-être que dans deux semaines, on sera là et vous me direz : " Eh! Ce serait peut-être mieux de repasser à quatre! " »

 

« Quand tu réussis, tout le monde te dit que c’était bien. Quand tu ne réussis pas, il faudrait peut-être changer quelque chose, a synthétisé Henry. J’essaie, avec mon staff et surtout avec les joueurs, parce qu’on a beaucoup de dialogue – on ne fait pas ça tout seul de notre côté. Il y a beaucoup de dialogue et les joueurs se sont aussi sentis mieux dans ce système. C’est tout simplement quelque chose qui est arrivé dans la logique des choses. »