MONTRÉAL - La plus récente défaite de l’Impact a poussé les joueurs à se regrouper, mardi, durant une trentaine de minutes. Il ne fallait pas que ce revers encaissé contre le Toronto FC ne laisse trop de traces négatives surtout que le prochain adversaire est difficile à dompter.

Rien ne s’annonce facile contre les Red Bulls de New York qui n’ont encaissé qu’une défaite depuis neuf rencontres. En vertu d’un dossier de 16-6-4, la troupe de Chris Armas, qui a succédé à Jesse Marsch, n’est qu’à deux petits points du sommet du classement de la MLS qui est occupé par Atlanta.

Le moment était donc propice pour résoudre quelques accros au sein du collectif.

« C’est vrai que la défaite du week-end dernier nous a fait mal. On a mal entamé le match et on a parlé un peu entre nous cette semaine pour se remobiliser. C’est une dernière ligne droite, il ne reste que sept matchs. C’est à nous de ne pas avoir de regrets parce qu’on a la qualité pour accéder aux éliminatoires. Ça passe par ce match de samedi, je sais que c’est une bonne équipe, mais on joue à domicile et on peut réussir quelque chose si on y croit bien. On n’a plus le droit à l’erreur, on ne peut plus regarder l’adversaire. Il faut récolter des points », a expliqué Saphir Taïder.  

« Certaines choses ont été dites dans le respect pour essayer d’améliorer ce qui n’allait pas. C’est pour que tout le monde se sente concerné, se dire qu’on est tous là les uns pour les autres et que l’équipe prendra le dessus si certains vont moins bien physiquement ou mentalement », a-t-il ajouté. 

Le ralentissement actuel n’est rien aux yeux du gardien Evan Bush. Ça se comprend, il a traversé des périodes nettement plus chaotiques avec l’Impact au fil des ans.

« Je pense que l’état d’esprit est pas mal bon. Il y a toujours des moments durant une saison lors desquels tu dois discuter entre coéquipiers pour s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde. On traverse beaucoup de différentes émotions au cours d’une année. À ce moment-ci, des émotions ressortent. Il y a par exemple des joueurs qui n’ont pas joué depuis un certain temps et d’autres qui sont employés toutes les semaines. Personne ne veut que ces joueurs tiennent cela pour acquis. C’est à propos de trouver ce terrain d’entente pour que tout le groupe pousse ensemble au quotidien. Les deux dernières journées d’entraînement ont été bonnes dans ce sens », a bien résumé Bush.

Cette préparation sera testée amplement samedi soir au stade Saputo. Lors du premier duel entre les deux clubs, le 14 avril, l’Impact avait été heurté par les cornes des Red Bulls dans un revers de 3 à 1. Cette fois, le onze montréalais ne pourra pas plaider l’inexpérience de quelques nouveaux venus comme Rod Fanni, Rudy Camacho, Alejandro Silva et Jeisson Vargas qui avaient tous entamé cette rencontre.

« Bien sûr, jouer dans leur stade demeure très difficile. On devait aussi composer avec plusieurs nouveaux en MLS qui ne comprenaient pas exactement l’implication de cette pression. Maintenant, c’est plus concret avec leur vécu cette saison et notre groupe comprend mieux les tendances de notre ligue. C’est un très bon club pour imposer de la pression, il faudra être prêt pour cela. En même temps, toutes les équipes qui poussent autant vers l’avant exposent des vulnérabilités », a cerné Evan Bush.

« On a parlé des Red Bulls, on sait que c’est une équipe très dynamique qui impose une immense pression. On ne peut pas être surpris par cet aspect », a confirmé Jukka Raitala qui avait participé à cet affrontement.

De son côté, Saphir Taïder avait été tenu à l’écart en raison d’une suspension émanant d’un carton rouge.

« C’est une bonne équipe qui presse beaucoup, ils mettent beaucoup d’intensité dans ce qu’ils font. On n’avait pas si mal joué que ça, mais on avait peut-être été dépassés par leur intensité. Ce sera un match différent à domicile avec notre public et notre position actuelle ainsi que la confiance gagnée dans les dernières semaines. Il faudra tout donner pour ajouter ces points », a-t-il mentionné.  

Les Red Bulls voguent à un train d’enfer pour différentes raisons incluant leur impressionnant rendement sur les terrains adverses.

« Ils sont tout aussi bons à l’étranger parce qu’ils conservent le même style ou presque. Ils ont un jeune groupe qui ne s’épuise pas. L’un de leurs meilleurs joueurs (Tyler Adams) n’a que 19 ans. Quand tu peux miser sur des joueurs qui sont en mesure de retrouver leurs forces après deux ou trois jours, c’est très utile. Ensuite, ils ont des piliers comme Luis (Robles) dans les buts et Bradley (Wright-Phillips) devant qui permettent de tempérer les choses quand les jeunes perdent un peu la tête. Ça crée un beau mélange », a constaté Bush.

Mardi, l’entraîneur Rémi Garde disait que ses joueurs doivent se rappeler ce qui leur a permis de sortir la tête de l’eau il y a quelques semaines. Plongés dans une tourmente, les joueurs de l’Impact avaient réagi de belle façon défensivement avec trois victoires consécutives sans céder de but.

Alors, est-ce qu’un retour à un jeu plus hermétique serait la solution surtout contre une puissance comme les Red Bulls?  

« Quand on perd, le problème est la défense et quand on ne marque pas, ce sont les attaquants. Ça devient des questions faciles à créer pour les médias. Je pense que c’est plus une question d’équipe. Ce ne sont pas juste les défenseurs, c’est parfois nous, les milieux, qui défendent mal si bien que les défenseurs étaient en difficulté. C’est de la chimie d’équipe. Sur vidéo, on peut voir que les fautes varient donc tout le monde est concerné dans la défaite ou la victoire. C’est à nous de rester soudés pour ce match avant la trêve », a conclu Taider.