L'Allemande Angelique Kerber a livré une performance absolument parfaite aujourd'hui pour disposer en finale de la toute puissante Serena Williams en deux manches identiques de 6-3. Elle remporte ainsi un troisième titre du Grand Chelem après ses succès à Melbourne et New York en 2016. Ce qui est fantastique, c'est de constater jusqu'à quel point Angie domine dans tous les aspects du jeu.

 

En début de match, je m'attends vraiment à ce que Kerber coure comme une déchaînée sur toutes les balles et qu'elle fasse beaucoup jouer Serena. Pas nécessairement à ce qu'elle soit autant en mesure d'imposer son jeu à l'adversaire. C'est cela qui est pour moi la grande surprise aujourd'hui alors que Kerber brise quatre fois le service de l'Américaine, dont trois fois au premier set!. Qui l'eut cru qu'à l'inverse Williams ne se procure qu'une maigre petite balle de bris?

 

Kerber met fin à la belle histoire de Serena

J'ai aussi beaucoup aimé le comportement de Kerber : calme, concentrée et confiante. Son jeu de jambes est le moteur qui la propulse et pas question de seulement remettre la balle en jeu. Sur certaines séquences Kerber attaque avec justesse en bout de course, remet une balle basse à Serena à négocier à la volée ou bien va chercher quelques points gratuits avec de belles premières balles bien posées. Jamais Angie ne doute dans ce match alors que plus la rencontre avance, plus Serena devient anxieuse. Difficile de s'expliquer pourquoi l'Américaine commet d'aussi grandes bévues. Sans doute en raison de son manque de matchs alors qu'elle ne disputait qu'un quatrième tournoi cette année, avec au compteur seulement 11 victoires. Quant à elle, l'Allemande se présente en finale avec 38 victoires et un titre en 2018, saprée différence. Quel match jubilatoire pour Kerber qui ne dure que 65 minutes...

 

J'admire Angelique pour sa combativité, sa résilience et son éthique de travail. Le trône le plus convoité d'Angleterre lui appartient donc. Au tennis, chacun se bat avec ses limites, complexes, névroses et paranoïa. Parions que Serena va redoubler d'ardeur pour être encore plus prête au US Open...

 

Chez les hommes c'est finalement le revenant Novak Djokovic qui défiera Kevin Anderson en finale. Dommage tout de même pour Rafael Nadal qui s'offre cinq balles de bris au 5e set mais sans en profiter! Cela s'avère mortel 5 h 14 plus tard! C'est quand même moins que la débauche d'énergie laissée sur le terrain par le grand Sud-Africain Kevin Anderson pour se défaire de John Isner 26-24 au 5e set! 6 h 35 de jeu au total. À quand le bris d'égalité à la manche ultime messieurs les dirigeants? Comme le disait Ion Tiriac : « Mais est-ce qu'il y en a un à la tête de l'ITF qui a déjà joué du tennis de haut niveau? »

 

Kevin Anderson, qui a survécu le marathon, espère qu'il pourra récupérer à temps pour se donner une chance de gagner le titre dimanche. J'aime ses commentaires d'après-match : « Est-ce qu'un long cinquième set sans bris d'égalité ajoute de la valeur au match? Absolument pas! Les gens sont venus pour voir deux matchs en demie, pas juste un qui s'étire et s'étire. Il faudrait aussi penser à protéger la santé des joueurs. »

 

Ce qui peut aider Anderson, c'est que Djokovic, qui s'est vu forcer de disputer sa demie en deux jours, ne peut pas non plus être frais comme une rose...