Blogue : bilan olympique
Amateurs dimanche, 28 févr. 2010. 14:15 vendredi, 13 déc. 2024. 16:57
Et voilà, c'est déjà aujourd'hui que l'aventure prend fin. Dix sept jours plus tard, après des performances extraordinaires et des moments inoubliables, la vasque olympique de Vancouver s'éteindra dans quelques heures.
Et qui dit vasque olympique qui s'éteint dit classique et traditionnelle heure du bilan. Oui, ce n'est pas très original de faire un bilan, mais il faut quand même faire un bilan.
Dans mon premier billet, j'avais écrit que l'on pouvait voir la réalité pré-Jeux le verre à moitié vide ou à moitié plein. La période des Jeux, il faut aussi la voir sous cet angle.
Au cours des 17 derniers jours, j'ai entendu et lu bon nombre de critiques à l'endroit des Jeux de Vancouver et de Whistler : le français lors de la cérémonie d'ouverture, la vasque, la météo, la mort du lugeur. Après quatre jours, certains ponpons britanniques avaient déjà fait le procès de l'organisation : les pires Jeux de l'histoire. Mal organisés. N'importe quoi. Deux, trois accros, comme il y en a à tous les Jeux olympiques, et nous sommes les pires hôtes de la terre.
Encore une fois, chers journalistes britanniques, le verre à moitié vide ou à moitié plein? Parce que pour juger l'organisation de Jeux olympiques, il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de regarder le portrait dans son ensemble. Les Jeux olympiques, ce n'est pas que la météo et une vasque. Quand un juge rend son verdict, il le fait à la fin du procès, pas après avoir entendu deux témoins.
Organiser des Jeux, c'est l'organisation du relais de la flamme, des marchandises olympiques, de la construction des sites de compétition, de l'hébergement de milliers de personnes (etc., etc., etc.) et, surtout, des compétitions sportives. On dirait que certains ont peut-être tendance à oublier que les Jeux olympiques, c'est d'abord et avant tout un événement sportif avec des athlètes qui s'entraînent dur. Oui, oui. Du sport avec des athlètes pis toute, pis toute, pis toute...
Et de ce côté, Vancouver et Whistler, à l'instar des autres villes hôtes, ont été le théâtre de performances sportives exceptionnelles. Simon Ammann qui survole les tremplins. Shaun White qui dévore la compétition à Cypress, Andre Lange qui remporte une quatrième médaille d'or, Alexandre Bilodeau qui remporte une première médaille d'or pour le Canada au Canada. Et que dire de la prestation hors du commun de Joannie Rochette. Dans 50 ans, on parlera encore du courage exemplaire démontré par cette jeune athlète.
Mais, oui, il faut avoir l'honnêteté de dire que l'organisation des Jeux n'a pas été parfaite. Mais il faut aussi avoir l'honnêteté de se demander s'il est possible d'être parfait quand vient le temps d'organiser le plus gros événement sur la terre. Poser la question, c'est y répondre. Impossible de récolter un 100% au bulletin pour l'organisation de Jeux olympiques. La météo, la vasque obstruée, les pépins techniques lors de la cérémonie versus tout le reste qui s'est bien déroulé.
Quelques pépins versus tout ce qui s'est bien déroulé. Dans l'ensemble des trucs qu'il faut organiser pour la tenue de Jeux, ces pépins sont des détails mineurs. Très visibles, mais mineurs. La nature humaine est ainsi faite. On ne voit pas ce qui se déroule bien. On voit uniquement les problèmes et les pépins. Tout ça, ça vaut beaucoup plus que la note de passage de 60%. Disons qu'on est sévère et qu'on enlève un gros 10% au bulletin de l'organisation pour ces impairs. Ça donne bien toujours une note plus que respectable de 90%. Combien d'entre nous finissions nos cinq années à l'école secondaire avec une moyenne générale de 90%? Peu. Donc, au lieu de critiquer et ne mettre l'accent que sur le 10%, serait-il possible de féliciter le 90% de réussite? Encore une fois, le verre à moitié vide ou à moitié plein?
