MONTRÉAL – Le blanchissage de l’Impact, et du même coup sa fragile confiance, aurait pu s’évaporer très tôt samedi soir si Hassoun Camara ne s’était pas improvisé gardien de but l’instant d’une étourdissante menace en début de match.

À la dixième minute, avec un pointage toujours vierge, le grand défenseur s’est dressé pour bloquer deux tirs à bout portant près de la ligne du filet défendu par Evan Bush.

« Je sentais qu’on était un peu en retard sur un duel ou deux et j’ai essayé d’anticiper en aidant Evan parce que je sentais qu’on allait un peu plier, a raconté Camara après le match. J’ai donc pris sa place pendant un moment en essayant de l’aider du mieux que j’ai pu. Ça a marché et j’en suis très heureux, très fier. »

L’abnégation de Camara, qui s’était vu confier le brassard de capitaine en l’absence de Patrice Bernier et Ignacio Piatti, allait s’avérer un thème collectif dans la victoire de 2-0 de l’Impact aux dépens de D.C. United. À répétition, le bloc défensif montréalais a brouillé et coupé les lignes de tirs adverses pour limiter le nombre de ballons dirigés vers Bush. Ce dernier a fait face à 18 tirs, mais il n’a eu qu’à réaliser deux arrêts pour récolter son troisième jeu blanc de la saison.

Le vétéran Laurent Ciman a été brillant. La qualité de son travail, ainsi que celui de son jeune partenaire Kyle Fisher, a rapidement été soulignée par l’entraîneur Mauro Biello au terme la rencontre. Chris Duvall, qui continue d’apprivoiser une position qui n’est pas la sienne sur le côté gauche, a bien complété un quatuor bien protégé par les milieux défensifs Marco Donadel et Hernan Bernardello.

Ça ne veut pas dire que l’Impact a joué un match parfait, loin de là. Mais Camara a vu une solidarité qui lui a plu et qui le rend optimiste pour la suite des choses.

« On a été très forts dans nos temps faibles, a-t-il résumé. Lorsque l’équipe en face poussait, on a su résister et grandir. Je pense que c’est ce qui nous fait un peu défaut. Avoir des individualités, c’est super, mais à la fin il faut être capable de reposer sur le collectif. Je connais quand même un peu le foot et je sais que c’est collectivement qu’on s’en sortira. »

Les cyniques noteront la faiblesse de l’adversaire que l’Impact avait en face de lui. D.C. United a subi samedi un douzième jeu blanc cette saison. L’équipe de la capitale américaine n’a marqué que douze buts en 18 matchs depuis le début de la campagne.

Mais il s’agit là d’un argument que Camara n’achète pas.

« Par expérience, je sais qu’il n’y a pas de match facile. Ça aurait pu être un piège, justement, de se dire que c’était une équipe facile à jouer et ne pas être dans le coup. Mais collectivement et mentalement, on a été très présents. Ce n’était pas le meilleur des matchs techniquement, mais dans la personnalité, dans l’attitude, on a montré beaucoup de caractère. »

Infatigable Dzemaili

Presqu’arrivé au bout d’une séquence de six matchs en 19 jours, l’Impact forme présentement une équipe non seulement fatiguée, mais amochée. Samedi, c’est notamment sans Piatti, son meilleur buteur, qu’il visait une première victoire en près d’un mois.

Aucun problème, a dit Blerim Dzemaili. L’autre joueur désigné montréalais a offert une énième performance herculéenne dans l’uniforme bleu-blanc-noirs samedi. Il a marqué son troisième but en MLS, s’inscrivant à la feuille de pointage dans un cinquième match consécutif.

Arrivé d’Italie après une saison presque complète en Série A, l’international suisse n’a pratiquement pas eu de répit depuis la matérialisation de son transfert. En plus de participer à six des sept matchs du calendrier régulier, il a pris part à trois des quatre matchs des siens en Championnat canadien.

Et match après match, il continue d’être un catalyseur essentiel pour une équipe qui en prendrait bien quelques autres comme lui.

« C’est un gros caractère, quelqu’un d’important déjà dans le vestiaire, a décrit Hassoun Camara. Il amène une présence et une personnalité qui nous font du bien. [Sur le terrain], c’est un peu la transition entre la phase défensive et la phase offensive, peut-être un élément qui nous manquait dernièrement. Il le fait très bien, il se projette vers l’avant, il a une superbe vision périphérique et il arrive à trouver des balles extraordinaires. »

Après son match de mercredi à Houston, l’Impact profitera d’un congé de deux semaines. Il ne retrouvera le terrain que le 19 juillet contre l’Union de Philadelphie. Il s’agira pour Dzemaili de l’occasion parfaite pour recharger ses batteries.

« J’en ai besoin présentement parce que maintenant, j’ai 50, 55 matchs dans le corps. C’est beaucoup, a-t-il concédé samedi soir. Mais après je vais faire encore plus. Je peux faire encore plus pour cette équipe. »