Le club irakien al-Mina vient de terminer sa pire journée de championnat: après une grève générale de ses joueurs, un blessé et un forfait, il est rentré pour découvrir qu'il avait été mis à la porte de son hôtel.

Vendredi, le club de la ville portuaire de Bassora s'est rendu à Bagdad, à quelque 600 km au nord-ouest, pour rencontrer le club du bastion chiite de Sadr City, al-Hussein.

Mais une fois devant le terrain, «tous les joueurs de l'équipe A ont refusé de jouer », rapporte leur entraîneur Nadhem Chaker à l'AFP. Ils protestaient « parce que cela fait des mois qu'ils ne sont plus payés », explique-t-il.

Pour maintenir le match, le président du club fondé en 1931, Jalil Hannoun, lui-même un ancien international, avait d'abord joué la montre et obtenu que la rencontre prévue mercredi soit décalée de deux jours.

Puis, alors qu'aucun accord n'avait été trouvé sur les salaires, il a convoqué vendredi sept joueurs de l'équipe junior, le nombre minimum requis pour autoriser le coup d'envoi dans le championnat national.

Mais la série noire s'est poursuivie pour al-Mina. Au bout de quelques minutes de jeu, son joueur Sajad Kamal a été blessé et a dû sortir. L'arbitre a alors déclaré le club de Bassora perdant par trois buts à zéro, la sanction habituelle quand une équipe ne parvient pas à aligner sept joueurs sur le terrain.

Perdants à Bagdad, des joueurs du club se sont aussi retrouvés à la rue à Bassora. L'hôtel où 17 d'entre eux, venus d'autres villes d'Irak ou de l'étranger, étaient logés, les a mis à la porte, là encore pour factures impayées, a expliqué le coach Chaker.

Dès dimanche, le premier jour de la semaine en Irak, les joueurs « vont déposer une plainte collective auprès de la Fédération irakienne de soccer contre leur club et son président Jalil Hannoun pour faire pression sur eux afin qu'ils apportent une solution », a-t-il ajouté.