Les résultats sont mauvais, le spectacle l’est aussi et le discours de Rémi Garde est plus déprimant qu’il ne le faut. Malgré tout cela, penser à le congédier à ce stade-ci de son de règne tient de la folie. Bien que l’idée ait peut-être frôlé l’esprit de la direction au cours des dernières semaines.

Le terrain est secondaire

La qualité du jeu offert et les changements en cours de match ont beaucoup fait jaser depuis le début de la saison. Dans d’autres circonstances, j’accorderais une énorme importance à ces deux éléments. En ce moment, ils me semblent anecdotiques.

Garde devrait-il bouger plus vite pour influencer un match? Je le crois. L’équipe peut-elle offrir un jeu plus étoffé avec son effectif actuel? Absolument.

L’enjeu du moment semble cependant ailleurs et ces aspects du jeu ne m’intéresseront qu’après les changements attendus en juillet. Pour l’heure, dans le cadre du plan de cinq ans de Joey Saputo, le terrain est secondaire.

Véritable enjeu

Qu’on soit d’accord ou non avec sa gestion de l’équipe depuis son arrivée, Rémi Garde est cohérent. Il a des prises de position dont il ne déroge pas. Des convictions qui ne devraient pas surprendre son patron si le processus d’embauche était rigoureux.

Il n’aime pas la profondeur de son équipe, souhaite que l’engagement à l’entraînement soit total et ne donnera pas de temps de jeu à ceux qui ne font pas partie de ses plans.

Les entraîneurs qui l’ont précédé avaient certainement leurs convictions. Ils n’avaient peut-être pas la feuille de route, la prestance ou l’expérience pour y rester fidèles dans la tempête.

Garde ne s’en est pas caché. Les récentes déclarations de son président ont eu un impact négatif sur son groupe. Nacho Piatti en tête. Un coach de l’Impact qui ne se range pas derrière les décisions du grand patron? On est décidément arrivé en 2018.

En privé ou devant les médias, si le Français est prêt à dire tout haut ce que ses prédécesseurs ont certainement pensé tout bas, le club avancera peut-être. Le véritable enjeu est de laisser les gens travailler.

On pourra évaluer le personnel technique à l’automne.

Présidentiel

Lors du dernier mois, Joey Saputo est descendu dans le vestiaire et sorti dans les médias pour signaler son mécontentement. Semant du même coup la panique chez les partisans qui craignent de voir Piatti quitter. Le club a maintenant besoin d’une autre sortie de sa part. Une sortie présidentielle.

Je ne parle pas ici d’une autre envolée pour répéter que les revenus sont insatisfaisants, que la classe politique devrait en faire plus pour aider le club ou que le Montréal Inc. doit contribuer davantage. Je parle plutôt d’un discours rassembleur qui offre une lueur d’espoir aux supporters. En dévoilant ses attentes envers son entraîneur, tout en lui redonnant l’autorité qu’il lui a sapée en descendant dans le vestiaire, il démontrerait une unité qui semble faire défaut au sein du club.

Contrairement au passé, le président est le seul responsable de l’embauche du coach et ce dernier se rapporte directement à lui. Un congédiement hâtif ou une démission serait un échec monumental qui placerait l’organisation au banc des accusés. Voilà pourquoi le départ du Lyonnais n’aiderait en rien la situation du club.

En voyant un 5e coach quitter en moins de six ans, il resterait quoi comme solution?