MONTRÉAL - Lorsqu'un responsable des relations publiques de l'Impact de Montréal a demandé à Victor Wanyama de se retourner pour montrer son nom et son numéro 2 au dos de son chandail officiel mercredi après-midi, ce dernier a refusé. Ce refus, il l'a fait avec un grand sourire tout en posant le doigt sur le logo de l'équipe cousu sous son épaule gauche.

Pour Wanyama, la plus récente addition à la formation montréalaise, c'était sa façon d'illustrer ce qu'il avait dit quelques fois aux journalistes pendant les minutes précédentes: le rendement collectif est plus important que l'individu.

« Ce n'est pas à propos de moi. C'est à propos de l'équipe », a déclaré le milieu de terrain du Kenya, en conférence de presse au Centre Nutrilait.

« C'est nous. Si nous, en équipe, parvenons à obtenir des résultats, tout le monde devient une étoile. C'est ma façon de voir les choses. Je veux me battre avec mes coéquipiers et ensuite, nous pourrons devenir des étoiles », a-t-il ajouté, en répondant à une question portant sur ses ambitions personnelles.

« Il aidera les jeunes à grandir plus vite »

Ces commentaires ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Le directeur sportif Olivier Renard les a clairement entendus et il les a soulevés lors d'une mêlée de presse qui a suivi.

« Je pense qu'il a déjà montré sa personnalité durant sa présentation. Comme je l'ai déjà dit, je veux essayer de créer avec le coach une équipe sur le terrain, pas des individualités, et à plusieurs moments durant sa présentation il a insisté là-dessus. C'est l'esprit d'équipe et la couleur du maillot, qu'il est fier de porter et qu'il va porter à partir de maintenant. »

Hâte de jouer

Acquis mardi à la suite de deux transactions distinctes, une avec le Hotspur de Tottenham de la Premier League, l'autre avec le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, Wanyama a donné l'impression d'être prêt à passer de la parole aux actes. En matinée, il avait pris part à une première séance d'entraînement de près de deux heures au Stade olympique.

Il s'est dit prêt physiquement, mais il sait que la décision ne lui appartient pas entièrement.

« Je n'ai pas joué depuis un certain temps, mais je me suis entraîné avec vigueur. Le reste, je laisse ça à l'entraîneur-chef. C'est son travail. Le mien, c'est de travailler fort et de l'impressionner. »

De plus, il reste à régler les questions de nature administrative, notamment le visa de travail. À ce sujet, il ignore quand tout ça sera réglé.

« Je n'en ai aucune idée. J'aurais aimé que ça soit déjà réglé. Les coéquipiers sont vraiment bien et je n'en peux plus d'attendre. »

Assis seul derrière une table sur une scène surélevée, Wanyama semblait détendu. Il s'est d'ailleurs décrit comme quelqu'un qui aime ricaner... sauf lorsqu'il met les pieds sur une pelouse de soccer.

« Sur le terrain, je suis très exigeant parce que j'aime gagner. À l'extérieur, on est amical, on rigole, lorsque les choses vont bien, on peut s'amuser. Mais parfois, quand vous avez besoin de devenir 'mauvais garçons', vous devez devenir 'mauvais garçons'. Parce que, vous savez, c'est du football et vous avez besoin d'obtenir des résultats.

« J'apporte de la passion, le goût de me battre. Je suis prêt à tout faire pour mes coéquipiers, pour récolter une victoire. »

Wanyama est le deuxième joueur en moins d'un mois à se joindre à l'Impact en provenance de l'Angleterre, l'autre étant Luis Binks. Évidemment, le lien avec Thierry Henry est inévitable. Wanyama a d'ailleurs admis que la présence de l'ancienne légende du soccer français à Montréal a contribué à sa décision.

« Il est le meilleur entraîneur-chef pour moi. Je pense que je peux en apprendre beaucoup de lui à cause de ce qu'il a accompli et de la carrière qu'il a connue. C'était une décision facile. Je suis enchanté de l'avoir comme entraîneur-chef. »

Ce sera d'ailleurs à Henry de décider de l'utilisation de ce nouveau venu, et ce sont des questions auxquelles il pourrait répondre jeudi, lorsqu'il rencontrera les journalistes avant le départ de l'Impact vers Dallas.

Ce qui intrigue, ce sont les conséquences de l'arrivée de Wanyama sur les joueurs déjà en place, notamment Samuel Piette.

« Victor ne vient pas comme concurrent de Sam ou d'autres joueurs qui sont en milieu de terrain, a répondu Renard lorsque le sujet a été soulevé. Il vient pour être partenaire. Je sais que pour vous, c'est de la concurrence. Pour moi c'est un partenaire. »

Victor Wanyama rencontre les médias montréalais