N’ayant pas passé la phase de groupe depuis la Gold Cup de 2009, ou marqué un but depuis le tournoi de 2011, le match contre la Guyane française présentait son lot d’incertitudes pour le Canada. C’est dans un Red Bull Arena aux estrades dégarnies que les troupes d’Octavio Zambrano entamaient l’édition 2017 de la compétition vendredi soir.

Un match fait de hauts et de bas où le Canada a accroché un maximum de points dans une victoire de 4-2.

Libérateurs

Bien que peu embêtés défensivement, on sentait les Canadiens hésitants en possession lors de la première mi-temps. Les échanges à deux se passaient plutôt bien, mais dès qu’un troisième joueur entrait dans l’équation les choses se compliquaient rapidement.

Zambrano a été clair à son arrivée. Il veut une équipe moins craintive et plus positive qu’elle ne l’a été dans le passé. L’intention est certes noble et beaucoup plus excitante que l’approche canadienne à la fin du règne de Benito Floro, mais la forme que cela prendra sur le terrain sous l’Équatorien reste encore floue. Les automatismes viendront avec le temps, mais sont pour le moment peu nombreux.

En attendant de trouver ses repères et son identité sous son nouveau sélectionneur, le Canada a deux options. Se replier en espérant ne pas encaisser, chose qui va à l’encontre des valeurs de l’entraîneur, ou marquer des buts pour s’acheter du temps et s’offrir une certaine marge d’erreur. La deuxième option a prévalu vendredi.

Les buts de Dejan Jakovic à la 28e minute et Scott Arfield quelques secondes avant d’entrer au vestiaire auront été libérateurs à bien des égards. En plus de retrouver le fond des filets à la Gold Cup pour la première fois en six ans, le Canada s’offrait l’opportunité de jouer sans complexes après la pause.

Frousse

C’est une équipe plus confiante qui s’est présentée sur la pelouse pour la reprise. Alphonso Davies en a profité pour montrer son vrai visage après une première moitié de match décevante.

À ses débuts compétitifs avec le Canada, l’ailier de 16 ans a montré l’éventail de ses qualités pour inscrire le troisième but des siens à la 60e minute. Une pointe de vitesse impressionnante lui a permis de se retrouver en échappée face au gardien avant de conclure avec le calme d’un vétéran dans la trentaine. L’unifolié semblait alors à l’abri.

Une pluie diluvienne dans les minutes suivantes a toutefois servi de tonique aux Guyanais qui ont marqué deux fois en autant de minutes pour semer un doute inattendu dans la tête des Canadiens.

Entré pour le gardien partant Milan Borjan à la 64e, Maxime Crépeau de l’Impact de Montréal a encaissé cinq minutes plus tard sur un corner parfaitement exécuté. S’il ne pouvait rien sur le premier, le portier de Candiac voudrait probablement revoir le deuxième où il a su faire le premier arrêt avant de se retrouver dans une position hasardeuse sur le retour dont la Guyane a profité pour réduire l’écart à un but.

Crépeau s’est bien repris par la suite en se signalant avec un magnifique arrêt à sa gauche sur un tir de loin.

Soulagés

Heureusement, l’Unifolié a survécu à cette tempête, tant au sens propre que figuré, et s’est assuré de la victoire à quatre minutes de la fin du match. C’est sur une passe décisive d’Anthony Jackson-Hamel qu’Alphonso Davies a complété son doublé pour redonner une avance de deux buts aux siens.

Dans un tournoi où les deux premiers de chaque groupe, ainsi que deux meilleurs troisièmes passent en quarts de finale, le différentiel pourrait s’avérer un facteur décisif dans le tournoi.

Au final, un Canada largement perfectible a bien amorcé la compétition face à l’adversaire le plus modeste de son groupe. Les vrais tests viendront mardi prochain face au Costa-Rica et vendredi contre le Honduras.