MOSCOU - Le président russe, Vladimir Poutine, a accusé les États-Unis de se mêler des affaires de la FIFA et laissé entendre que la vaste enquête qui a mené à l'arrestation de sept hauts dirigeants de la fédération internationale de football se voulait une tentative de ravir la Coupe du monde 2018 à la Russie.

Poutine a indiqué au cours d'une entrevue télévisée diffusée jeudi qu'il trouvait «bizarre» que l'enquête soit lancée à la demande des autorités américaines alors que les crimes qui auraient été commis n'impliquent pas ses citoyens et n'ont pas été commis sur son territoire.

Des accusations de corruption ont été déposées mercredi contre 14 personnes aux États-Unis, dont au moins deux détenant la citoyenneté américaine et ayant des liens avec des banques américaines. Sept des 14 personnes ont été arrêtées mercredi matin à Zurich, à la veille du congrès annuel de la FIFA, au cours duquel aura lieu l'élection présidentielle, vendredi. Sepp Blatter y vise un cinquième mandat.

Dans une enquête indépendante mais menée parallèlement, les autorités suisses ont perquisitionné les quartiers généraux de la FIFA au sujet de l'attribution des Coupes du monde de 2018 (en Russie) et de 2022 (au Qatar).

Poutine a déclaré que même si "quelqu'un avait commis des gestes répréhensibles, «la Russie "n'a rien à voir avec cela». Il a ensuite laissé entendre que cette enquête des Américains était une tentative de s'en prendre à ceux qui diffèrent d'opinion, comme leurs enquêtes contre les dénonciateurs Julian Assange et Edward Snowden.

«Les Américains utilisent les mêmes méthodes, malheureusement, pour atteindre leurs buts et lancer des procédures judiciaires illégales contre certaines personnes, a affirmé Poutine. Il ne fait aucun doute pour moi qu'il s'agit-là d'une tentative évidente de nuire à la réélection de M. Blatter. Nous savons les pressions qui ont été exercées sur lui en lien avec l'attribution du Mondial 2018 à la Russie.»

Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, qui est aussi membre du comité exécutif de la FIFA, se trouve présentement à Zurich. Il a déclaré mercredi que son pays accueillait favorablement la tenue de cette enquête.