MONTRÉAL – Dire que Rudy Camacho n’a pas été épargné par la critique en arrivant à Montréal, c’est un peu comme dire que l’Impact n’était pas très bon en début de saison. Ce sont des euphémismes qui s’équivalent.

 

Avant même qu’on ait eu le temps d’y semer les fleurs, le défenseur français a dû apprendre à se méfier du pot. Très tôt, son recrutement a été identifié comme une erreur de l’entraîneur-chef Rémi Garde, qui faisait lui-même l’objet de remontrances précoces. Et lorsqu’on salaire annuel de 700 000$ a été dévoilé, les chiffres n’ont fait qu’exacerber le mécontentement populaire.

 

Camacho avait alors été titularisé à trois reprises dans l’uniforme bleu-blanc-noir. L’Impact avait perdu ces trois matchs par un pointage cumulatif de 12-5.

 

Mercredi, le défenseur de 27 ans a avoué avoir été mis au fait, par le truchement d’amis et membre de sa famille, de l’ire de ses détracteurs.

 

« Mais c’est normal, relativise-t-il. J’arrive quand même avec un statut et les gens attendent beaucoup de moi. Les prestations du début, elles n’étaient pas bonnes! Les critiques, elles font partie du métier et je les accepte, il n’y a pas de souci. Après c’est à moi de montrer ma vraie valeur. »

 

Si la vraie valeur de Camacho se situe à la hauteur de ses récentes performances, Garde semble avoir réussi un bon coup en convaincant ses partenaires décisionnels de lui consentir un contrat à long terme. Depuis qu’il est remis d’une blessure qui l’a forcé à rater tout le mois de mai, l’arrière central forme une paire béton avec le vétéran Rod Fanni. L’Impact n’a concédé que deux buts en quatre matchs et vient d’aligner trois blanchissages de suite grâce notamment à la montée en puissance de ce partenariat.

 

« Il n’y a pas eu de déclic, veut bien faire comprendre Camacho. Je suis bien physiquement. Une fois qu’on est bien physiquement, c’est plus facile. Après, c’est l’équipe aussi. L’équipe va mieux, donc c’est plus facile pour moi, c’est plus facile pour tout le monde et c’est tant mieux. »

 

Lors de sa plus récente sortie, samedi contre le Sporting Kansas City, Camacho a semblé afficher un regain de confiance en possession du ballon. Il a complété près de 90% de ses passes et ses relances dans la profondeur ont ajouté une belle dimension à l’attaque montréalaise. Sa contribution à la victoire de l'Impact n’est pas passée inaperçue puisqu’il a été nommé sur le XI étoile de la semaine en MLS.

 

« Ça fait toujours plaisir, a humblement reconnu le transfuge du championnat belge. Après, c’est un travail de groupe. Moi j’arrive à attraper cette équipe type de la semaine, mais ça serait mieux d’attraper l’équipe type de la saison. »

 

« Ce n’est une surprise pour personne, a commenté le défenseur Daniel Lovitz. Rudy est un joueur de qualité, c’est pour ça qu’il est ici. On a toujours su qu’il en baverait un peu plus pendant un match ou deux puisque cette ligue déjoue souvent les attentes de ceux qui y arrivent. Pour nous, il s’agissait de trouver des façons de faire ressortir ses forces et de les faire concorder à l’identité qu’on souhaite se donner. Je crois que les résultats sont probants depuis quelques matchs. »

 

De son poste de latéral gauche, Lovitz a été le partenaire direct de Camacho pour chaque match depuis le retour au jeu de ce dernier. L’autre extrémité de la ligne arrière a joui de la même stabilité avec la présence de Chris Duvall à la droite de Fanni.

 

« De mon point de vue de défenseur, c’est vraiment bien de pouvoir compter sur une présence familière à mes côtés plutôt que de constamment devoir s’habituer à quelqu’un de nouveau. Cette constance dans notre alignement nous aide énormément. »

 

« Défensivement on ne prend pas de but, on est solides, on a un bloc compact, on travaille les uns pour les autres, énumère Camacho. On peut dire qu’on a les bases. Après, il faut continuer comme ça parce que les matchs ne sont pas tous les mêmes. On se connaît mieux tous ensemble, on enchaîne plusieurs matchs où on ne bouge pas trop l’équipe, donc ça joue pas mal aussi. On a des automatismes. Il faut que ça continue comme ça. »

 

Piette le spectateur

 

Cette stabilité si chère aux deux défenseurs pourrait être compromise dans leur champ de vision immédiat samedi quand l’Impact recevra la visite des Rapids du Colorado.

 

Touché à une hanche dans la première demie du match contre le Sporting, Samuel Piette a assisté à l’entraînement dans un rôle de spectateur mercredi. Même si Rémi Garde a minimisé la gravité de la blessure immédiatement après la rencontre, il ne serait pas surprenant qu’il opte pour la prudence avec son milieu de terrain québécois.

 

Titularisé pour les 18 matchs de l’Impact, Piette vient au cinquième rang de la MLS avec 1568 minutes jouées depuis le début de la saison.

Outre Piette, Camacho, Fanni et Ignacio Piatti ont aussi obtenu congé d’entraînement mercredi.​