MONTRÉAL –  Pour la troisième fois en moins d’un mois, l’Impact se prépare à affronter une équipe qui s’est amusée sur deux terrains depuis le début de la saison. Comme le Toronto FC et les Sounders de Seattle, les Red Bulls de New York ont partagé leurs efforts entre le championnat de la MLS et la Ligue des champions de la CONCACAF cet hiver.

La théorie voulant que le onze montréalais ait bénéficié du calendrier chargé des deux premières pour en retirer autant de victoires tient la route. Le TFC était revenu du Mexique depuis seulement quatre jours quand ils ont été battus au Stade olympique. On peut aussi arguer que les Sounders étaient encore en lendemain de veille lorsqu’ils ont reçu la visite de l’Impact, deux semaines après leur élimination en quarts de finale de la Ligue des champions.

Théoriquement, le Bleu-blanc-noir pourrait profiter d’un avantage similaire samedi après-midi au Red Bull Arena. Les Red Bulls de New York ont le cœur fraîchement brisé : leur parcours international s’est arrêté mardi dernier malgré un vaillant effort face au CD Guadalajara. Le match contre l’Impact sera leur troisième en onze jours.

Même si le contexte ne semble pas les favoriser, Evan Bush se méfie des Taureaux de l’entraîneur Jesse Marsch.  

« La situation des Red Bulls est unique en soi parce qu’ils forment une équipe beaucoup plus jeune que les autres qui ont affronté les mêmes conditions, jauge le gardien de l’Impact. Ils ont aussi démontré qu’ils n’avaient pas peur d’impliquer plusieurs de leurs jeunes joueurs dans leurs matchs de championnat. On l’a vu contre Orlando et contre Real Salt Lake plus tôt cette saison. »

Les Red Bulls ont laissé beaucoup d’énergie sur le terrain mardi. En déficit d’un but après le premier match de leur série aller-retour au Mexique, ils ont dirigé 20 tirs en direction du filet adverse et n’en ont concédé qu’un. Dans leurs efforts pour protéger leur territoire, les visiteurs ont été crédités de 52 dégagements.

« Je me demande encore comment ils ont pu terminer ce match sans trouver l’ouverture dans le but adverse », avoue l’entraîneur montréalais Rémi Garde, qui a néanmoins vu dans le comportement des vainqueurs une source d’inspiration pour ses troupes.

« L’équipe adverse a été très vaillante et a fait preuve d’une grande générosité, la même dont nous devrons faire preuve si on veut espérer quelque chose là-bas. [New York] est une équipe très généreuse, qui est portée vers l’avant, qui a une identité de jeu assez forte. On devra proposer des réponses cohérentes par rapport à ça. »

« Ils appliquent de la pression partout sur le terrain et sont collectivement très en jambes. On ne l’aura certainement pas facile, anticipe Bush. Mais on sera prêts à encaisser leurs meilleurs coups et à affronter leurs meilleurs joueurs. Ça sera pour nous l’un des plus grands défis de cette jeune saison. »

L’Impact aura des démons à exorciser sur les rives du fleuve Hudson. L’an dernier, à sa seule visite à Harrison, New Jersey, il avait subi une raclée de 4-0.

« Nous, on a changé beaucoup, même chose pour les Red Bulls, atténue Ignacio Piatti. C’est un match différent. Ils ont une bonne équipe. Il faut répéter les choses qu’on a bien faites à Seattle pour obtenir un résultat. »

Dans toute son histoire, l’Impact n’a remporté qu’une seule victoire sur le terrain des Red Bulls. Mais celle-ci, acquise lors des séries éliminatoires de 2016, avait permis non seulement d’éliminer les favoris dans l’Est, mais d’alimenter une rivalité dont Rémi Garde pourra mesurer l’ampleur pour la première fois en fin de semaine.  

« Il y a eu bien sûr cette familiarité entre les entraîneurs des deux équipes. La présence d’un joueur comme Felipe y a aussi contribué, tentait d’expliquer Evan Bush jeudi. Évidemment, notre victoire là-bas en séries, après leur fantastique parcours en saison régulière, a mis l’huile sur le feu. Et il y a simplement la proximité. Quand vous affrontez une équipe trois fois par année, il y a un petit quelque chose de spécial qui se développe. Finalement, je dirais qu’il y a un contraste dans nos styles respectifs qui donne des duels intéressants. Bref, tous les ingrédients sont là pour former une belle rivalité. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de changements des deux côtés. J’espère qu’on retrouvera la même énergie sur le terrain. »

« C’est toujours difficile de jouer à l’extérieur, pas seulement là-bas, note Piatti. Les Red Bulls sont une grande équipe, ils ont des bons joueurs. Il faut apporter des points à la maison parce qu’après, quand la saison finit, on pense aux points qu’on a perdus et c’est difficile. Il faut aller là-bas bien concentrés tous ensemble pour ne pas prendre de but et gagner. »