MONTRÉAL – Le match de dimanche prochain contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre pourrait fort possiblement être le dernier de l’année pour l’Impact. Samuel Piette l’abordera avec tout le sérieux que la situation ne l’exige... et peut-être même un peu plus.

« Ça va être une première pour moi, de vivre un match aussi important où ça passe ou ça casse, entrevoyait le milieu de terrain au terme de la victoire du Bleu-blanc-noir aux dépens du Toronto FC. Mais je pense qu’il ne faut pas trop changer les habitudes. Il faudra se préparer comme on l’a fait dans les dernières semaines, rester avec ce qu’on fait bien et approcher ce match comme le dernier de notre vie. Comme aujourd’hui, il faudra tout laisser sur le terrain et voir après pour le reste. »

Avec une participation aux séries qui leur pend au bout du nez, les joueurs de l’Impact seraient bien malavisés d’afficher toute forme de contentement face au parcours qui les a menés jusqu’à cette semaine décisive. L’heure n’est pas à l’autocongratulation, on s’entend.

Mais cette équipe, on peut quand même le dire, n’aura cessé de surprendre depuis un début de saison si catastrophique qu’il aura incité plusieurs observateurs – bien silencieux par les temps qui courent – à demander la tête du nouvel entraîneur.

L’Impact a commencé sa saison avec sept défaites en dix matchs. En avril, il a subi quatre revers consécutifs par un pointage cumulé de 16-5. En mai, il a été blanchi dans quatre matchs d’affilée. Réveillé par une séquence de cinq gains en six matchs au cœur de l’été, il a alterné les performances grandioses et les échecs douloureux dans le dernier droit de son calendrier. Les bons coups ont dû être plus nombreux que les mauvais puisque le voilà au seuil des séries éliminatoires, à quelques hypothétiques coups de chance de voir se prolonger une saison qu’on a longtemps cru ruinée.

La transformation qui s’est opérée devant nos yeux au cours des derniers mois n’est peut-être pas aussi spectaculaire que celle, beaucoup plus médiatisée, opérée par D.C. United. Mais elle mérite d’être célébrée, peu importe de quoi sera constituée la suite.

« Le "mode playoffs", on ne l’a pas déclenché aujourd’hui, a noté Rémi Garde dimanche. On l’a déclenché il y a quelque temps, avec nos victoires à domicile contre les Red Bulls, et même plus tôt contre Kansas City. Des adversaires qui étaient potentiellement difficiles à battre. Il y a aussi eu Columbus ici. On est très contents de continuer notre route jusqu’au dernier match. Je pense que c’est déjà quelque chose de positif. »

« Ça fait quelques mois qu’on bâtit quelque chose de bien, a fait remarquer Evan Bush. On a bien sûr eu quelques moins bons résultats ici et là, mais dans l’ensemble, on a bien fait. C’est spécial, ce qui se passe présentement autour de cette équipe. En espérant que ça puisse se poursuivre. »

Oublions un instant tous les éléments qui joueront en faveur du Crew de Columbus, l’équipe qui convoite avec l’Impact le dernier billet donnant accès aux séries dans l’Est, lorsqu’il visitera Minnesota United FC la semaine prochaine. Le onze montréalais n’est pas sorti du bois avec un match sans lendemain en Nouvelle-Angleterre, où il n’a pas gagné depuis le 17 octobre 2015. Plus tôt cette saison, un Impact réduit à 10 s’était fait écraser 4-0 à Foxborough.

« On est fiers, affirme l’attaquant Quincy Amarikwa. Fiers de s’être donnés une chance de rester dans la course jusqu’à la fin. Mais je ne pense pas que personne ici soit trop confiant. On comprend tous que le plus dur reste à faire. Il faudra aussi obtenir un petit coup de main de l’extérieur, mais on est certainement capables de faire notre part. »

« Ça a été en notre faveur aujourd’hui, mais ça fait plusieurs semaines qu’on se dit que le prochain match, c’est le match de l’année. Ça sort souvent, cette citation-là. Mais là je pense que c’est vrai contre New England. Ça va être un gros match », anticipe Piette.​