LONDRES - Les joueurs de tennis de la Russie et du Bélarus ne pourront pas jouer au prochain tournoi de Wimbledon en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé le All England Club mercredi.

Parmi les athlètes de premier plan qui seront touchés par cette sanction se trouvent le champion en titre des Internationaux des États-Unis, Daniil Medvedev, no 2 au monde; le tennisman classé huitième Andrey Rublev; Aryna Sabalenka, demi-finaliste à Wimbledon l'an dernier et classée quatrième; Victoria Azarenka; ainsi qu'Anastasia Pavlyuchenkova, finaliste à Roland-Garros l'an dernier.

Medvedev, Rublev et Pavlyuchenkova sont originaires de la Russie; Sabalenka et Azarenka viennent du Bélarus.

Le tournoi de Wimbledon se mettra en branle le 27 juin. En mars, les dirigeants du All England Club avaient confirmé qu'ils tenaient des discussions avec le gouvernement britannique au sujet de la présence des Russes à ce tournoi du Grand Chelem.

«C'est notre responsabilité de faire notre part dans les vastes efforts (...) pour limiter l'influence mondiale de la Russie à l'aide des moyens les plus forts possible», ont précisé les responsables du All England Club, dans une déclaration d'abord publiée sur Twitter.

«Dans les circonstances d'une telle agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire un quelconque avantage de l'implication de joueurs russes ou biélorusses avec le tournoi.»

Les athlètes russes ont été interdits de compétitions dans plusieurs sports à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Bélarus est venu en aide aux efforts de guerre russes.

La décision annoncée mercredi constitue une première : Wimbledon devient le premier tournoi de tennis à officiellement exclure les Russes et Biélorusses.

L'ATP a rapidement critiqué les responsables du All England Club, qualifiant la décision d'«unilatérale» et d'«injuste».

«Notre sport est fier d'opérer selon des principes fondamentaux de mérite et d'équité, où les joueurs participent à titre d'individus pour obtenir leur place dans les tournois», a déclaré l'ATP dans un communiqué.

L'ATP a ajouté que la décision «avait le potentiel de créer un précédent dommageable pour le sport».

Les sept groupes régissant le tennis sur la planète avaient décidé le 1er mars dernier que les joueurs de ces pays pourraient participer aux tournois de l'ATP, de la WTA et du Grand Chelem, de façon neutre. La Russie et le Bélarus ont d'ailleurs été exclus de la Coupe Billie-Jean-King et de la Coupe Davis.

Les Internationaux de France, qui seront lancés le 22 mai, seront le premier tournoi du Grand Chelem disputé depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février. Les Russes et Biélorusses y seront admis.

L'Association de tennis des États-Unis (USTA), qui organise les Internationaux des États-Unis, a fait savoir mercredi qu'elle n'avait pas encore pris de décision quant à une participation des athlètes de la Russie et du Bélarus au tournoi, qui commencera le 29 août à New York.

Les dirigeants du All England Club ont par ailleurs indiqué que si "les circonstances changent matériellement entre maintenant et juin", ils vont «réagir en conséquence».

«Nous réalisons que c'est difficile pour les individus touchés, et c'est avec tristesse qu'ils vont souffrir pour les actions des leaders du régime russe», a commenté le président du All England Club, Ian Hewitt.

Quelques joueurs de tennis originaires de l'Ukraine, actifs et anciens - incluant Elina Svitolina et Sergiy Stakhovsky, qui a récemment pris sa retraite - ont publié une déclaration sur Twitter mercredi pour que la WTA, l'ATP et la Fédération internationale de tennis demandent aux joueurs représentant la Russie et le Bélarus s'ils soutiennent l'invasion de l'Ukraine.

«En temps de crise, un silence signifie qu'on est d'accord avec ce qui se passe. Nous avons remarqué que quelques joueurs russes et biélorusses ont, à un certain moment, vaguement fait allusion à la guerre, mais n'ont jamais clairement déclaré que la Russie et le Bélarus l'ont déclenchée sur le territoire de l'Ukraine.»