BUENOS AIRES, Argentine - Après avoir fait trembler la planète football lors des qualifications, l'Argentine, vice-championne du monde en titre, sera finalement tête de série lors du tirage au sort du Mondial-2018, vendredi en Russie. Mais c'est bien la seule certitude de la bande à « Leo » Messi.

Le billet décroché mi-octobre de justesse par une belle victoire (3-1) contre l'Équateur, avec un triplé du quintuple Ballon d'Or, ne fera pas oublier le parcours cauchemardesque, qui a usé deux sélectionneurs (Gérardo Martino, Edgardo Bauza) avant Jorge Sampaoli.

Alors que le maître à jouer Messi aura 31 ans au Mondial et que les derniers résultats en matches amicaux ne sont pas reluisants (victoire étriquée 1-0 contre la Russie et déroute 2-4 face au Nigeria), le temps presse pour l'Albiceleste dans la quête de la recette miracle. 

La confusion dans les rangs blanc et bleu est telle que la légende du football argentin Diego Maradona, furieux d'avoir vu son équipe, sans Messi laissé au repos, s'écrouler devant le Nigeria, a clamé son envie d'en reprendre les rênes.

« Je suis furieux parce qu'il en va de notre prestige, mais les jeunes ne sont pas à blâmer. JE VEUX REVENIR!!! », a écrit le Pibe de Oro sur son compte Instagram.

« Trop de pression »

Le constat est pourtant là : contrairement au Barça, où il est entouré et reçoit des ballons sur un plateau pour faire la différence devant les filets, en équipe nationale, Messi est bien seul. 

L'Argentine est ainsi restée muette durant 309 minutes lors de la phase préliminaire, avant le nul (1-1) face au frêle Venezuela... grâce à un but contre son camp du défenseur de la Vinotinto Rolf Feltscher.

Ce ne sont pas les attaquants qui manquent, mais les buts. Sergio Agüero, Mauro Icardi, Angel Di Maria, Gonzalo Higuain, Paulo Dybala, Cristian Pavon, sont, sur le papier, des atouts sérieux pour l'attaque argentine. Mais ils deviennent transparents dès qu'ils mettent le maillot blanc et bleu.

Sampaoli a pourtant essayé, fait sortir, fait entrer. Mais n'a pas trouvé. Il se dit même prêt à rappeler Higuain, pourtant écarté lors des dernières rencontres contre l'Uruguay (0-0), le Venezuela (1-1), le Pérou (0-0) et l'Équateur (3-1).

« Il y avait trop de pression sur lui. Nous sommes désormais à mi-chemin et je pense qu'il peut être un joueur important », a confié le sélectionneur lundi à Buenos Aires, pour répondre aux supporters qui le rejettent le joueur selon lui. 

« L'Allemagne, je ne la cite pas »

« Le style de l'équipe, c'est attaquer avec six joueurs et défendre avec quatre », a-t-il résumé. Pour lui, l'Argentine « n'a pas suffisamment de latéraux d'élite pour affronter les puissances au Mondial ».

L'équipe de Messi est donc une des têtes de série pour le tirage au sort, à coté de l'hôte, la Russie, et de l'Allemagne, du Brésil, du Portugal, de la France, de la Belgique et de la Pologne. 

« Le pire qui peut nous arriver au tirage au sort c'est l'Espagne pour la phase des poules. Il faut l'éviter », a récemment déclaré à TyC Sports le capitaine argentin, qui avec 61 réalisations est le meilleur buteur de l'Albiceleste.

« Les candidats (au titre)? L'Espagne, le Brésil, l'Allemagne... La France », a confié le crack du Barça.

Sampaoli rejoint son joueur en estimant que « le Brésil, la France et l'Espagne ont une longueur d'avance sur l'Argentine ». 

« L'Allemagne, je ne la cite pas, non pas par oubli mais parce que je n'aime pas comment elle joue », a lâché le sélectionneur.

Lors du Mondial 2014 au Brésil, l'Argentine d'Alejandro Sabella est restée au portes de la gloire, battue (1-0) par la Mannschaft en finale.