Le Russe Daniil Medvedev (no 2 mondial), tenant du titre, a décroché son billet pour les demi-finales du Championnat de l'ATP en dominant l'Allemand Alexander Zverev (no 3) 6-3, 6-7 (3), 7-6 (6) au terme d'une belle bataille de 2 h 35, mardi à Turin.

Avec deux victoires en deux matchs, le Russe, 25 ans, prend seul la tête du groupe Rouge et est désormais assuré de finir à l'une des deux premières places. Il compte une victoire de plus que son adversaire du jour et deux succès d'avance sur le Polonais Hubert Hurkacz et l'Italien Jannik Sinner, qui va remplacer mardi soir au pied levé son compatriote Matteo Berrettini, forfait pour le reste du tournoi.

Medvedev, très solide au service et dominateur dans les longs échanges, a dû s'employer pour remporter ce duel en passe de devenir un nouveau classique : il s'agissait de la 11e confrontation (3e aux Masters) entre ces deux joueurs (6 victoires à 5 pour le Russe), dix jours seulement après la demi-finale du Masters 1000 de Paris remportée beaucoup plus facilement par le Russe (6-2, 6-2).

Le champion olympique allemand, vainqueur des Masters en 2018, a manqué une belle occasion d'entrée en ne concrétisant pas deux balles de bris sur la première mise en jeu du Russe, qui lui n'a pas gâché l'occasion sur le premier jeu de service de Zverev. Avec une grande variété de coups, Medveded a pris le large 3-0 et facilement empoché la première manche.

Mais Zverev, 24 ans, n'a ensuite plus rien lâché. L'Allemand a joué avec les lignes et s'est appuyé sur une rafale d'aces pour rester au contact dans le second set, effaçant une balle de bris brûlante à 3-3 d'un smash autoritaire.

« Un match fou »

Face à l'agressivité de l'Allemand, Medvedev a affiché un parfait sang-froid pour réciter son tennis, jusqu'au tie-break où il a perdu ses nerfs pour la première fois, après avoir été sanctionné pour une (légère) faute de pied. Zverev en a profité pour revenir à une manche partout.

Dans le troisième set, plus équilibré que jamais, les deux joueurs ont de nouveau conservé leurs jeux de service, pour offrir au public turinois un nouveau bris d'égalité. Mieux parti, l'Allemand a finalement craqué, envoyant dans le filet la troisième balle de match du Russe.

« C'était un match fou », a souri Medvedev, qui reste sur sept victoires consécutives aux Masters.

« C'est certainement l'un des matchs à se souvenir. Quand vous gagnez 8-6 au bris d'égalité du troisième set, alors que c'était 4-2 pour lui, je me suis dit, s'il sert quelques as, c'est fini. J'ai fait 6-4 et j'ai pensé, OK c'est mon moment maintenant. Puis, il est revenu à 6-6... C'est une sensation incroyable. Il n'y a pas grand-chose à dire sur le match, sinon incroyable. »

Berrettini abandonne, Sinner expéditif

ContentId(3.1397572):Finales ATP : Jannik Sinner domine Hubert Hurkacz (Tennis)
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En soirée, Hurkacz et le nouveau venu Sinner tenteront de remporter une première victoire pour rester en course pour le deuxième billet d'accès aux demi-finales. Sinner, bien qu'il n'y ait que deux matches à jouer, a une petite chance mais il lui faut impérativement tout gagner.

Berrettini, contraint à l'abandon dimanche lors de son premier match, a annoncé mardi son forfait définitif.

« Je suis dévasté, je n'aurais jamais pensé que je devrais renoncer comme ça au tournoi de tennis le plus important jamais organisé en Italie », a-t-il regretté sur les réseaux sociaux.

De son côté, Jannik Sinner a tenu à justifier sa présence dans ce tournoi réunissant le gratin mondial. 

Avant de se frotter jeudi à Medvedev, il a pris sa revanche avec la manière contre Hubert Hurkacz, vainqueur de leur seule opposition précédente, en avril en finale du Masters 1000 de Miami. Une revanche expédiée en 1 h 25 avec deux bris de service dans chaque manche, contre un Polonais aux frappes lourdes mais manquant singulièrement de précision.

« Ce tournoi, on le joue pour Matteo. C'est d'abord un très grand joueur, mais aussi une personne incroyable, je suis désolé qu'il n'ait pas réussi à jouer », a commenté Sinner.

Tout en ayant une pensée pour le public qui l'a longuement applaudi: « J'étais tendu au début, venir jouer ici c'est incroyable, merci pour le soutien. »