MONTRÉAL – Pendant les cinq premières années de son existence en MLS, revenir du Red Bull Arena avec une victoire a été mission impossible pour l’Impact.

Sept matchs, sept défaites. Quelques duels serrés, mais aussi quelques raclées mémorables.

L’an dernier, le onze montréalais s’est finalement débarrassé de ses complexes en éliminant les Red Bulls de New York des séries éliminatoires sur leur terrain grâce à un gain de 2-1 lors du match retour de la demi-finale de l’Est. Ce soir, pour la première fois depuis ce résultat historique, le Bleu-blanc-noir pénétrera dans l’amphithéâtre qu’il a dompté en quête de précieux points au classement.

 « C’est sûr qu’on peut puiser dans le passé et se dire qu’on a au moins déjà gagné là-bas, mais on vit dans la réalité de 2017, soutient le capitaine Patrice Bernier. On peut utiliser ce match pour savoir que c’est faisable, mais on doit aussi regarder vers l’avant. »

Misant sur une imposante séquence de matchs à domicile pour améliorer son positionnement dans la course aux séries en deuxième moitié de saison, l’Impact s’est incliné devant ses partisans à sa dernière sortie, augmentant la signification de ce déplacement à New York. Montréal est présentement à sept points d’une place en séries et à huit points des Red Bulls, qui occupent le cinquième rang dans l’Est.

L’objectif est réalisable quand on sait que les trois derniers duels entre les deux équipes – le plus récent le 3 juin dernier – se sont terminés en faveur de l’Impact.

« On sait que c’est un match qu’on ne peut pas échapper. En fait, chaque partie d’ici la fin de la saison devra être abordée comme un match de séries, croit le défenseur Kyle Fisher. On ne peut plus se rabattre sur l’excuse qu’il nous reste amplement de temps pour redresser la barre. On est dans la deuxième moitié du calendrier et on a besoin de décrocher des résultats. Peu importe la manière, il faut aller chercher trois points. »

Pour éviter de revenir à Montréal les mains vides, la fragile défensive de l’Impact devra trouver le moyen de contenir une attaque explosive qui a marqué huit buts à ses deux derniers matchs.

« Il faut s’assurer de limiter au maximum les erreurs dans notre territoire parce que c’est exactement là-dessus qu’ils tentent de capitaliser, estime Fisher. Il faudra aussi avoir à l’œil le duo de Sacha Kljestan et Bradley Wright-Phillips, qui sont toujours très dangereux en transition. Si on a le malheur de tomber endormi pendant trois ou quatre secondes, la balle se retrouve derrière nous et Wright-Phillips s’y trouve pour finir le travail. »

« Selon ce qu’on a pu voir, plusieurs de leurs buts surviennent en début de match parce qu’ils sortent  avec un haut tempo et un pressing élevé. Mais si tu passes à travers ça, c’est une équipe qui a tendance à laisser des espaces parce que tu ne peux pas jouer à ce rythme pendant 90 minutes, observe Bernier. Ça a été prouvé dans le passé : lorsque tu maintiens un résultat positif jusqu’à un jusqu’à une certaine limite contre eux, les ouvertures se présentent. »

Le capitaine voit là une belle occasion pour une attaque qui manque de punch depuis un mois. L’Impact n’a en effet marqué que quatre buts, par le biais de deux joueurs, à ses trois dernières sorties.

« Ils aiment engorger certaines parties du terrain, mais si vous avez des joueurs qui gardent leur calme sous pression et qui peuvent briser cette pression, ça peut rapidement se retourner contre eux, corrobore Chris Duvall, un ancien défenseur des Red Bulls qui disputera un premier match devant ses anciens partisans. Si on gagne nos duels, on se créera plus d’espace et comme nos gars sur les flancs sont tellement confiants balle au pied, je vois une belle opportunité de leur causer des problèmes. Ça risque d’être intéressant puisque c’est une confrontation toute en contrastes. » 

Sans Donadel, avec Ciman

L’Impact devra trouver un moyen de contrer la pression suffocante des Red Bulls sans la contribution de Marco Donadel. Le vétéran milieu de terrain devait revenir vendredi d’un séjour éclair en Italie, où il a reçu une injection de cortisone pour soulager un malaise à un genou qui l’ennuie depuis le début de la saison, mais il ne fera pas le voyage à New York avec ses coéquipiers.

« [Marco] nous aide à être un peu plus direct en relance, surtout contre une équipe qui aime presser, convient Biello. Mais Patrice sera là et [Hernan] Bernardello sera de nouveau disponible. On a des gars d’expérience qui sont capables de gérer les moments difficiles. »

Biello pourra au moins compter sur le retour au jeu de Laurent Ciman, qu’il avait laissé de côté la semaine dernière pour lui permettre de récupérer d’une blessure au bas du corps.

« Laurent s’est bien entraîné cette semaine et il est prêt. C’est un joueur important pour nous et on a besoin qu’il soit à 100% pour nous aider », a dit l’entraîneur.

Utilisé pendant une trentaine de minutes dans un rôle de substitut la semaine dernière, Ignacio Piatti (adducteurs) s’est entraîné avec parcimonie au cours des derniers jours, mais il devrait être au service de Biello contre les Red Bulls.

Biello aura aussi l’option de réintégrer dans sa formation l’attaquant Anthony Jackson-Hamel, qui a passé la majeure partie du mois de juillet avec l’équipe nationale canadienne.