"Le sport, une école de vie"
Amateurs jeudi, 9 juin 2005. 18:45 samedi, 14 déc. 2024. 20:01
(RDS) - Nommé sous-ministre adjoint au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport le 11 mai dernier, Claude Mailhot a effectué sa dernière présence en direct sur les ondes du Réseau des sports mercredi le 8 juin 2005 à l'occasion de la diffusion du match entre les Mariners de Seattle et les Marlins de la Floride. Pour le vétéran de la scène journalistique sportive, il s'agit d'une date qui restera à jamais gravée dans sa mémoire puisqu'il était à l'emploi du Réseau des sports depuis plus de 14 ans.
Quatorze ans à l'antenne du Réseau des sports et plus de 30 ans dans le monde du journalisme sportif, on ne peut pas oublier ainsi une si grande partie de sa vie en criant ciseaux. Les gens qui ont regardé la diffusion du match entre les Mariners et les Marlins comprendront donc que Claude a versé quelques larmes lors de sa dernière intervention à RDS.
Des souvenirs reliés à sa passion, Claude en a collectionnés pendant ses 14 ans à RDS, mais sa passion du sport lui permettra maintenant de relever un tout nouveau défi, un défi qu'il a hâte de remplir.
"Le problème actuellement au Québec est que les gens, pour des raisons que j'ignore, se sont désintéressées du sport. Je veux connaître les causes de ce désintéressement et je veux combattre ce désintéressement. Il faut retrouver la notion de plaisir rattachée à la pratique d'un sport. Le sport est une école de vie. Tu apprends tellement à côtoyer les autres, à surmonter des obstacles et à respecter l'adversaire", de lancer Claude Mailhot d'entrée de jeu.
Sans nécessairement en faire la cause unique de tous les problèmes, Mailhot pointe du doigt l'utilisation accrue de l'ordinateur dans les foyers québécois pour expliquer cette perte d'intérêt.
"Si tu ne fais plus de sport, tu ne vis pas ces expériences de vie, tu deviens moins sociable. Maintenant quand tu as un problème, tu fais «delete». Les gens ne se parlent plus : ils s'envoient des courriels. Je suis peut-être de l'ancienne génération, mais je crois qu'on est encore capable de remettre l'intérêt dans la pratique du sport. Dans ma rue, les jeunes ne jouent plus au hockey bottine. Je ne peux pas croire qu'il n'y a plus de jeunes qui aiment encore le hockey. Je trouve ça très dommage", commente Mailhot.
Une décision difficile à prendre
Même s'il a grandement hâte d'aider la cause de la santé des Québécois, Claude Mailhot n'a pas été facile à convaincre et il a mis quelques semaines avant de prendre une décision finale.
"Le premier contact avec le gouvernement a été fait il y a près d'un an et demi. Je dirais que les pourparlers se sont intensifiés il y a deux mois et ça leur a pris un gros trois semaines pour me convaincre. Sans exagération aucune, j'ai dû changer d'idée 30 fois. Il y a même des jours où je changeais d'idée trois fois. J'avais un super bon emploi à RDS, j'aimais l'équipe. Bref, j'aimais tout. Mais pour moi, il s'agissait d'un défi extraordinaire que je ne pouvais refuser. Ça fait 33 ans que je parle de sport et de santé et j'ai maintenant la chance de faire une différence. On m'a assuré qu'on était pour bien m'entourer. J'ai donc signé un contrat de quatre ans", d'affirmer celui qui entre officiellement en fonction lundi le 13 juin.
Des idées plein la tête
Des idées pour améliorer la santé des Québécois par le sport, Claude Mailhot a en mille et une. Même s'il n'a jamais fait de politique auparavant, Claude ne se voit pas lancer 500 projets en même temps et veut demeurer les pieds sur terre. Pour lui, l'important est de commencer par cibler certains besoins.
"La première chose que je veux faire au ministère est de rendre les infrastructures scolaires déjà existantes plus accessibles pour les adultes. Plusieurs gymnases dans les écoles demeurent fermés le soir. Je veux couper les cadenas et permettre au plus grand nombre d'adultes possible d'envahir les gymnases pour qu'ils puissent pratiquer le sport de leur choix. Et je ne parle pas du sport où il faut être dans une ligue et où il faut payer. Je parle du sport de masse accessible à tous", explique le nouveau sous-ministre.
"Je veux également m'attaquer à la question des programmes Sports-Études. Pas que je crois qu'il manque de Sports-Études au Québec. Je veux rendre ces programmes plus accessibles à tous les jeunes. Présentement, seuls les élèves avec les meilleurs résultats académiques ont accès à ces institutions. Je veux que tous les jeunes qui le veulent puissent aller dans les Sports-Études. Et ça n'a rien à voir avec un certain nivellement par le bas de ces programmes; c'est une question de démocratisation de ces institutions. Je ne veux pas qu'ils soient obligés de quitter leurs études pour pratiquer un sport au niveau élite".
