« C'est l'attitude qu'il faut changer, pas les joueurs », avait dit Carlo Ancelotti. Mission accomplie pour le Bayern, qui a retrouvé ses valeurs pour balayer à la fois le PSV Eindhoven (4-1) et ses doutes mercredi en Ligue des champions.

Cette victoire laisse les Bavarois à trois points de l'Atletico Madrid, seule équipe du groupe D à avoir gagné ses trois premiers matchs.

Les stars du Bayern, critiquées pour leur manque d'engagement depuis trois semaines, ont livré une entame de match quasi parfaite, à l'image d'un Arjen Robben auteur d'un match énorme.

Le Néerlandais a été à l'origine de deux des trois premiers buts de son équipe, et a marqué lui-même le quatrième (84e).

Après quinze minutes de jeu, Munich avait asphyxié le PSV, avec presque 75 % de possession de balle, et sept tirs au but contre zéro aux Néerlandais.

Thomas Müller, qui n'a toujours pas marqué une seule fois en sept matchs de Bundesliga, a ouvert le score à la 13e minute, à la reprise d'un corner joué rapidement par ce vieux filou de Robben, qui avait vu que la défense d'Eindhoven n'était pas encore placée.

Kimmich en état de grâce

Huit minutes plus tard, c'est Joshua Kimmich qui prolongeait de la tête un centre contré de David Alaba qui prenait le chemin des filets (2-0, 21e). Kimmich, en état de grâce cette saison à 21 ans, marquait là son 8e but depuis le début de la saison, toutes compétitions confondues. Pas mal pour un demi défensif!

Pendant une dizaine de minutes encore, les vagues rouges déferlaient sur le but de Jeroen Zoet, qui était à l'ouvrage pour éviter une punition avant même la pause.

Et puis le Bayern s'est relâché. Et sur un contre mené très rapidement, Luciano Narsingh a laissé Alaba derrière lui et a battu Manuel Neuer d'un beau tir des 18 mètres, à l'aide du poteau (2-1, 41e).

Si Ancelotti peut reprocher quelques choses à ses hommes, c'est de ne pas avoir réussi à tuer le match plus rapidement, malgré plusieurs occasions franches.

Le PSV, tenu à coup de parades spectaculaires par son gardien Zoet, y a cru longtemps, jusqu'au but de Robert Lewandowski à l'heure de jeu. Le buteur polonais, qui n'avait plus marqué en club depuis le 17 septembre, claquait de la tête dans les filets un ballon repoussé par Zoet, après un remarquable travail préparatoire de Robben (59e, 3-1).

Le Bayern pouvait respirer, avant que Robben ne clôture la marque.

L'Atletico sauve l'essentiel

L'Atletico Madrid d'Antoine Griezmann s'est lui imposé sans briller à Rostov (1-0) pour conserver la tête de la poule D et envisager sereinement la suite.

Yannick Carrasco, déjà buteur décisif lors du choc contre le Bayern (1-0), a sorti les siens d'un mauvais pas. L'international belge a repris victorieusement un centre de Juanfran (62e) pour libérer les Colchoneros du piège russe qui se refermait doucement sur eux.

Bien loin de sa flamboyante prestation dans le jeu contre Grenade (7-1) en Championnat d'Espagne d'il y a quatre jours, l'Atletico se satisfera pleinement de la belle opération comptable qu'il a réalisée.

Leaders avec 9 pts devant les champions d'Allemagne (6 pts), les hommes de Diego Simeone auront l'occasion de valider leur qualification pour les 8e de finale dès la prochaine journée, en cas de victoire contre les mêmes Russes le 1er novembre.

Au coup de sifflet final, le soulagement sur le visage des Madrilènes en disait long sur leur difficulté à faire sauter le verrou russe.

Face au bloc bas et resserré des locaux, Antoine Griezmann s'est beaucoup déplacé pour offrir des solutions à ses compagnons d'attaque. Carrasco a notamment profité d'une subtile remise du Français pour se présenter face au gardien, mais ce dernier s'est montré impérial (11e).

Mais à l'image du Belge, dont la maladresse a été imitée par Angel Correa (3e, 24e), les Colchoneros ont longtemps péché dans la finition pour concrétiser leur large domination.

Fâchés avec ses buteurs, les Madrilènes s'enlisaient lentement dans le bourbier de l'Olimp-2, au rythme des nombreuses fautes des locaux, avant que Carrasco frappe et inscrive un quatrième but en deux matches, après son triplé contre Grenade.

Griezmann, de la tête, aurait pu faire le bris (83e) et éviter quelques sueurs froides aux siens en toute fin de match, quand la frappe de Christian Noboa était déviée des poings par un Jan Oblak vigilant (88e).

Entré en cours de jeu (57e), Kévin Gameiro n'aura pas pesé. Mais l'essentiel est ailleurs : l'Atletico garde les commandes de son groupe, et peut préparer sereinement le choc au Séville FC dimanche, histoire de conserver celles de la Liga.