MONTRÉAL – Le scénario le plus simple aurait été de confirmer Mauro Biello en tant qu’entraîneur-chef lors de son bilan jeudi, mais l’Impact de Montréal n’est pas reconnu pour faire les choses comme les autres.

L’organisation montréalaise a donc attendu à la suite du bilan des joueurs, mais avant celui de Didier Drogba qui s’est exprimé en dernier, pour annoncer qu’elle avait accordé un contrat fort mérité de trois saisons à Biello.

« Maintenant que j’ai été nommé entraîneur-chef, mes réponses vont se limiter à une seule phrase », a d’abord blagué Biello qui a peut-être gagné quelques points durant les négociations en retardant sa signature.

« C’est un grand sentiment, je veux remercier toute l’organisation pour avoir cru en moi et vu quelque chose en moi. Les dirigeants m’ont donné la possibilité de grandir avec l’Impact et je suis fier d’appartenir à ce club. J’ai travaillé très fort et je veux continuer ce que nous avons commencé », a-t-il exprimé.  

Ainsi, l’entraîneur de 43 ans a vu l’astérisque d’intérim être retirée et le club lui a ajouté la fonction de directeur du personnel. Pour être plus précis, selon les dires du président Joey Saputo, il a hérité d’une carte blanche en ce qui concerne ses joueurs et son groupe d’entraîneurs.

« Ce n’est pas un contrat standard, je ne vois pas les choses ainsi. Il fait partie de l’organisation et il aura maintenant sa chance comme entraîneur. Il a joué différents rôles avec nous. On va lui donner la patience pour installer ce qu’il veut faire. Pour trois ans, on va regarder ce qu’on peut solidifier et développer, c’est un plan d’action », a exprimé Saputo.  

« Il sera dans l’organisation aussi longtemps qu’il le voudra », a-t-il souhaité.

En lui conférant ce statut à long terme, l’Impact désire accorder le temps à Biello de construire quelque chose de spécial avec l’équipe qui a atteint son meilleur rendement à sa quatrième saison en MLS. Ayant grandi au sein de l’Impact depuis 23 ans, Biello veut élever l’organisation à un autre niveau.

Le meneur d’hommes a accepté, le 30 août dernier, l’imposant défi de redresser la situation du Bleu-blanc-noir qui n’allait nulle part sous les ordres de Frank Klopas qui a été congédié.

C’est justement à ce moment que Biello a convaincu Saputo qu’il était le candidat idéal pour replacer son équipe sur la bonne voie. Après tout, Biello se lançait dans la fosse aux lions avec un club qui en arrachait et il aurait pu entacher son curriculum vitae s’il n’avait pas été à la hauteur.

« Ça pouvait être très dangereux pour lui, il avait attendu toutes ces années pour y accéder, mais il aurait pu se brûler s’il n’avait pas réussi. Il l’a pris quand même et, à partir de ce moment, je souhaitais que les choses se déroulent bien parce qu’il me semblait la personne idéale pour gérer l’équipe », a confié le président.

« Je suis très, très, très content parce que je ne voulais pas brûler les chances de Mauro. J’étais son plus grand cheerleader parce que je voulais lui donner l’opportunité de diriger le club, il le méritait », a-t-il aussi mentionné.

Le vent n’a pas tardé à tourner autant dans les nouvelles installations d’entraînement de la Caserne Létourneux que sur la pelouse du Stade Saputo et même sur les terrains adverses. Au final, Biello a orchestré un dossier de 7-2-2 sous ses ordres en plus de franchir un tour éliminatoire.  

« Je sais que les chances ne se présentent pas souvent dans ce métier et ça pouvait ne pas revenir. Même si les circonstances étaient difficiles, je voulais la saisir et faire les choses à ma façon », a argué le principal intéressé.

Il n’y avait donc rien de moins étonnant que d’entendre les joueurs questionnés prétendre qu’il supportait un retour de Biello aux commandes de l’effectif. Si la nouvelle du jour avait été officialisée plus tôt, ils auraient pu se réjouir ouvertement au lieu d’utiliser le conditionnel.

« Je le connais depuis cinq ans, je n’ai pas du tout été surpris par son boulot. Je n’ai pas été étonné de son succès parce qu’il possède la bonne mentalité, il effectue une bonne gestion de l’équipe et des personnes autant sur le terrain qu’à l’extérieur. Quand tu es l’entraîneur, c’est le plus important de bien communiquer et gérer les joueurs », a témoigné le gardien Evan Bush qui a fait des pas gigantesques depuis son arrivée à Montréal.