MONTRÉAL - Avant que Bianca Andreescu ne défende son titre de championne des Internationaux des États-Unis en septembre prochain - si jamais elle en a l'occasion - il se pourrait qu'elle fasse un retour sur les courts de tennis en participant à des tournois amicaux.

C'est le scénario évoqué par son entraîneur Sylvain Bruneau lors d'une entrevue téléphonique qu'il a accordée à La Presse canadienne.

Un scénario qui, en fait, pourrait offrir à Andreescu ses seules opportunités de jouer des matchs de tennis cette année car Bruneau croit possible que le tennis professionnel, tel qu'on le connaît, ne revienne pas en 2020.

« À ce stade-ci, je ne serais pas surpris qu'il n'y ait rien du reste de l'année. Je ne dis pas que c'est ce que je prévois, mais c'est certain que c'est dans les cartons, et je suis prêt à ça. En ce moment, je ne serais pas surpris qu'en novembre ou en octobre, on en arrive à ça », mentionne Bruneau, qui se dit trop incertain face aux différents scénarios de reprise du tennis mondial qu'il a entendus pour s'accrocher à l'un d'entre eux.

Il semble par ailleurs convaincu qu'on verra du tennis sous la forme de tournois hors-concours, présentés dans le respect des mesures sanitaires et des règles imposées par les autorités dans la foulée de la COVID-19.

« Ce qui est certain, c'est qu'il va y avoir plein d'autres événements. Ça, c'est sûr. Déjà, Bianca a des invitations pour aller jouer des tournois exhibitions avec peu de joueurs et sans spectateurs. Je sais qu'il va y avoir plusieurs occasions comme ça où on va respecter les conditions sanitaires et les règles des autorités », fait-il remarquer.

Un tel événement a eu lieu le week-end dernier en Allemagne, et il semble que Patrick Mouratoglou, l'entraîneur de l'Américaine Serena Williams, prépare quelque chose du genre à son académie de tennis en France, en mai. Une activité semblable pourrait aussi être présentée aux États-Unis en juin.

« Ce pourraient être des trucs avec un format différent qui peut être intéressant pour les fans. Mais là, on est loin du tennis professionnel comme on le connaît. Mais c'est une autre possibilité et c'est sûr que Bianca, compte tenu de son statut, va avoir accès à ces choses-là. »

Des occasions ratées

Pour la jeune et talentueuse canadienne de 19 ans, ce serait sans doute mieux que rien. Andreescu n'a pas joué depuis la fin du mois d'octobre, soit un peu plus de quatre mois avant que le tennis tout entier ne soit paralysé par le coronavirus.

Depuis qu'elle a battu Serena Williams en finale des Internationaux des États-Unis, le 7 septembre, Andreescu a participé à seulement six matchs officiels entre le 30 septembre et le 30 octobre, tous en Chine.

Celui du 30 octobre a été son dernier, lorsqu'une blessure au genou gauche l'a forcée à abdiquer lors de son duel contre la Tchèque Karolina Pliskova lors des Finales de la WTA.

Ensuite, des complications ont surgi au moment où elle avait commencé à augmenter la cadence de ses entraînements et ont retardé son retour, au point où elle n'aurait pu défendre sa couronne à Indian Wells, même si le tournoi n'avait pas été annulé à cause du coronavirus.

Or, voilà que son retour devra encore attendre. Déjà que 2019, malgré toutes les heures d'allégresse, avait aussi fait vivre à Andreescu quelques moments de déception.

Aucun tournoi ne sera présenté avant le mois de juillet. Le volet féminin de la Coupe Rogers, où elle devait défendre son titre à Montréal du 10 au 16 août, a été reporté à 2021. Idem pour les Jeux olympiques de Tokyo, qui devaient avoir lieu deux semaines plus tôt, et qu'elle attendait avec fébrilité.

« Bianca était super excitée. Elle adore jouer pour le Canada, elle avait hâte de vivre cette expérience-là, confie Bruneau.

« C'est encore quelque chose qui lui est retiré. Ça s'ajoute au fait qu'elle a l'impression d'avoir perdu plein de choses depuis l'année passée », ajoute-t-il en parlant de ses absences à Madrid, à Rome, de son retrait de Roland-Garros après un seul match et de son forfait à Wimbledon.

Il restera à voir si cette absence beaucoup plus longue que la majorité de ses rivales du circuit sera bénéfique ou nuisible à Andreescu lors de la reprise des activités normales.

« Est-ce que le fait qu'elle a manqué quelques mois de compétition, ça va s'ajouter? Peut-être que non. Peut-être que ça va faire que tout le monde revient après une pause prolongée et part un peu avec une situation égale même si elle n'aura pas joué en Australie ou dans d'autres tournois. C'est une façon de le voir, c'est certain. L'autre façon, c'est l'inverse », explique Bruneau, qui admet pencher davantage pour la première hypothèse.