Le prince de Monaco, c'est Rafael Nadal : pour la onzième fois, le no 1 mondial a inscrit son nom au palmarès du Masters 1000 de Monte-Carlo, cette fois aux dépens du renaissant Japonais Kei Nishikori, battu 6-3, 6-2 dimanche.

Nadal, premier joueur à remporter onze fois le même tournoi, ne pouvait pas espérer mieux lancer la saison sur sa surface de coeur, lui qui briguera le même record dans un mois à Roland-Garros (27 mai-10 juin).

« C'est une très bonne nouvelle pour moi qui revient de blessure. C'est très bon pour ma confiance », a-t-il souligné.

Car si l'Espagnol avait fait une incursion très rassurante en Coupe Davis début avril, au pied du Rocher, il réapparaissait sur le circuit pour la première fois trois mois après son abandon en quarts de finale des Internationaux d'Australie fin janvier, jambe droite blessée.

« J'ai traversé des moments difficiles ces quatre, cinq derniers mois », a rappelé Nadal, dont la fin d'année dernière avait également été pertubée par des ennuis physiques, et qui espère « avoir la chance de rester en bonne santé pendant toute la saison sur terre battue ».

Une fois de plus, le Majorquin a montré, à 31 ans, sa capacité de rebond: sur la terre monégasque, définitivement un de ses terrains de jeu favoris, il a retrouvé instantanément son rythme infernal, jusqu'à corriger en quarts de finale (6-0, 6-2) l'Autrichien Dominic Thiem, pourtant le dernier à l'avoir battu sur ocre. Et s'étonner lui-même.

Douze finales depuis 2005

« Franchement, je dois reconnaître que c'est difficile de mieux jouer qu'aujourd'hui », avait-il reconnu jeudi. « J'ai été très agressif, en revers, en coup droit, au service. J'ai bien défendu, bien retourné. Que dire de plus? »

Peut-être seulement que le défi pour déboulonner le maître absolu de la terre battue s'annonce cette saison encore colossal.

Dimanche, Nishikori, fort de ses deux premiers succès sur des membres du top-5 depuis janvier 2017 (Cilic puis A. Zverev), n'a pas démérité. Percutant en contre, très mobile d'entrée, le Japonais, ex-no 4 mondial tombé au 36e rang après une saison 2017 écourtée par un poignet droit récalcitrant, a saisi sa chance dès qu'elle se présentait. Il a même brisé le premier, pour mener 2-1.

Mais Nadal a ensuite appuyé sur l'accélérateur. En miroir, le jeu de Nishikori s'est effiloché petit à petit et, comme Thiem et le Bulgare Grigor Dimitrov avant lui cette semaine, il n'a pas réussi à faire dérailler l'étouffante machine ibérique.

Après à peine plus d'une heure trente minutes de match, l'élève de Carlos Moya a soulevé le trophée pour la onzième fois en douze finales. Comme entre 2005 et 2012, et depuis 2016. Un seul homme l'a battu à ce stade de la compétition en Principauté : Novak Djokovic en 2013.

Nishikori aux portes du top-20

Avec 76 titres à son palmarès, Nadal, assuré de rester sur le trône de no 1 mondial au moins une semaine de plus, se rapproche à une longueur de John McEnroe (77). Aucun joueur n'a remporté autant de Masters 1000 que lui (31, contre 30 pour Djokovic).

Le voilà désormais à 36 sets gagnés consécutivement sur terre battue. Une série commencée dans la foulée de sa dernière défaite sur sa surface chérie, la saison dernière à Rome, en quarts de finale, contre Thiem.

Bref, tous les voyants sont au vert à l'heure de s'attaquer à une nouvelle quête de Undécima, à Barcelone la semaine prochaine.

Particularité de cette édition 2018 : un invité de marque de dernière minute « en manque de match », Djokovic, toujours à la recherche de son meilleur niveau après deux ans perturbés par un coude douloureux et une profonde crise de confiance.

Nishikori (28 ans) aussi sera au rendez-vous en Catalogne, avec en tête le doux souvenir de sa semaine monégasque.

Certes, le Japonais a perdu sa quatrième finale en Masters 1000. Mais il va frapper lundi aux portes du top-20, un bond au classement réjouissant pour celui que son poignet a éloigné des courts entre août et janvier derniers et qui n'a renoué que depuis deux mois avec le circuit principal.

« C'est une des grandes semaines depuis mon retour de blessure », s'est-il félicité, s'estimant presque à son meilleur niveau.