Personnellement, ce que je trouve le plus dommage, c'est que la très grande majorité des critiques ont été émises par des gens qui n'avaient jamais mis les pieds à Vancouver de leur vie avant les Jeux ou qui ont critiqué l'organisation des Jeux même s'ils n'étaient pas présent à Vancouver.
On se fait une opinion en analysant les faits et surtout en sélectionnant les faits qui font notre affaire. Donc, si on ne met l'accent que sur la vasque, les pépins techniques, la mort du lugeur, la météo, on va décrier l'organisation des Jeux.
Personnellement, sans évacuer ces pépins de l'équation, ce n'est pas ça que je vais retenir. Ce que je vais surtout retenir des Jeux de Vancouver (et ça, il fallait être sur place pour le vivre et le comprendre), c'est que pour la première fois depuis que j'ai déménagé à Vancouver, en novembre 2008, j'ai vu cette ville vivre.
Dans mon premier billet, j'écrivais que la fièvre olympique ne se sentait pas vraiment à Vancouver à quelques mois des Jeux. Même quelques semaines avant le début de ce grand événement, la fièvre olympique tardait à se faire sentir. Mais tout ça a bien vite changé dès que la flamme olympique s'est pointée le bout du nez dans la région de Vancouver.
Non, jamais n'avais-je vu la ville être aussi vivante. Jamais vu les habitants de Vancouver manifester autant d'excitation; des gens par milliers déferlant, du jour 1 au jour 17, dans les rues du centre-ville jusque tard la nuit, arborant par milliers le drapeau du Canada et des autres pays, les chandails de l'équipe de hockey d'Équipe Canada. Partout, des gens le visage maquillé en rouge et blanc.
Les uns criant n'importe où, n'important quand; les autres répondant à ces mêmes cris de joie. Des gens s'improvisant joueurs de hockey au beau milieu de la rue avec une roulette de tape électrique sans but, juste le simple plaisir de jouer au hockey dans la rue. Des gens se plantant devant les vitrines des bars et restaurants pour voir les matchs de l'équipe canadienne de hockey.
Des lignes d'attente à l'entrée de chaque pavillion dispersés aux quatre coins du centre-ville. Ou à l'entrée de la super boutique olympique, même ouverte 24 heures sur 24 les fins de semaine, pour pouvoir mettre la main sur les marchandises officielles. À ce jour, trois millions de paires de mitaines rouges ont été vendues et deux millions de chandails à capuchon « Canada » ont trouvé preneurs. Ces marchandises se vendent tellement bien que les autres magasins du Canada ont été mis à contribution : on leur a demandé d'envoyer le reste de leurs stocks à Vancouver pour suffir à la demande.
Le COVAN s'était fixé comme objectif 54 millions de dollars en revenus de vente de marchandise, un chiffre plus élevé que celui atteint lors des Jeux d'été de Sydney. Et le Comité d'organisation se dit optimiste d'éclipser la marque de Sydney. À titre comparatif, le Comité d'organisation des Jeux de Turin avait vendu pour 20 millions de dollars de marchandises. Celui de Salt Lake City avait amassé 35 millions de dollars en marchandises olympiques. La fièvre olympique, elle a été bien bâtie.
Oui, pour moi, le verre est plus plein que vide.
En terminant, mes coups de cœur des Jeux de Vancouver.
- Les fameux pantalons « carottés » des curleurs norvégiens
- Les réactions de Marianne St-Gelais après sa médaille d'argent au 500m, de Jon Montgomery après sa remontée sublime vers l'or en skeleton, de la jeune Chloé Dufour-Lapointe après sa rafraîchissante cinquième place en bosses.
- Tessa Virtue et Scott Moir qui écrivent une page dans le livre d'histoire du sport olympique au Canada en remportant une première médaille d'or en danse.