Parmi les autres dossiers qu'il aura et voudra gérer au cours des quatre prochaines années, on pense notamment à l'organisation du colloque international sur le sport et la santé dans le monde, l'encadrement des différentes équipes du Québec, la situation des entraîneurs mal-payés, Claude Mailhot semble particulièrement préoccupé par la condition des bénévoles qui s'impliquent dans le sport. Selon le sous-ministre, le statut de bénévole n'est pas aussi valorisé qu'il le devrait et il entend bien changer les choses. C'est selon lui une des clés de la solution...
"Il faudrait donner des crédits d'expérience, pas des crédits d'impôt, parce que certains vont là juste pour sauver de l'argent. Dans ce cas-là, ce n'est plus du bénévolat. Il faut que ces gens-là soient reconnus. Il faut reconnaître l'expérience du type qui a été bénévole pendant trois ans avec une telle équipe de soccer atome BB. Pour plusieurs, le bénévolat le compte pas. On ne donne aucun crédit aux bénévoles. C'est ridicule. Cette expérience est aussi valable à celle du type qui a été payé pour accomplir la même besogne. Le pire, c'est qu'il manque de bénévoles dans le sport au Québec. Et en reconnaissant leur travail, je crois qu'on pourra en recruter davantage et tout le monde va en profiter".
Donner l'exemple
Dans son nouvel emploi, Claude Mailhot aura quelque 75 personnes à diriger. Et ses employés, Claude Mailhot a bien l'intention de les faire bouger, question de donner l'exemple à la population.
"Les gens vont peut-être rire de moi, mais j'ai la ferme intention, peut-être une fois par deux semaines, de louer un gymnase et de dire à mes employés : «Venez avec moi. On prend l'après-midi de congé et on va jouer au basketball». Pas au basketball pour briser des records. Jouer au basketball pour faire de l'exercice, mais aussi pour avoir du plaisir, échanger entre nous et donner le goût au monde de s'adonner à un sport. C'est simple, non!"
Effectivement, Claude, c'est très simple.
Claude veut vos idées
"Comme j'ai toujours été près des athlètes et du public, ce n'est certainement pas mon nouveau titre qui va me changer. Ainsi, par le biais du RDS.ca, je tiens à laisser une tribune à tous ceux et celles pour qui les jeunes, les saines habitudes de vie et les activités sportives sont importants dans leur vie. Cette tribune servira, je l'espère, à nous apporter vos idées qui sait-on jamais, pourraient entraîner des décisions politiques ayant pour but d'améliorer ces trois importans aspects de mon mandat.
Je compte donc sur vous pour nous aider à faire en sorte que nos jeunes retrouvent le goût de l'activité sportive et prennent de saines habitudes de vie".
Quatorze ans à l'antenne du Réseau des sports et plus de 30 ans dans le monde du journalisme sportif, on ne peut pas oublier ainsi une si grande partie de sa vie en criant ciseaux. Les gens qui ont regardé la diffusion du match entre les Mariners et les Marlins comprendront donc que Claude a versé quelques larmes lors de sa dernière intervention à RDS.
Des souvenirs reliés à sa passion, Claude en a collectionnés pendant ses 14 ans à RDS, mais sa passion du sport lui permettra maintenant de relever un tout nouveau défi, un défi qu'il a hâte de remplir.
"Le problème actuellement au Québec est que les gens, pour des raisons que j'ignore, se sont désintéressées du sport. Je veux connaître les causes de ce désintéressement et je veux combattre ce désintéressement. Il faut retrouver la notion de plaisir rattachée à la pratique d'un sport. Le sport est une école de vie. Tu apprends tellement à côtoyer les autres, à surmonter des obstacles et à respecter l'adversaire", de lancer Claude Mailhot d'entrée de jeu.
Sans nécessairement en faire la cause unique de tous les problèmes, Mailhot pointe du doigt l'utilisation accrue de l'ordinateur dans les foyers québécois pour expliquer cette perte d'intérêt.
"Si tu ne fais plus de sport, tu ne vis pas ces expériences de vie, tu deviens moins sociable. Maintenant quand tu as un problème, tu fais «delete». Les gens ne se parlent plus : ils s'envoient des courriels. Je suis peut-être de l'ancienne génération, mais je crois qu'on est encore capable de remettre l'intérêt dans la pratique du sport. Dans ma rue, les jeunes ne jouent plus au hockey bottine. Je ne peux pas croire qu'il n'y a plus de jeunes qui aiment encore le hockey. Je trouve ça très dommage", commente Mailhot.
Une décision difficile à prendre
Même s'il a grandement hâte d'aider la cause de la santé des Québécois, Claude Mailhot n'a pas été facile à convaincre et il a mis quelques semaines avant de prendre une décision finale.
