MONTRÉAL – À l’image de sa personnalité émotive sur le terrain et réfléchie à l’extérieur, Hassoun Camara en a vécu de toutes les couleurs avec l’Impact de Montréal et sa fidélité a été récompensée de savoureuse manière samedi à Dallas.

Bien sûr, Camara aurait rêvé que ce moment survienne dans des circonstances victorieuses, mais il est devenu le détenteur de la marque pour les minutes jouées (7471) avec l’Impact en MLS. Le grand numéro 6 a ainsi devancé Felipe (7458) qui œuvre maintenant pour les Red Bulls de New York.

La réussite a été officialisée dans un revers, mais elle s’est tout de même inscrite dans le palmarès du club d’une façon libératrice pour le sympathique athlète. En effet, Camara a vécu une année 2015, minée par les blessures, tout simplement désastreuse. L’habitué des titularisations depuis l’entrée de l’Impact en MLS en 2012 a été limité à cinq minuscules départs et neuf matchs pour 478 minutes.

À titre d’exemple, il avait cumulé 26 départs en 2014 et 32 départs en 2013 pour des totaux de 2365 et 2874 minutes. Sa jovialité a donc été mise à rude épreuve depuis un an et la vie a voulu qu’il établisse ce record à son premier départ en 2016.

Même s’il n’a pas affiché son aisance habituelle, surtout en début de match, cette sortie de 90 minutes a été comme une renaissance pour le natif de France aux origines sénégalaises.

« Le début a été très difficile, c’est le cas quand ça fait plusieurs mois que tu n’as pas joué un 90 minutes et d’autant plus contre de bons joueurs comme ceux de Dallas, c’était délicat. Ça prenait une introduction et elle est venue contre Dallas, ça va hausser ma confiance sur le plan physique et c’est une base de départ », a commenté celui qui a obtenu cette occasion sur le tard à la suite de la blessure subie par Ambroise Oyongo.

Camara, qui n’avait pas pu obtenir un seul départ du 7 mars au 16 septembre 2015, a littéralement vu cette statistique positive comme un baume sur la plaie qui finit enfin par se panser.

« C’est certain, ça montre que quelques éclaircies peuvent survenir quand ça devient un peu plus sombre. Le travail paie et j’en suis vraiment très heureux. J’espère que ça va durer pour de nombreuses années encore », a mentionné le fidèle membre de l’Impact.

Entrepreneur à ses heures – et possiblement futur analyste quand il sera à la retraite –, Camara a été témoin d’une multitude d’aventures de l’Impact. Il est arrivé au sein de l’organisation en février 2011 et il a fait partie du dernier chapitre de la formation en NASL.

Son rendement lui a valu une promotion quand le club a grimpé en MLS et il ne peut que se réjouir du chemin parcouru en sol québécois.  

« Assurément, c’est une grande satisfaction. Le foot est composé de beaux moments et d’autres plus pénibles. C’est une grande marque de fierté de rester au fil des années. J’ai côtoyé de grands noms comme (Alessandro) Nesta, (Marco) Di Vaio, (Ignacio) Piatti et (Didier) Drogba et c’est une fierté d’être le plus utilisé », a décrit l’excellent communicateur.

Après avoir joué sous les ordres de Jesse Marsh, Marco Schällibaum et Frank Klopas, Camara a établi ce nouveau standard sous la gouverne de Mauro Biello.

Quand celui-ci avait été nommé aux commandes du club, Camara était allé jusqu’à dire qu’il serait prêt à donner sa vie sur le terrain pour Biello. L’entraîneur québécois n’a pas caché sa satisfaction pour son allié de longue date.

« Il est ici depuis si longtemps. C’est un meneur dans le vestiaire, il veut tout faire pour aider l’équipe. On est content pour ce plateau surtout que ce fut une année difficile pour lui l’an passé. On espère qu’il retrouvera tout son élan et il ne ménage pas les efforts pour y arriver », a souligné Biello.

À 32 ans, celui qui a appartenu à l’Olympique de Marseille a donc laissé sa marque sur les premières années de l’équipe en MLS et il entend déployer autant d'ardeur pour que ça se produise maintenant au plan collectif.