-Jasey-Jay Anderson, ce grand champion qui remporte finalement une médaille à son dernier tour de piste olympique.
- Et bien sûr, le courage de Joannie Rochette.
Et qui dit vasque olympique qui s'éteint dit classique et traditionnelle heure du bilan. Oui, ce n'est pas très original de faire un bilan, mais il faut quand même faire un bilan.
Dans mon premier billet, j'avais écrit que l'on pouvait voir la réalité pré-Jeux le verre à moitié vide ou à moitié plein. La période des Jeux, il faut aussi la voir sous cet angle.
Au cours des 17 derniers jours, j'ai entendu et lu bon nombre de critiques à l'endroit des Jeux de Vancouver et de Whistler : le français lors de la cérémonie d'ouverture, la vasque, la météo, la mort du lugeur. Après quatre jours, certains ponpons britanniques avaient déjà fait le procès de l'organisation : les pires Jeux de l'histoire. Mal organisés. N'importe quoi. Deux, trois accros, comme il y en a à tous les Jeux olympiques, et nous sommes les pires hôtes de la terre.
Encore une fois, chers journalistes britanniques, le verre à moitié vide ou à moitié plein? Parce que pour juger l'organisation de Jeux olympiques, il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de regarder le portrait dans son ensemble. Les Jeux olympiques, ce n'est pas que la météo et une vasque. Quand un juge rend son verdict, il le fait à la fin du procès, pas après avoir entendu deux témoins.
Organiser des Jeux, c'est l'organisation du relais de la flamme, des marchandises olympiques, de la construction des sites de compétition, de l'hébergement de milliers de personnes (etc., etc., etc.) et, surtout, des compétitions sportives. On dirait que certains ont peut-être tendance à oublier que les Jeux olympiques, c'est d'abord et avant tout un événement sportif avec des athlètes qui s'entraînent dur. Oui, oui. Du sport avec des athlètes pis toute, pis toute, pis toute...
Et de ce côté, Vancouver et Whistler, à l'instar des autres villes hôtes, ont été le théâtre de performances sportives exceptionnelles. Simon Ammann qui survole les tremplins. Shaun White qui dévore la compétition à Cypress, Andre Lange qui remporte une quatrième médaille d'or, Alexandre Bilodeau qui remporte une première médaille d'or pour le Canada au Canada. Et que dire de la prestation hors du commun de Joannie Rochette. Dans 50 ans, on parlera encore du courage exemplaire démontré par cette jeune athlète.
Mais, oui, il faut avoir l'honnêteté de dire que l'organisation des Jeux n'a pas été parfaite. Mais il faut aussi avoir l'honnêteté de se demander s'il est possible d'être parfait quand vient le temps d'organiser le plus gros événement sur la terre. Poser la question, c'est y répondre. Impossible de récolter un 100% au bulletin pour l'organisation de Jeux olympiques. La météo, la vasque obstruée, les pépins techniques lors de la cérémonie versus tout le reste qui s'est bien déroulé.
Quelques pépins versus tout ce qui s'est bien déroulé. Dans l'ensemble des trucs qu'il faut organiser pour la tenue de Jeux, ces pépins sont des détails mineurs. Très visibles, mais mineurs. La nature humaine est ainsi faite. On ne voit pas ce qui se déroule bien. On voit uniquement les problèmes et les pépins. Tout ça, ça vaut beaucoup plus que la note de passage de 60%. Disons qu'on est sévère et qu'on enlève un gros 10% au bulletin de l'organisation pour ces impairs. Ça donne bien toujours une note plus que respectable de 90%. Combien d'entre nous finissions nos cinq années à l'école secondaire avec une moyenne générale de 90%? Peu. Donc, au lieu de critiquer et ne mettre l'accent que sur le 10%, serait-il possible de féliciter le 90% de réussite? Encore une fois, le verre à moitié vide ou à moitié plein?
