Eugenie Bouchard n'a pas été en mesure de jouer beaucoup depuis le début de l'année pour diverses raisons. Épuisée en fin d'année 2014 et consciente de la lourde tâche qu'il l'attend en 2015 pour défendre ses points et continuer d'avancer, elle décide d'alléger son calendrier. Elle ne participe qu'à une épreuve hors-concours à Perth avant les Internationaux d'Australie et se débrouille super bien pour défendre beaucoup de points à Melbourne avec une présence en quarts de finale.

La première grande étape se passe assez bien merci. Puis, survient l'épisode de la Coupe Fed qu'elle zappe à la dernière minute et la défaite d'entrée au tournoi d'Anvers devant la dangereuse Mona Barthel 42e mondiale, mais qui excelle à l'intérieur. En manque de matches et de références, Genie veut compétitionner un peu plus, mais un fichu mal de bras la retarde. C'est évident qu'avec son nouvel entraîneur Sam Sumyk on travaille de nouvelles choses, dont notamment brosser la balle un peu plus. Pas évident pour une fille qui a frappé à plat toute sa vie.

Bouchard se présente donc à Indian Wells affamée de matches et super prête physiquement et mentalement. Les conditions dans le désert favorisent son tennis d'attaque et lors de son premier match elle affronte Lucie Hradecka qui l'a battu les deux fois qu'elles se sont affrontées. Mais Eugenie s'est bien améliorée depuis 2012 et cela paraît dès le début du match. Bouchard la balade aisément et l'emporte 6-2, 6-2. Bon départ et excellent tennis de pourcentage, ça promet pour la suite des choses.

La puissante Coco Vandeweghe l'attend au tour suivant et encore une fois la Québécoise est bien préparée et efficace pour contrer les bonnes premières balles de l'Américaine et ses coups droits pétaradants. Bouchard réussit à la perfection à mener le jeu, remporter les points importants et ne rien gaspiller. Petit à petit, on retrouve notre championne.

Pendant ce temps, plusieurs grandes têtes de série tombent au combat dans sa portion de tableau. Bye-bye Sharapova, Wozniacki, Ivanovic, Azarenka, Petkovic, Keys, Cornet et Errani. Jouer en ronde des 16 contre Lesia Tsurenko, 85e mondiale, c'est ce qu'on appelle un sacré bon tableau dans un tournoi de cette importance. Ceci étant dit, c'est certain que Bouchard a tout à perdre. Cela demeure tout de même dangereux quand on examine le tableau puisque Tsurenko s'est qualifiée en gagnant deux matches et a fait tomber deux têtes de série : Petkovic et Cornet. Tout de même pas banal vous en conviendrez...

Bouchard s'avoue vaincue

En début de match, Genie n'a pas de mordant. Je trouve que ses balles avancent moins bien que d'habitude. L'adversaire capitalise sur cette faille pour mener 5-3, mais se blesse à la cheville. Bouchard en profite pour nous amener jusqu'au bris d'égalité qu'elle mène 5-1, mais elle se fait rattraper 5-5. Retrouvant son aplomb elle gagne le bris 7-5. Je me dis que ça y est, qu'elle est partie, que la confiance est sûrement revenue et que de toute façon Tsurenko est blessée. Mais oh que non! Bouchard se met à nouveau dans le pétrin et tire de l'arrière 3-0, deuxième manche. Après des efforts sublimes et une blessure aux abdominaux, elle renverse la situation et sert même pour le match à 5-4. Une fois de plus elle déçoit et perd le set en commettant plusieurs fautes directes.

Forte mentalement, Bouchard redouble d'ardeur et mène 3-0 et 4-1 en troisième manche. Le pire est sûrement derrière elle. Mais non... elle est incapable de se défaire de cette coriace adversaire qui gagne finalement 5 parties de suite pour la victoire. Bouchard est méconnaissable par moments. Elle commet 74 fautes directes dans cette bataille de 2 heures 49 minutes. Parfois vaillante et déterminée, mais par moments très frustrée et inconstante. Décevant!

Donnons cependant à Bouchard et Sumyk le temps de mieux se connaître et se comprendre et vivement d'autres matches à Miami. Le chemin vers les plus hauts sommets est souvent rempli d'embûches. À elle de trouver les solutions qui s'imposent...