Nissan Leaf 2018: une parfaite petite citadine
Sports jeudi, 13 déc. 2018. 18:43 mercredi, 11 déc. 2024. 22:35Cela faisait bien longtemps que je souhaitais conduire cette petite compacte électrique japonaise. Pourquoi? Promenez-vous à Montréal et vous comprendrez: une Leaf stationnée devant l’épicerie, une Leaf arrêtée à un feu rouge, deux Leaf qui se croisent à une intersection, une flotte de Leaf Communauto stationnées derrière un YMCA... et j’en passe.
J’ai donc eu la chance de me joindre brièvement à cette vaste communauté internationale de conducteurs de l’électrique la plus vendue au monde, le temps d’effectuer un essai routier de la Nissan Leaf 2018. Et vous savez quoi? J’ai compris le trip... urbain.
Adieu, extraterrestre
«Tiens, elle est plus belle que dans mes souvenirs…»
Ce commentaire, je l’ai entendu de la bouche de chaque personne devant qui je suis allée pavaner mon nouveau petit joujou. Comme de fait: pour le modèle 2018, Nissan y est allé d’un design un peu plus passe-partout.
Exit, le look exorbité de l’extraterrestre aux yeux remontés; la Leaf d’aujourd’hui se fond davantage dans le paysage. Avec ses feux plus classiques et son design frontal en « V », on reconnaît aisément le nouveau look de Nissan, sans pour autant que celui-ci ne nous saute au visage comme un envahisseur venu d’une autre galaxie.
Les besoins quotidiens
Malgré les avancées incroyables en matière de batteries électriques au cours des dernières années, la question qui fait hésiter bon nombre d’automobilistes est celle de l’autonomie: vais-je pouvoir effectuer tous mes trajets sur une seule recharge? Vais-je me retrouver prise à Saint-Loin-du-Fond-des-Bois avec une batterie déchargée et aucune borne dans un rayon de 10 km?
On le dit et on le répète: les Québécois effectuent, en moyenne, des trajets variant de 20 à 50 km quotidiennement pour aller et revenir du travail. Avec son autonomie de 242 km — dans des conditions optimales —, la Leaf remplit aisément les besoins quotidiens des Québécois.
Qui plus est, il s’agit de l’un des véhicules qui peut se charger dans une borne de recharge rapide, c’est-à-dire qu’il est possible d’effectuer des plus longues distances... avec un peu de préparation. J’ai eu la chance de pouvoir tester la recharge dans une borne de niveau 3 et la rapidité est assez spectaculaire: en moins de 45 minutes, je suis passée d’une charge d’environ 6% à une charge de 81%.
Ainsi, pour de plus longues distances, simplement besoin de prévoir son trajet à l’avance et de noter où se trouvent les bornes rapides. De plus, la carte sur l’écran tactile — disponible à partir du modèle SV — permet de chercher les bornes de recharge à proximité en fonction de la position GPS du véhicule.
Là où elle brille de tous ses feux: en ville
On le dit et on le répète: conduire en ville est un calvaire. Ceux qui viennent de l’extérieur ragent à chaque fois qu’ils franchissent les ponts, ceux qui habitent en ville font tout ce qu’ils peuvent pour éviter de prendre leur voiture.
Bien sûr, un véhicule, aussi agréable à conduire soit-il, ne peut compenser pour les heures perdues dans le trafic, les détours infinis et les armées de cônes oranges. Mais il peut contribuer à diminuer les inconvénients. Dans le cas qui nous intéresse, la Leaf possède (au moins) une fonction qui rend la conduite urbaine beaucoup moins désagréable: la e-Pedal.
La e-Pedal de Nissan va au-delà du simple mode de freinage regénératif; elle permet de conduire sans jamais utiliser la pédale de frein — ou presque. Lorsque ce mode est activé, c’est la pression que l’on met sur l’accélérateur qui va faire accélérer la voiture, ou au contraire, la faire freiner… et ce, jusqu’à l’immobilisation complète du véhicule. En d’autres mots: plus on appuie sur la pédale, plus le véhicule accélère, mais plus on soulève son pied de la pédale, plus il freine.
J’ai donc décidé, en ma capacité de «testeuse», de tenter d’effectuer un trajet sans jamais utiliser la pédale de frein. Et vous savez quoi? J’ai réussi.
Le truc, c’est de conduire sans stress: laisser un bon espace entre soi et le véhicule devant nous, accélérer doucement, commencer à décélérer bien en avance... comme ce qu’on nous apprend dans les cours de conduite.
La voiture électrique marquera-t-elle le retour à une conduite responsable?
Considérations en vrac
- Prise 110V: la Leaf 2018, comme beaucoup de voitures électriques, vient avec son propre câble de recharge pour des prises régulières (110 Volts). Toutefois, après avoir essayé de brancher le câble dans une boîte à l’extérieur d’un garage, je me suis rendue compte que... la prise était trop grosse pour le clapet. Oups.
- Bras de vitesse: il m’a fallu quelques secondes (heum heum, minutes) pour comprendre comment réussir à faire avancer mon véhicule. Le coupable: le bras de vitesse, qui n’est pas... ce à quoi je suis habituée. Même après deux semaines, il fallait que je réfléchisse une fraction de seconde à chaque fois que venait le temps de commencer à rouler. Le changement pour le changement?
- L’aide au stationnement: un autre attrait majeur pour la conduite — ou plutôt, le stationnement — en ville. J’ai beau être une citadine de coeur et de sang, je suis pourrie pour me stationner en parallèle. Avec les caméras tout autour du véhicule qui permettent de voir, non seulement l’arrière, mais également la position de la voiture dans son environnement immédiat, le stationnement en parallèle devient soudainement beaucoup plus aisé. Je n’ai donc plus à me sentir gênée parce que j’ai repris mon parallèle… 845 fois.
- ProPILOT: ah, la fameuse technologie de conduite assistée qui nous rapproche tranquillement de la conduite autonome. Je n’ai pas pu l’essayer, en raison de plusieurs facteurs: la neige sur la chaussée, la neige qui tombait, le froid, le soleil, la noirceur, la lune en bélier, name it. Tout comme lors de mon essai de la nouvelle Nissan Altima 2019, je dois donc dire que j’ai des réserves quant à cette technologie — lire: j’attends encore qu’elle fonctionne aussi bien en vrai que sur papier.
Conclusion
Malgré les quelques petits bémols, mon expérience de la Leaf 2018 a été très agréable. Avec un prix de base de 35 998$ — auquel on peut soustraire jusqu’à 8000$ en rabais gouvernementaux —, on comprend très bien pourquoi il s’agit de la voiture électrique la plus populaire au monde.
J’étais même tentée, à l’instar des motocyclistes, des conducteurs de VR ou des chauffeurs d’autobus, de faire un petit salut aux autres conducteurs de Leaf que je croisais sur la route. Parce que pendant deux petites semaines, je faisais partie d’une communauté.