MONTRÉAL – L’Impact est parvenu à se faufiler en séries avec 45 points l’année dernière, une récolte qui lui avait alors permis de s’emparer du cinquième rang au classement final de l’Association Est. Alors que son équipe s’apprête à s’embarquer officiellement dans la deuxième moitié de sa saison, Mauro Biello estime qu’il lui faudra en faire un peu plus si elle espère obtenir sa qualification cet automne.

« Je pense que ça en prendra environ 50, calculait l’entraîneur-chef du Bleu-blanc-noir à la veille du retour au travail de ses troupes mercredi soir contre l’Union de Philadelphie. Ce n’est pas facile à prédire, mais il y a déjà beaucoup d’équipes dans l’Est qui ont accumulé les victoires. C’est ce qui rendra nos matchs contre nos rivaux de conférence encore plus importants jusqu’à la fin. Il faudra aller chercher ces points. »

Si les approximations de Biello sont justes, l’Impact aura du pain sur la planche au cours des prochains mois – peut-être plus que ses lames ne peuvent en trancher. Le onze montréalais traîne présentement au neuvième rang du classement de son association avec 21 points, sept de moins que le Crew de Columbus qui occupe le sixième et dernier rang donnant accès aux séries. Pour atteindre la cinquantaine, il devra empocher 29 des 51 points qui sont toujours à sa portée.

Comment obtient-on 29 points en 17 matchs? Une fiche de 9-6-2, par exemple, ou encore de 8-4-5, permettrait de faire le travail. Plus facile à dire qu’à faire. Au cours de la première moitié de saison, seuls le Fire de Chicago, Toronto FC et New York City FC ont réussi une telle cueillette dans l’Est.

Lorsqu’ils doivent répondre à des questions concernant leur mauvais début de saison, les joueurs de l’Impact tombent souvent dans une nostalgie réconfortante, rappelant à leurs dénigreurs qu’en MLS, mieux vaut courir que partir à point. « Avez-vous déjà oublié l’irrésistible poussée qui nous a permis d’entrer en séries et d’y faire fureur l’année dernière? », arguent-ils en chœur.

La réalité, c’est que l’Impact a cumulé un modeste dossier de 5-7-5 dans ses 17 derniers matchs de la saison 2016. Une copie de ce rendement au cours des prochains mois l’élèverait à 41 points, bien à court du plateau visé par son entraîneur.

Avec raison, Biello et ses disciples s’encouragent en notant le courant favorable dans lequel les pousseront les flots d’un calendrier qui leur a fait la vie dure depuis le printemps. L’Impact n’a disputé que sept matchs à domicile jusqu’ici, moins que n’importe lequel de ses rivaux directs. Orlando et Columbus, qui occupent les convoitées cinquième et sixième échelons au classement, ont joué respectivement onze et dix fois devant leurs partisans.

L’Impact disputera sept de ses neuf prochaines parties au Stade Saputo, où il n’a pas perdu depuis le 13 mai et où il montre un dossier de 4-2-1.

« Tout le monde parle de ces matchs à domicile. Le temps est venu de performer, de jouer et d’aller récolter des points dans ces matchs, lance Biello, lucide. Ce match contre Philadelphie est extrêmement important. Ils sont devant nous au classement. On a fait match nul là-bas plus tôt, maintenant il faut les battre pour les passer au classement et continuer sur cette séquence. »

« Les équipes adverses doivent venir à Montréal et se dire que ça va être difficile d’y prendre des points, établit Laurent Ciman. On se doit de faire le plein à domicile. On sait que ça ne sera pas facile. Il y aura des équipes redoutables sur notre chemin, mais quand tu joues à la maison, tu as un réel avantage ici si je compare à l’Europe. On doit en prendre un maximum ici et aller en gratter à l’extérieur. »

« On est à la mi-saison et on ne fait pas les playoffs en ce moment, alors on doit se bouger les fesses, travailler et rester ensemble, rester unis, poursuit le défenseur belge. Si on est arrivés où on est arrivés l’année dernière, c’est parce qu’on était tous dans le même bateau et qu’on ramait tous dans la même direction. On doit continuer de travailler et je pense que ça va aller. »

Une cible et une inspiration

Dans la mathématique de ses aspirations, l’Impact peut s’inspirer de son prochain adversaire. Lorsque le Bleu-blanc-noir est débarqué à Philadelphie à la fin avril, l’Union venait de perdre quatre matchs consécutifs et n’avait gagné aucune de ses six premières joutes. Depuis, l’équipe de Jim Curtin montre un dossier de 6-3-3 et peut elle aussi espérer terminer le marathon qu’est une saison MLS au-dessus de la ligne rouge départageant les équipes qualifiées aux séries de celles qui en sont éliminées.  

Invaincu à ses trois derniers matchs, l’Union montre toutefois un piètre rendement à l’étranger, comme en fait foi sa fiche de 1-4-3.

« C’est important pour nous de sortir avec une grande volonté, d’amener une énergie au niveau de notre pressing collectif et d’être plus agressifs, expose Biello. Il ne faut pas donner d’espace à certains joueurs – je pense à [Haris] Medunjanin au milieu de terrain ou [C.J.] Sapong en attaque. Et il faut finir nos actions offensivement. On a démontré, à domicile, qu’on peut compter des buts. On a aussi eu des bonnes performances défensivement. Il faut répéter ça contre un adversaire de l’Est. »

Ignacio Piatti, qui a reçu mardi une invitation pour participer au match des étoiles de la MLS, ne sera pas en mesure d’affronter l’Union. Les vétérans Marco Donadel et Hassoun Camara sont aussi des cas incertains en vue de la rencontre.

L’Impact sera aussi privé de Patrice Bernier et Anthony Jackson-Hamel, qui participent toujours, en compagnie du gardien Maxime Crépeau, au tournoi de la Gold Cup avec la sélection canadienne. Biello n’a pas écarté la possibilité de pouvoir compter sur les services de Jackson-Hamel samedi contre Dallas si jamais le Canada devait subir l'élimination contre la Jamaïque en quarts de finale jeudi.