Autant à Montréal qu'à Toronto, nous avons vécu beaucoup d'émotions lors de la dernière semaine. C'est fascinant de réaliser jusqu'à quel point au fil du temps, notre tournoi au Canada, autant chez les dames que chez les hommes, est devenu un évènement de grand prestige. 

Andy Murray, double champion Grand Chelem, se présente chez nous le couteau entre les dents après une sortie rapide au tournoi de Washington alors qu'il s'incline devant Teymuraz Gabashvili après avoir servi pour le match tard au troisième set. Certes, le Russe a joué le match de sa vie et il mérite nos éloges, mais soyons honnête, l'Écossais devait sûrement se demander pourquoi il avait quitté la maison une semaine plus tôt que tous les autres cadors! Pour jouer un maigre petit match? Rien pour l'aider dans sa préparation pour le US Open.

Une finale enlevante!

Cependant, il a réagi comme tout champion devant l'adversité. Accompagné par Jonas Bjorkman cette semaine, le mandat est clair : tout faire pour utiliser ses armes avec plus d'efficacité et passer à l'attaque plus régulièrement. Solide devant Tommy Robredo, opportuniste face au gros serveur Gilles Muller et tout à son affaire devant le champion en titre Jo-Wilfried Tsonga, il fallait voir si toutes ses belles intentions d'attaque allaient tenir devant Kei Nishikori. Avouons qu'il s'agit là d'un joueur aux accélérations uniquement menées et sur une belle lancée cette semaine puisqu'il est celui qui a indiqué cavalièrement la porte de sortie à Rafael Nadal.

Au premier set on se brise à qui mieux mieux, mais c'est Andy qui est le plus efficace dans le crunch. Fort du premier set, il réalise comme nous que le Japonais est mal en point physiquement ce qui lui permet de survoler son sujet à la deuxième manche. Murray se sent prêt pour le test suprême : mettre fin à huit défaites consécutives face au numéro 1 mondial, Novak Djokovic.

Nole connaît de beaux moments lors de ses deux premiers matchs, mais pour être franche, Ernests Gulbis qui a profité de deux balles de matchs aurait dû le battre. En demie, Jérémy Chardy manque un peu de fraîcheur physique pour soutenir le genre de cadence imposée par le Djoker, donc logiquement il passe mais non sans inquiéter. Novak souffre d'une blessure au coude droit et cela l'embête plus que l'on pense.

Compte tenu de tout, c'est logique que Murray lui soutire facilement le premier set en finale. D'abord parce qu'il sert mieux et que son tennis d'attaque est beautiful. Le set est tout de même intense et malheureusement pour lui, son énergie en début de deuxième manche n'est pas à la hauteur. Il est puni et brisé deux fois alors que Novak retrouve de sa superbe pour forcer la présentation de la troisième manche.

Cette manche ultime est un régal pour les yeux puisque les deux protagonistes s'arrachent. Trois heures plus tard, le plus régulier des deux en tennis d'attaque et au service soulève le trophée. Bonne idée de démontrer à Novak qu'il peut à nouveau le battre à deux semaines du US Open. Ce triomphe est un troisième au Canada et lui permet de se qualifier pour le championnat de fin de saison et de reprendre la 2e place mondiale. Pas mal... well done Andy...

Bencic championne à Toronto!

Que dire maintenant du parcours fabuleux de la jeune de 18 ans Belinda Bencic à Toronto. C'est par la grande porte qu'elle fait sa place en ronde ultime. Plus constante qu'Eugenie Bouchard d'entrée, elle se rend en finale en battant des filles qui ont rêgné au sommet du classement mondial. Caroline Wozniacki, Ana Ivanovic et l'incontournable Serena Williams, elle chasse avec brio de Toronto!

En finale elle est tout simplement plus forte physiquement que la 3e mondiale Simona Halep. La Roumaine se blesse à une cuisse, souffre de nausée et de maux de ventre mais se bat comme une acharnée pour forcer la présentation d'une troisième manche. Dans cette chaleur moite elle ne peut tenir jusqu'à la fin et doit abandonner à 0-3. Il s'agit d'un premier triomphe d'importance pour Bencic qui grimpe jusqu'à la 12e place mondiale. Quelle semaine de rêve!

Nous, on poursuit demain (lundi) à 13 h 30 avec le Masters de Cincinnati. À bientôt!