MONTRÉAL – Frank Klopas est catégorique : l’Impact annoncera tôt ou tard l’embauche d’un nouvel attaquant de premier plan.

La réaction de Jack McInerney est sans équivoque : l’idée ne l’emballe pas particulièrement.

Avec le départ à la retraite de Marco Di Vaio, McInerney est présentement, par un mille, le doyen du groupe d’attaquants présent au camp d’entraînement de l’Impact. L’Américain de 22 ans a marqué 32 buts depuis le début d’une carrière déjà vieille de cinq ans en MLS. Le total de matchs joués par ceux qui lui font présentement compétition à sa position, le Québécois Anthony Jackson-Hamel (présentement blessé), l’Uruguayen Santiago Gonzalez et la recrue Romario Williams, s’élève à 13. Aucun des trois n’a encore trouvé le fond du filet.

Pour McInerney, ces données mènent à une conclusion simple. Il est maintenant l’homme de la situation, celui vers qui la formation montréalaise devrait automatiquement se tourner pour remplir les filets adverses.

Mais il sait qu’il aura bientôt de la compagnie, qu’il devra bientôt partager le tiers offensif du terrain avec un nouveau coéquipier, un autre buteur naturel. Et l’idée l’agace visiblement.

« C’est difficile, c’est évident », a fini par répondre McInerney après un interminable silence, vendredi, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait des rumeurs persistantes à l’effet que l’Impact se magasinait un marqueur de premier plan, possiblement un joueur désigné, pour combler le vide laissé par l’absence de Di Vaio.

« Je n’ai aucune idée de ce que prépare la direction de l’équipe. Je vais donc me concentrer sur ce que je peux contrôler, a-t-il ajouté d’un air résigné. J’ai fini par m’habituer à arriver au camp d’entraînement dans des rôles différents. À partir d’aujourd’hui, je vais me concentrer à marquer des buts et si la situation demeure ce qu’elle est tout au long de la saison, soit. Qu’un autre joueur arrive ou non, ça ne changera rien à l’effort que je fournirai pour aider l’équipe à gagner. »

Auteur d’une douzaine de buts en 2013, sa dernière saison complète avec l’Union de Philadelphie, McInerney avoue que ce n’est pas de gaieté de coeur qu’il a joué les seconds violons après que l’Impact eut fait l’acquisition de ses services en retour d’Andrew Wenger en avril dernier. Après une entrée remarquée ponctuée de cinq buts en six matchs en MLS et trois autres en championnat canadien lors d’une fructueuse séquence printanière, il a vu son temps de jeu diminuer progressivement avec le retour en santé de son compagnon italien et a perdu sa touche, n’inscrivant qu’un but à ses 18 derniers matchs.

Néanmoins, McInerney croit être qualifié pour chausser les énormes crampons de MDV.

« Bien sûr. Qui ne voudrait pas être le meilleur marqueur de l’équipe? Je l’ai déjà fait à Philly. En arrivant ici, tout le monde disait que j’allais être le dauphin de Marco. Maintenant, il est parti. »

Gilardino a dit non, mais il y d’autres options

N’en déplaise au numéro 99, Klopas n’a pas l’intention de revenir de la chasse les mains vides. La réussite de sa mission, à sa deuxième saison à la barre de l’équipe, en dépend.