"Le premier contact avec le gouvernement a été fait il y a près d'un an et demi. Je dirais que les pourparlers se sont intensifiés il y a deux mois et ça leur a pris un gros trois semaines pour me convaincre. Sans exagération aucune, j'ai dû changer d'idée 30 fois. Il y a même des jours où je changeais d'idée trois fois. J'avais un super bon emploi à RDS, j'aimais l'équipe. Bref, j'aimais tout. Mais pour moi, il s'agissait d'un défi extraordinaire que je ne pouvais refuser. Ça fait 33 ans que je parle de sport et de santé et j'ai maintenant la chance de faire une différence. On m'a assuré qu'on était pour bien m'entourer. J'ai donc signé un contrat de quatre ans", d'affirmer celui qui entre officiellement en fonction lundi le 13 juin.
Des idées plein la tête
Des idées pour améliorer la santé des Québécois par le sport, Claude Mailhot a en mille et une. Même s'il n'a jamais fait de politique auparavant, Claude ne se voit pas lancer 500 projets en même temps et veut demeurer les pieds sur terre. Pour lui, l'important est de commencer par cibler certains besoins.
"La première chose que je veux faire au ministère est de rendre les infrastructures scolaires déjà existantes plus accessibles pour les adultes. Plusieurs gymnases dans les écoles demeurent fermés le soir. Je veux couper les cadenas et permettre au plus grand nombre d'adultes possible d'envahir les gymnases pour qu'ils puissent pratiquer le sport de leur choix. Et je ne parle pas du sport où il faut être dans une ligue et où il faut payer. Je parle du sport de masse accessible à tous", explique le nouveau sous-ministre.
"Je veux également m'attaquer à la question des programmes Sports-Études. Pas que je crois qu'il manque de Sports-Études au Québec. Je veux rendre ces programmes plus accessibles à tous les jeunes. Présentement, seuls les élèves avec les meilleurs résultats académiques ont accès à ces institutions. Je veux que tous les jeunes qui le veulent puissent aller dans les Sports-Études. Et ça n'a rien à voir avec un certain nivellement par le bas de ces programmes; c'est une question de démocratisation de ces institutions. Je ne veux pas qu'ils soient obligés de quitter leurs études pour pratiquer un sport au niveau élite".
Parmi les autres dossiers qu'il aura et voudra gérer au cours des quatre prochaines années, on pense notamment à l'organisation du colloque international sur le sport et la santé dans le monde, l'encadrement des différentes équipes du Québec, la situation des entraîneurs mal-payés, Claude Mailhot semble particulièrement préoccupé par la condition des bénévoles qui s'impliquent dans le sport. Selon le sous-ministre, le statut de bénévole n'est pas aussi valorisé qu'il le devrait et il entend bien changer les choses. C'est selon lui une des clés de la solution...
"Il faudrait donner des crédits d'expérience, pas des crédits d'impôt, parce que certains vont là juste pour sauver de l'argent. Dans ce cas-là, ce n'est plus du bénévolat. Il faut que ces gens-là soient reconnus. Il faut reconnaître l'expérience du type qui a été bénévole pendant trois ans avec une telle équipe de soccer atome BB. Pour plusieurs, le bénévolat le compte pas. On ne donne aucun crédit aux bénévoles. C'est ridicule. Cette expérience est aussi valable à celle du type qui a été payé pour accomplir la même besogne. Le pire, c'est qu'il manque de bénévoles dans le sport au Québec. Et en reconnaissant leur travail, je crois qu'on pourra en recruter davantage et tout le monde va en profiter".
Donner l'exemple
Dans son nouvel emploi, Claude Mailhot aura quelque 75 personnes à diriger. Et ses employés, Claude Mailhot a bien l'intention de les faire bouger, question de donner l'exemple à la population.
"Les gens vont peut-être rire de moi, mais j'ai la ferme intention, peut-être une fois par deux semaines, de louer un gymnase et de dire à mes employés : «Venez avec moi. On prend l'après-midi de congé et on va jouer au basketball». Pas au basketball pour briser des records. Jouer au basketball pour faire de l'exercice, mais aussi pour avoir du plaisir, échanger entre nous et donner le goût au monde de s'adonner à un sport. C'est simple, non!"
Effectivement, Claude, c'est très simple.
Claude veut vos idées
"Comme j'ai toujours été près des athlètes et du public, ce n'est certainement pas mon nouveau titre qui va me changer. Ainsi, par le biais du RDS.ca, je tiens à laisser une tribune à tous ceux et celles pour qui les jeunes, les saines habitudes de vie et les activités sportives sont importants dans leur vie. Cette tribune servira, je l'espère, à nous apporter vos idées qui sait-on jamais, pourraient entraîner des décisions politiques ayant pour but d'améliorer ces trois importans aspects de mon mandat.
Je compte donc sur vous pour nous aider à faire en sorte que nos jeunes retrouvent le goût de l'activité sportive et prennent de saines habitudes de vie".