Personnellement, ce que je trouve le plus dommage, c'est que la très grande majorité des critiques ont été émises par des gens qui n'avaient jamais mis les pieds à Vancouver de leur vie avant les Jeux ou qui ont critiqué l'organisation des Jeux même s'ils n'étaient pas présent à Vancouver.
On se fait une opinion en analysant les faits et surtout en sélectionnant les faits qui font notre affaire. Donc, si on ne met l'accent que sur la vasque, les pépins techniques, la mort du lugeur, la météo, on va décrier l'organisation des Jeux.
Personnellement, sans évacuer ces pépins de l'équation, ce n'est pas ça que je vais retenir. Ce que je vais surtout retenir des Jeux de Vancouver (et ça, il fallait être sur place pour le vivre et le comprendre), c'est que pour la première fois depuis que j'ai déménagé à Vancouver, en novembre 2008, j'ai vu cette ville vivre.
Dans mon premier billet, j'écrivais que la fièvre olympique ne se sentait pas vraiment à Vancouver à quelques mois des Jeux. Même quelques semaines avant le début de ce grand événement, la fièvre olympique tardait à se faire sentir. Mais tout ça a bien vite changé dès que la flamme olympique s'est pointée le bout du nez dans la région de Vancouver.
Non, jamais n'avais-je vu la ville être aussi vivante. Jamais vu les habitants de Vancouver manifester autant d'excitation; des gens par milliers déferlant, du jour 1 au jour 17, dans les rues du centre-ville jusque tard la nuit, arborant par milliers le drapeau du Canada et des autres pays, les chandails de l'équipe de hockey d'Équipe Canada. Partout, des gens le visage maquillé en rouge et blanc.
Les uns criant n'importe où, n'important quand; les autres répondant à ces mêmes cris de joie. Des gens s'improvisant joueurs de hockey au beau milieu de la rue avec une roulette de tape électrique sans but, juste le simple plaisir de jouer au hockey dans la rue. Des gens se plantant devant les vitrines des bars et restaurants pour voir les matchs de l'équipe canadienne de hockey.
Des lignes d'attente à l'entrée de chaque pavillion dispersés aux quatre coins du centre-ville. Ou à l'entrée de la super boutique olympique, même ouverte 24 heures sur 24 les fins de semaine, pour pouvoir mettre la main sur les marchandises officielles. À ce jour, trois millions de paires de mitaines rouges ont été vendues et deux millions de chandails à capuchon « Canada » ont trouvé preneurs. Ces marchandises se vendent tellement bien que les autres magasins du Canada ont été mis à contribution : on leur a demandé d'envoyer le reste de leurs stocks à Vancouver pour suffir à la demande.
Le COVAN s'était fixé comme objectif 54 millions de dollars en revenus de vente de marchandise, un chiffre plus élevé que celui atteint lors des Jeux d'été de Sydney. Et le Comité d'organisation se dit optimiste d'éclipser la marque de Sydney. À titre comparatif, le Comité d'organisation des Jeux de Turin avait vendu pour 20 millions de dollars de marchandises. Celui de Salt Lake City avait amassé 35 millions de dollars en marchandises olympiques. La fièvre olympique, elle a été bien bâtie.
Oui, pour moi, le verre est plus plein que vide.
En terminant, mes coups de cœur des Jeux de Vancouver.
- Les fameux pantalons « carottés » des curleurs norvégiens
- Les réactions de Marianne St-Gelais après sa médaille d'argent au 500m, de Jon Montgomery après sa remontée sublime vers l'or en skeleton, de la jeune Chloé Dufour-Lapointe après sa rafraîchissante cinquième place en bosses.
- Tessa Virtue et Scott Moir qui écrivent une page dans le livre d'histoire du sport olympique au Canada en remportant une première médaille d'or en danse.
-Jasey-Jay Anderson, ce grand champion qui remporte finalement une médaille à son dernier tour de piste olympique.
- Et bien sûr, le courage de Joannie Rochette.